La science et la technique au cœur de l’utopie végane ?

Dans quel monde voulons-nous vivre ? A quoi devrait-il ressembler ? C’est une question qu’on nous a posé suite aux petites remarques d’hier.

Nous avons déjà défini notre « utopie », par ces mots : « Pour que la planète redevienne bleue et verte. »

La conséquence d’un tel mot d’ordre est facile à comprendre : la civilisation doit reculer et respecter la Nature. En gros, tous les humains doivent devenir vegans, il faut une société fondée sur le respect de la vie.

Finie l’exploitation, les humains seront biologistes ou vétérinaires, médecins ou poètes, chanteurs ou peintres, tous vivants dans des bâtiments à la fois jolis et qui plus est totalement efficaces quant à la pollution et l’énergie, etc.

Et il va en falloir de la science et de la technique pour réparer les conneries faites ! Une société végane future disposera forcément de savants avec des grands moyens techniques pour enlever la pollution de l’océan…

Évidemment, pour savoir à quoi cela ressemblera, il faudra la participation de millions de personnes, de milliards d’ailleurs en fait, et tant qu’une infime minorité portera cette alternative, on ne pourra qu’entrevoir cela.

Mais pour répondre à la question actuelle et « politique », à la question qu’on nous pose en définitive : notre utopie n’est pas dans le passé, mais dans le futur.

Nous n’éprouvons qu’un intérêt très relatif au passé, bien sûr la culture nous intéresse, mais nous ne voyons aucun modèle dans les périodes de l’histoire où le véganisme n’était pas possible.

D’ailleurs, il n’existe aucune utopie du ralentissement, des écovillages ou de communautarismes qui prônent le véganisme. Ce n’est pas pour rien, cela n’est tout simplement pas possible, parce que le véganisme demande forcément une planification à grande échelle, alors que le localisme va toujours de pair avec l’exploitation animale (du type les poules sur le balcon, etc.).

Nous ne pratiquons donc pas le culte des villages, pas plus d’ailleurs que nous n’apprécions les villes. Nous voulons… autre chose, qui ne soit ni des villages ni des villes, mais quelque chose entre les deux, en harmonie avec la Nature.

C’est un projet qui ne peut qu’exister qu’à grande échelle, donc forcément nous croyons en la science et la technique, qui nous permettrons de profiter de l’énergie solaire, inépuisable et énorme.

Nous sommes des gens alternatifs, nous vivons sans l’inutile (dernier iphone, etc.) pour autant nous sommes très contents de profiter d’internet ou encore d’hôpitaux plus modernes et nous trouvons que c’est un grand progrès.

Nous ne voulons pas perdre cela. Nous n’avons rien à faire du rêve petit-bourgeois du pavillon autosuffisant avec son petit champ et sa petite ferme. Nous voulons une humanité moderne sur le plan éthique, parce que le plan matériel elle est moderne et a les moyens de vivre en harmonie avec Gaïa.

Nous ne sommes pas pour que les avancés techniques ralentissent, mais pour qu’elles soient cohérentes et rationnelles, en harmonie avec les valeurs qui sont les nôtres.

Nous n’avons donc rien à voir avec la décroissance, qui d’ailleurs se moque des animaux, tout comme finalement de la Nature. Le discours de la décroissance est simplement de dire que l’humanité s’est trompée dans son évolution en raison du triomphe de la technique.

C’est une thèse qui vient d’abord d’une partie du romantisme du début du 19ème siècle, puis de l’extrême-droite de la seconde moitié du 19ème siècle (Barrès par exemple), pour devenir une philosophie avec Heidegger.

Parmi les grandes figures de cette tendance on a également le milliardaire conservateur Goldsmith, à l’origine de la revue l’écologiste, ou bien encore le religieux Jacques Ellul.

Rien de plaisant : ce sont des gens tournés vers le passé, qui veulent bloquer l’histoire ; ils n’en ont rien à faire de la Nature. Ils veulent simplement vivre comme avant.

Mais nous, nous sommes végans : nous ne pouvons pas vivre comme « avant », car avant il n’y a avait rien de végan !

Nous avons donc au contraire besoin d’une société plus moderne, qui organise la production d’une alimentation végane à l’échelle mondiale, qui coordonne de manière ultra-moderne la sanctuarisation de la vie sauvage !

Nous avons besoin des satellites les plus perfectionnées pour admirer notre merveilleuse planète bleue et mieux la connaître, pour mieux la protéger.

Nous avons besoin de davantage de connaissances vétérinaires, pour mieux aider nos amis, de davantage de connaissances sur les feux de forêts, pour les empêcher !

La décroissance s’oppose totalement à un tel projet, car elle est anthropocentriste. Nous, nous plaçons Gaïa au centre, et nous voulons une humanité tournée vers elle, ayant abandonné tout principe d’exploitation.

Nous ne voulons pas une humanité revenue au moyen-âge, repliée sur elle-même, « parasitant » Gaïa. Nous voulons une humanité ultra-moderne, servant de protecteur de Gaïa et de toute la vie qu’elle héberge.

L’humanité a les moyens de faire cela, elle doit donc le faire. Cela, c’est la plus belle des utopies, qui porte les plus belles valeurs : l’abnégation pour une grande cause planétaire, au service de la vie elle-même, au moyen de l’intelligence et de la sensibilité.

Nous ne savons pas si nous sommes à la hauteur d’un tel projet. Mais nous sommes certains et certaines que le monde de demain regardera LTD en disant : ces gens-là avaient compris les exigences de Gaïa à notre égard, et le bonheur qui va avec l’harmonie au sein de notre planète bleue !