Les renards de retour à Paris

Les Buttes-Chaumont sont un parc parisien, et par conséquent il a été décidé et programmé, il n’a rien de « naturel. » Il a d’ailleurs été organisé par Jean-Charles Alphand, qui a également été à l’origine des bois parisiens de Vincennes et Boulogne, comme aussi de la plupart du reste du même genre à Paris : jardins du Trocadéro, parc Montsouris,jardin du Ranelagh, etc.

Les Buttes-Chaumont ont donc, de manière artificielle bien entendu, un lac, une île, une grotte, une cascade, etc. Elles ont été construites sur un terrain de carrières d’extraction de gypse et de pierres meulières pour la construction des immeubles du centre de Paris.

Voici des photos pour comprendre à quoi cela ressemblait et à quoi cela ressemble.

Mais la Nature a décidé de jouer un tour à ces Buttes-Chaumont, construction artificielle de la ville de Paris. Un être sauvage y revient en effet. Après le bois de Vincennes et celui de Boulogne, le renard vient abolir la frontière entre la ville et la campagne, et on sait bien pourtant comment la ville de Paris a saccagé toute nature à très grande échelle.

Voici donc comment le quotidien Le Parisien raconte cela :

Paris : des renards rodent aux Buttes-Chaumont

Avis de renard sur Paris… Le petit mammifère roux a été vu au parc des Buttes-Chaumont (XIXe) la nuit. « Leur présence nous avait déjà été signalée dans ce lieu cet été, commente Philippe Jacob, responsable du Nouvel observatoire parisien de la biodiversité. Les jardiniers de la Ville en avaient aperçu. »

Contrairement à Londres (Angleterre), la capitale française n’abrite pas une grande colonie de renards. « On a environ une dizaine de couples intra-muros, estime Philippe Jacob. Ils sont apparus il y a une vingtaine d’années dans le bois de Vincennes (XIIe) et plus récemment, il y a environ cinq ans, au bois de Boulogne (XVIe). »

Le Vulpes vulpes, de son nom latin, se niche dans des terriers, sous des bâtiments ou dans des trous et se nourrit principalement de souris, de carmagnoles, de mulots mais aussi de limaces et de baies.

Le scientifique ne s’étonne pas de sa présence si près du centre de la capitale. « Ils arrivent par la petite ceinture (NDLR : qui longe le parc des Buttes-Chaumont).

L’ancienne voie ferrée de Paris est un formidable corridor écologique. Et cet animal ne rechigne pas à parcourir une dizaine de kilomètres la nuit. »

D’autres renards ont été vus à Montmartre, dans le cimetière, en train de laper des gamelles pour les chats ou en train de faire les poubelles… « Pendant l’hiver 2010, se souvient Philippe Jacob, alors qu’il neigeait, on avait repéré des empreintes près de l’Assemblée nationale, boulevard Saint-Germain! ».

Que les Parisiens se rassurent… Contrairement à l’image quelque peu diabolisée du renard rusé et bien qu’il soit classé en animal « nuisible », le petit carnivore roux n’est pas vraiment dangereux. Il est surveillé par les services de la Ville.

« Comme tout animal, il peut transmettre des maladies. Mais pour ce qui est de la rage, insiste Philippe Jacob, il n’y a pas eu de cas depuis 1995. »

Bernard Jomier, adjoint au maire du XIXe, chargé de l’environnement et du développement durable, se félicite du retour du renard sur Paris et de ses escapades nocturnes sur son arrondissement.

« C’est un bon signe. On voit un vrai retour de la biodiversité à Paris. Et ça montre comment la Petite Ceinture est un corridor essentiel pour que les espèces puissent circuler. »

C’est une sacrée preuve du problème. Les humains ont construit des villes n’importe comment, simplement pour commercer au départ, puis comme centre de pouvoir et d’affaires, et finalement la ville s’est imposée parce qu’elle permettait l’accès au travail et à la culture.

Sauf qu’en fait de travail et de culture, on a surtout l’ennui et de longs transports, sauf bien sûr pour les personnes qui ont les moyens et vivent dans les centre-villes. Les villes ne sont faites que pour toute une petite minorité, elles sont invivables et en plus en s’étalant elles anéantissent la Nature !

Mais on ne peut pas triompher de la Nature. Les habitants très chics des centre-villes peuvent bien haïr les pigeons et les chats qui « polluent » ce qui serait « leur » environnement, leur vision du monde n’en est pas moins abstraite et absurde, ou plutôt fondée sur une rationalité pleine d’exploitation et de destruction.

Le retour du renard dans la ville témoigne de la folie urbaine engloutissant la Nature. Il est vraiment temps de stopper cela et de faire vivre une utopie conforme aux exigences de la vie !