Le végétarisme français, cet anti-universalisme

Quand des gens ont une grande entreprise d’exploitation animale, ils sont très contents des réformes qui sont faites concernant les tailles des cages. Cela leur permet en effet de profiter de l’effondrement des petites entreprises qui ne peuvent pas suivre.

C’est ce qui s’est passé notamment avec la rentrée des pays de l’Est dans l’Union Européenne, et c’est le principe des réformes et autres améliorations : aider les gros à écraser les petits ne pouvant pas suivre le rythme.

De la même manière, les entreprises de l’exploitation animale ont tout intérêt à produire un contre-véganisme. Ce contre-véganisme, ce faux véganisme, c’est le « végétarisme. »

Et le dernier numéro de l’hebdomadaire « Le point » lui est totalement consacré, sous le titre racoleur de : « Viande : la nouvelle guerre de religion. »

Pour voir la nullité de tout cela, voici ce que dit par exemple Aymeric Caron, journaliste ayant déjà invité Brigitte Bardot à la radio, juste avant le Ramadan, en 2010 :

Ce type découvre le véganisme en 2013 ! C’est un sacré témoignage de l’arriération culturelle française : on a un hebdomadaire pour qui la « grande alternative » c’est le végétarisme, et le véganisme est mentionné de manière marginale.

Et encore ce véganisme se résume à des sportifs et des personnalités…

D’ailleurs, le grand designer à la mode Philipe Starck est mis en avant, pour « essayer » :

Monsieur Starck « essaie. » Voilà la grande radicalité proposée par l’hebdomadaire Le Point : il suffirait d’aller dans ce sens, d’essayer.

D’ailleurs, le grand problème, ce serait l’excès :

Et pour ceux et celles n’ayant pas compris, voilà le programme :

On a là une barbarie terrible, dont le végétarisme est le meilleur allié. Car le végétarisme n’attaque pas l’exploitation animale, alors que le véganisme le fait.

Le véganisme refuse impitoyablement toute exploitation animale, il ne permet pas à celle-ci de réapparaître sous d’autres formes. Le végétarisme, lui, est une conception élastique, manipulable, cautionnant une partie de l’exploitation animale et ainsi étant largement manipulable sur le plan théorique et pratique.

D’ailleurs, si le véganisme est un principe aisément compréhensible, la grande masse des gens en France ne discerne pas du tout les fondements et limites du végétarisme.

Dans un pays comme la France où les gens pensent qu’une personne végétarienne peut manger un poisson, de toutes manières, seul le véganisme est une position correcte indiquant la voie.

Et l’industrie de l’exploitation animale ne veut pas de cette voie, d’où son ouverture tactique au végétarisme, d’où son acceptation du « débat. »

La mise en valeur du végétarisme va de pair avec la tactique de remettre l’exploitation animale en avant, comme là avec « le steak tartare » comme « acte de résistance » !

On peut lire d’ailleurs que le boucher est content qu’une vache soit mère, car comme cela il peut la tuer, puisqu’elle aura meilleur goût…

Et comme il faut des chercheurs et autres intellectuels pour théoriser et empaqueter toute cette construction, on trouve des gens comme Marcela Iacub.

Elle est notamment connue pour sa défense de la prostitution, et voici ce qu’elle dit :

 

Ce qui est intéressant, c’est qu’ailleurs (dans Le Figaro Madame, qui la présente comme une « intello végétarienne »), elle dit exactement le contraire :

Ma philosophie de la viande : « C’est plutôt une utopie ! Je voudrais que l’on intègre les animaux à l’humanité. Tracer une frontière entre eux et nous n’a plus aucun sens. L’humanité se réconciliera avec elle-même si elle intègre les animaux en son sein. Si elle leur accorde le droit à la vie. »

Car c’est ce qui caractérise tous ces gens : le flou, la défense de certains animaux, mais pas d’autres.

Le végétarisme, c’est le refus de l’universalisme, c’est le refus du véganisme, le refus de reconnaître l’exploitation animale, le refus d’assumer des positions strictes et fermes.

Au lieu de cela, il y a le fameux « place au débat », l’esprit de discussion et de tergiversation, la mise en avant d’individus « intellos », etc.

Notons qu’évidemment, Le Point se permet également d’en rajouter une couche dans le halal, dans le prolongement de ses fameux dossiers ces derniers temps.

Là est également le caractère honteux du végétarisme : aider les fachos à utiliser la question animale pour leurs visées populistes.

Le végétarisme a tous les défauts en France : il va dans le sens du libéralisme à la française, il donne de l’espace aux bobos et à leur consommation « respectable », il brouille les exigences morales du véganisme.

Si un hebdomadaire conservateur comme Le Poinr fait l’apologie du végétarisme, cela veut tout dire !