Chasing Ice est un documentaire qui est sorti en novembre 2012 et qui a été très remarqué au Festival du film indépendant de Sundance, aux Etats-Unis, qui vient de se terminer.
Le film fait partie des tentatives d’aider à la compréhension de ce que subit notre planète. Son principe est simple : 25 caméras pointées sur 18 grands glaciers, en Alaska, dans le Montana, au Brésil, au Groenland, en Islande, dans l’Himalaya… ont filmé leur évolution pendant 356 jours, avec une image prise chaque demi-heure.
Le film a été réalisé par Jeff Orlowski qui suit James Balog, photographe du National Geographic, pendant 74 minutes où les prises de vue à intervalles montrent l’impact du réchauffement climatique. James Balog a créé une organisation dédiée à cette cause des glaciers : earthvisiontrust.org.
Pour comprendre le ton du film, il y a une scène où Balog tient dans sa main une carte mémoire et explique : « Dessus il y a le souvenir d’un paysage. Un paysage, qui a désormais disparu et qui ne reviendra jamais dans l’histoire de la civilisation. »
L’allusion bien entendu est que le « paysage » en question peut revenir, si la civilisation s’effondre. Le rythme du réchauffement est impressionnant.
Balog n’a pas hésité à attendre plusieurs semaines pour être en mesure de filmer le détachement d’un bloc de glace titanesque de 7,4 kilomètres cube sur le glacier Ilulissat. Il raconte : « C’est comme si Manhattan s’était brisé sous nos yeux. Cette agonie s’est éternisée 75 longues minutes dans un gémissement plaintif. Elle ne fait pas que montrer la réalité du changement climatique : elle fournit la preuve en image de son accélération. »
La preuve, malheureusement il en faut encore, surtout en France, où le « climato-scepticisme » est très fort.
Rappelons également qu’avec la fonte de la banquise en été, l’énergie solaire pénètre dans l’océan et renforce le réchauffement, notamment des parties continentales, faisant fondre le permafrost, qui abrite des milliards de tonnes de gaz carbonique et de méthane…
D’ici 2100, 436 milliards de tonnes de carbone vont sans doute être libérées, soit le double de l’émission annuelle actuelle de dioxyde de carbone sur notre planète…
Pendant ce temps-là, les capitalistes se frottent les mains à l’idée de pouvoir profiter de 13 % des réserves mondiales de pétrole et de 30 % de celles de gaz, alors qu’il est déjà prévu que 20 % du trafic maritime international passera par l’arctique !
Nous ne savons pas si Chasing ice sortira en France. De manière anecdotique, le film est en compétition pour… l’Oscar de la meilleure chanson originale en 2013, avec Before My Time, interprétée par Scarlett Johansson.
Tout cela ne peut rappeler qu’une chose : le changement est inéluctable. Aucune vie humaine n’est possible sans une vie harmonieuse en Gaïa.