Les 4 écoles sunnites et les animaux

Voici un document vraiment très intéressant, et à notre sens très parlant. Les religions ont toutes la prétention d’être universelles, de représenter « l’ordre naturel. »

L’Islam notamment revendique très fortement cet esprit de conformité : si le christianisme considère que la nature est insuffisante et que Dieu est au-dessus et qu’il faut le rejoindre (d’où le refus de la sexualité), l’Islam considère que la nature est en elle-même divine, conforme (le judaïsme se situant, grosso modo, entre les deux).

C’est pour cela qu’il y a toute une scène végane, dans son option « révolutionnaire », qui a historiquement eu beaucoup de sympathie pour une interprétation mystique de l’Islam (le mouvement hardline, Walter Bond à un moment, etc.).

Il y a d’ailleurs historiquement eu des tendances musulmanes dans le chiisme, l’un des grands courants de l’Islam, allant vers le végétalisme lors d’une crise messianique où le paradis s’instaurerait au retour du dernier représentant de Dieu sur la planète (le christianisme a connu des expressions similaires avec les cathares, les mouvements messianiques paysans à la fin du moyen-âge).

Mais au sens strict, si l’on obéit aux règles établies, aucune religion n’assume le véganisme, et pour cause, par définition c’est une expression moderne fondée sur une possibilité pacifique, féministe, égalitaire.

C’est ainsi un argument parlant que de voir le tableau suivant. Il s’agit d’un document, très bien fait, établi par les sites musulmans al-kanz, Paris Halal et Studio Bdouin. On peut y voir présentée la conception du halal dans les quatre courants sunnites.

Il n’est pas difficile de voir qu’il y a des distinctions entre les animaux qui sont faites, des distinctions que nous, qui aimons Gaïa dans son ensemble, ne faisons aucunement. C’est là qu’on a un argument contre les religions, toutes les religions : elles ne sont pas universelles, leur compassion est biaisée, elles n’ont pas un projet de société en paix avec tous et toutes.

Bien entendu, il pourra y avoir un tour de passe-passe des religieux selon quoi lors du retour du messie, tout changera. C’est une manière de récupérer des gens entrevoyant le projet vegan, mais n’en saisissant pas tous les aspects, et « attendant que cela se passe. »

Mais en quoi certains animaux ne seraient-ils pas innocents dès aujourd’hui ? Pourquoi distinguer un animal d’un autre dans sa dignité ? C’est là une contradiction à laquelle la religion n’a aucune explication, à part la « volonté divine » et autres balivernes. Car Gaïa est Gaïa et tout choix arbitraire est forcément erroné, mesquin, humain jusqu’à présent !