C’est un paradoxe qui saute aux yeux : d’un côté, c’est la guerre contre les pigeons, et de l’autre, une ville comme Paris sait très bien que sans les pigeons, ce n’est plus pareil, ce n’est plus la « ville de l’amour. »
On a donc droit à une initiative de la ville de Paris avec une affiche édifiante d’hypocrisie. Les pigeons sont méprisés, considérés comme ne méritant pas de vivre ; les gens qui les soutiennent sont harcelés, et on a droit à cela: une initiative sur Twitter très particulière, puisque liant l’oiseau de Twitter au fameux pigeon « parisien »…
Rappelons la situation de Giuseppe, qui est à la rue à Paris parce qu’il a aidé les pigeons !
Même le site du compte Twitter de la ville de Paris utilise l’image des pigeons (dessinés dans l’esprit du graphisme à la Twitter), ces oiseaux condamnés chaque jour par la ville de Paris !
Cette utilisation des pigeons rentre dans le cadre d’une sorte de bizarrerie bobo, en liaison avec Twitter. Voici la présentation :
En 2013, la ville de Paris a souhaité inviter les Parisiens, les visiteurs de Paris et tous les amoureux de Paris à s’associer et à reproduire l’exercice de Perec tous ensemble et en 140 caractères, chacun depuis le point particulier où il se trouve dans la ville.
Les participants partageront ainsi le temps d’une journée, de midi à minuit, leur perception de la vie parisienne sur le réseau social Twitter grâce au hashtag #jdtap, correspondant au nom de l’opération : Un jour de tweets à Paris.
Crieurs de tweets
Chaque contributeur participera selon son style littéraire, poétique ou cocasse, à la création d’un instantané d’une journée parisienne en 2013.
Les tweets postés avec la hashtag #jdtap seront déclamés à l’intention des passants tout au long de la journée par des crieurs de tweets postés sur différentes places de la ville.
Des comédiens, habillés en gavroche des temps modernes, perchés sur de petites caisses en bois et munis d’une tablette numérique, déclameront toute la journée les plus beaux tweets de Parisiens, célèbres ou inconnus et des amoureux de Paris de passage.
Installés en 6 lieux de Paris très fréquentés, ils partageront cette twittérature avec les passants, les invitant à écouter et bien sûr à participer à leur tour à l’opération.
Ces tweets seront également lus en direct à l’heure du déjeuner entre 12h et 13h depuis la web-radio de la ville.
Ce qu’on retient, c’est que l’image de Paris est indissociable des pigeons. Sans préjuger de l’intérêt inexistant de cette initiative bobo, les amiEs des oiseaux sauront utiliser cet argument culturel à l’avenir.
En effet, pour défendre les pigeons à Paris face aux décisions de la mairie, on pourra arguer que la ville de Paris elle-même a utilisé l’image des pigeons pour se définir. Cela peut être utile, et dans tous les cas culturellement, c’est très révélateur des contradictions que vit l’humanité!