Après Mélenchon qui avait récemment organisé une réunion sur « l’écosocialisme » (dont on a plus entendu parler), on a désormais Jean-Louis Borloo qui s’y met. L’écologie est ici une sorte de petit « plus » servant simplement à masquer l’esprit « réformateur » traditionnel.
Voici comment le Parti Radical fournit l’information sur son site :
Borloo appelle une unité nationale pour faire de la France « le premier pays écologiste »
« Je suis venu vous parler d’emploi, de pouvoir d’achat, d’économie et de précarité, de stratégie de croissance, de fraternité, de République et d’unité nationale », a lancé l’ancien ministre de l’Ecologie en clôture du Forum auquel participaient entre 400 et 500 personnes.
« N’attendez pas de moi un discours partisan », a poursuivi le leader centriste expliquant ne pas vouloir faire de « l’UDI le premier parti écologiste mais de la France le premier pays écologiste ».
L’ancien ministre s’est ensuite lancé dans un vibrant plaidoyer pour la méthode qui a fait le succès du Grenelle de l’Environnement qu’il avait initié en 2007, en formulant des propositions pour relancer « le système ».
Il a notamment suggéré « de revenir à une gouvernance à cinq avec l’Etat, les entreprises, les syndicats, les collectivités locales et les ONG » et proposé la création d’un grand ministère d’avenir regroupant l’énergie, les transports, l’urbanisme, le logement, la mer et les océans et l’écologie avec à sa tête un « vice-premier ministre ».
Il a également souhaité un « audit par un cabinet indépendant » pour établir un point sur l’exécution des 268 programmes du Grenelle de l’environnement et de la mer. « La loi Grenelle, on l’applique ou on l’abroge », a-t-il lancé.
Enfin, le député du Nord a indiqué vouloir défendre quatre projets écologistes qu’il juge essentiels.
Ils concernent « la création d’une agence pour piloter un programme national de rénovation écologique des bâtiments français, un changement d’état d’esprit avec une union républicaine et l’appui des médias pour porter ces projets, la mise en place d’une stratégie française et européenne pour l’Afrique et les océans et la défense d’un programme exemplaire sur la bio-diversité et les énergie marine en outre-mer ».
Auparavant, l’ancienne juge Laurence Vichnievsky (EELV), invitée surprise du Forum, avait expliqué que pour elle l’écologie n’était « ni de droite ni de gauche » et appelé à établir « des passerelles » entre les différentes sensibilité ».
Pour le délégué général de l’UDI, Yves Jégo, l’UDI souhaitait également à travers ce forum « dire à l’électorat écologiste: vous n’êtes pas obligé de voter à gauche » et « se démarquer » de l’UMP qui ne considère pas l’Ecologie comme une priorité.
« On n’est pas dans le débauchage », a-t-il cependant affirmé, tout en indiquant que les trois quarts de l’association de Corinne Lepage Cap21 ont déjà rejoint les rangs de l’UDI.
Venu en observateur, le sénateur UDI Jean Arthuis s’est cependant dit « préoccupé par la cohérence » du projet centriste. « On ne doit pas succomber au catégoriel. Il faut que l’écologie soit compatible avec la compétitivité, la croissance, le plein emploi et l’équilibre des dépenses publiques », a-t-il plaidé.
Les participant au Forum ont débattu de la capacité d’action de la France au niveau européen et mondial sur les grands enjeux écologistes, des grands défis environnementaux de demain et de la possibilité à utiliser la croissance verte comme un axe de développement pour sortir de la crise.
Outre jean-Louis Borloo, plusieurs anciens ministres ou secrétaires d’Etat à l’Environnement ont assisté aux débats, dont Serge Lepeltier, Chantal Jouanno et Brice Lalonde, qui est intervenu dans un message enregistré.« Il faut qu’il y ait un parti en France pour défendre le long terme, l’intérêt de la planète », a lancé celui qui avait co-fondé Génération Ecologie en 1990 avec Jean-Louis Borloo, en saluant l’initiative de l’UDI.
Comme on le voit, on est dans une logique comptable, pas dans une révolution sur le plan de la démarche. Il n’y a pas d’esprit écologiste, aucun appel à un changement non seulement de mentalité, mais de perspective.
Et on voit qu’il y a déjà des gens d’EELV prêts à jouer les transfuges… Rappelons au passage que Jean-Vincent Placé vient de ce même milieu centriste…