A LTD, nous parlons de la Nature, avec un « N » majuscule; la fête de la nature utilise quant à elle un « n » minuscule, ce qui n’est guère étonnant, car c’est de « l’écologie » institutionnelle, d’ailleurs soutenue par EDF. Bientôt se tient sa 7ème édition, et consulter le programme est toujours intéressant, car les initiatives sont très décentralisées, et ainsi il y a peut-être par chez soi quelque chose d’intéressant, malgré l’insupportable conception « utilitaire » des animaux et des végétaux.
LA FÊTE DE LA NATURE
7ème édition
Créée en 2007 sur l’initiative du Comité Français de l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) et du magazine Terre Sauvage, la Fête de la Nature bénéficie depuis sa création du soutien du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable.
Plus de 40 partenaires impliqués dans la préservation de la nature, parmi lesquels de grandes associations, des entreprises comme EDF, la Mutuelle Générale Environnement & Territoires, RTE ou des institutions, des acteurs territoriaux comme Natureparif, l’Agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-de-France, soutiennent l’édition 2013 de la Fête de la Nature.
22 mai 2013
Le 22 mai, Journée mondiale de la biodiversité, est l’occasion de donner le coup d’envoi de l’édition 2013 de la Fête de la Nature.
5 jours de Fête…
Chaque année au mois de mai, la Fête de la Nature propose aux Français de métropole et d’Outre-Mer, de célébrer la nature durant cinq jours, à travers des milliers de manifestations gratuites organisées dans la nature et sur l’ensemble du territoire.
A l’initiative de naturalistes professionnels et bénévoles, de collectivités locales, d’associations,
mais aussi de particuliers passionnés, d’enseignants, de jardiniers…, ces manifestations sont l’occasion pour chacun de (re)découvrir la nature et de s’émerveiller à son contact.
5 jours de fête pour permettre une participation de tous ; grand public, familles, écoles, centres de
loisirs, salariés des entreprises, établissements publics…
Chaque participant est invité s’il en a l’envie, à devenir organisateur en proposant à son tour sa propre manifestation nature.
Voici l’explication, assez affreuse bien entendu, du thème de cette année.
2013 : cap sur les petites bêtes
Les enjeux de leur préservation
Comme les années précédentes, la septième édition de la Fête de la Nature démontrera que la nature est là, tout près, à portée de regard. Nous avons envie cette année de vous emmener à côté de chez vous, rechercher et découvrir les petites bêtes.
Parce que certaines sont de vrais bijoux: les cétoines vert métallisé, dans les fleurs de cerisiers ou dans les roses, les agrions aux ailes mordorées… Parce qu’il y a parmi elles des champions aux performances incroyables: comment le gosier du troglodyte, ce tout petit oiseau rond à la queue dressée qui se perche au ras du sol, est-il capable de produire un chant aussi puissant?
Comment font les argyronètes, ces araignées aux longues pattes, pour respirer dans leur bulle d’air accrochée aux plantes aquatiques sous la surface de la mare? Si les petites bêtes méritent que nous fassions attention à elles, c’est surtout à cause du rôle qu’elles jouent dans tout le fonctionnement de la nature, autour de nous.
Ces petites bêtes participent à une multiplicité d’échanges, d’entraides avec les autres formes du vivant, sur terre, dans la mer…
Tenez, par exemple, les Azurés, ces petits papillons bleus que vous avez sans doute vu voleter. Leurs chenilles se transforment en nymphes en forme de petits œufs blancs, qui ressemblent beaucoup aux larves de fourmis. Aussi celles-ci les rapportent à leur fourmilière, et les nourrissent comme leurs propres petits.
D’autant mieux que (on l’a découvert cette année) elles utilisent une autre ruse: elles imitent le bruit imperceptible que font les larves de reines des fourmis, et sont donc nourries en priorité! Pas de fourmis, pas de papillons!
Et c’est sans compter les services que les petites bêtes nous rendent directement. Sans les abeilles et bien d’autres insectes spécialisés, qui mettent le pollen en contact avec le pistil de la plupart des fleurs, pas de fécondation et donc de naissance des fruits.
Sans les têtards des grenouilles et des crapauds, sans les larves de libellules, pas de limite à l’éclosion de nuées de moustiques. Sans les lombrics, et tous les autres petits habitants du sol, qui aident à décomposer et à mélanger l’humus, la terre demeurerait compacte et stérile.
Pollinisation, dégradation des matières mortes, fabrication d’engrais, recyclage du bois… Les rôles essentiels de ces petits animaux sont indéniables. Sans oublier les bactéries que contient notre corps et qui nous aident à digérer, synthétiser des vitamines, vivre… tout simplement !
Alors, et c’est le défi que nous vous proposons de relever ensemble cette année, aménageons des coins de tranquillité pour les petites bêtes, dont la vie est rendue si difficile par les pesticides, le béton, et tant d’autres agressions.
François Letourneux
Président de la Fête de la Nature