Quelle ligne de démarcation?

Nous avons un peu refait le site, et nous tombons encore et toujours sur le problème des liens. Par exemple, nous mettons le lien vers une association non végane défendant les dauphins. Cela a-t-il un sens, alors qu’inversement, nous ne mentionnons pas les associations réformistes se voulant proches du véganisme ?

La très grande question qu’il y a derrière, c’est celle de savoir quelle est la ligne de démarcation. Est-ce le véganisme ou le rapport aux animaux ? Mais cette phrase est une contradiction en soi, normalement… sauf que ce n’est pas le cas.

En effet, nous partons du principe qu’il faut la libération animale. Cela exclut d’emblée toutes les associations ayant de près ou de loin un rapport avec la fondation Brigitte Bardot (ce qui élimine beaucoup de monde).

Cela exclut forcément également les welfaristes, cinquième roue du char d’assaut assassin de l’exploitation animale, qui finalement se verraient bien fonctionnaires parlant de la cause animale qui devrait triompher dans 600 prochaines années à ce rythme-là (et encore).

Cependant, à côté de ce courant réformiste, il y a aussi le problème d’un courant qui se veut « antispéciste » et qui ne s’intéresse pas aux animaux. Ici l’antispécisme est une attitude de refus, côte à côte au refus du sexisme, du racisme, du capitalisme.

Ce point de vue ne porte pas en soi quelque chose de positif ; il est de ce fait totalement rétif à la question de la libération de la Terre.

C’est cela qui fait que les gens qui travaillent dans les refuges portent en eux et en elles quelque chose qui, sur le plan du rapport aux animaux, a davantage de dynamique que les gens qui prétendent agir par « morale » et ne s’intéressent pas aux animaux.

Le refus de la reconnaissance de la réalité naturelle de l’humanité, le refus de la reconnaissance des animaux en tant qu’êtres sensibles, tout cela est un obstacle énorme à la reconnaissance de Gaïa.

Les personnes qui sont « antispécistes » et qui disent qu’on peut se désintéresser des animaux, qu’on a pas à les apprécier, etc., sont donc des ennemis de notre cause. Même une personne « arriérée » du peuple qui regarde avec fascination un reportage animalier a davantage de potentiel.

Pourquoi ? Parce qu’elle se situe dans une contradiction, qui est celle de tout le monde : d’un côté, les animaux sont appréciés, de l’autre l’exploitation animale est acceptée. C’est explosif.

Par contre, les gens se voulant au-dessus de la Nature, comme ceux qui diffusent « pour en finir avec l’idée de nature », rejettent ouvertement la question de la Nature, de la sensibilité, de la reconnaissance du sensible.

Heureusement pour nous, les gens du peuple sont bien plus nombreux que les welfaristes et « antispécistes », et quand la reconnaissance de la Nature va être comprise et assumée – la crise écologiste va l’imposer, tout comme l’effondrement du capitalisme et de son exploitation animale – cela sera la bataille pour la défense de Gaïa enfin reconnue !