Pour que le premier « bar à chats » de France n’ouvre pas

Dans notre article consacré au café Neko autrichien, café où se trouvent des chats, nous disions ceci : « Il est évident, que de ce fait, on voit mal l’expérience être reproductible en France. »

C’était l’année dernière, et un an après, la nouvelle vient de tomber : un bar à chats devrait ouvrir ses portes à Paris à partir du mois d’août. C’est une initiative capitaliste de la part de quelqu’un qui a établi un projet fondé sur les chats comme « objets de promotion » pour appeler à récolter des fonds sur internet.

Naturellement, c’est un projet bobo et qui doit donc ouvrir dans un quartier central et « chic. »

Les chats viendront de la SPA (de Paris, qui a donc donné son accord) et auront une mutuelle vétérinaire. Sortir des chats des refuges c’est très bien, mais les sortir de ces prisons pour les mettre en spectacle dans un café c’est une autre affaire !

Comme n’importe quel animal, le chat n’est pas une peluche, il a son caractère, ses envies, ses attentes et ses besoins propres. Les chats sont des êtres indépendants qui décident, eux, quand ils veulent bien recevoir des caresses ou faire un câlin. Surtout quand on sait que « Il y aura des coussins pour s’asseoir sur le sol à côté de votre chat préféré« !

Les chats dorment environ 16 heures par jour. Quand trouveront-ils le temps de se reposer avec toutes ces personnes qui en voudront pour leur argent et voudront donc voir et toucher les chats ?

Surtout que si par exemple au café pour chats de Vienne il y a peu de chats et il y a une salle de repli, là il y en aura une dizaine et apparemment comme seule salle de repli… leurs litières.

De plus, il ne faut pas oublier que l’on est en France, pays où l’animal n’est qu’un meuble aux yeux de la loi, et dans beaucoup d’esprits l’animal doit obéir et se soumettre aux caprices. Surtout que la « ronronthérapie » est un argument vendeur car les ronronnements des chats seraient connus pour être déstressants et apaisants.

C’est d’ailleurs l’argument que met en avant l’initiatrice du projet, qui dit que « le ronron d’un chat sur vos genoux procure plaisir et détente » dans cette vidéo.

On ne vit pas encore dans un monde vegan où les désirs des animaux sont pris en compte et respectés, alors que fera le personnel si les chats ne veulent pas être assaillis de caresses? Que fera le personnel si les chats dorment toute la journée et refusent de se soumettre aux clients?

Et que fera le personnel si un chat griffe ou mord un enfant un peu trop insistant avec l’animal? Selon la loi, il sera inévitablement euthanasié!

On a ici la conception du chat comme « robot » devant être gentil, une aberration qui ne peut tourner qu’au drame.

Adopter des chats c’est bien entendu très bien, mais se servir d’eux pour s’attirer de la clientèle, avec l’appui de la SPA, et même de la Préfecture, c’est purement terrifiant. On en est au point où il faut placer à tout prix, et dans ce cas présent, des animaux sociaux, bien dociles et assez gentils pour supporter sans broncher les sollicitations incessantes des clients.

Cela s’appelle l’esclavage. Et pendant ce temps, les chats âgés et ceux au comportement difficile continuent de croupir dans les refuges prisons!!! Parce que la sale mentalité consommatrice a encore et toujours l’hégémonie!

Certaines personnes pourront encore trouver que critiquer cette initiative est injuste et déplacé. Sauf qu’il est évident que tout animal, soumis aux caresses, aux bruits, aux cris sera inévitablement stressé et mal dans sa peau. Avoir été placé en refuge est déjà une terrible épreuve, les adopter là-bas pour les confronter ensuite aux insistances des consommateurs est une manipulation marketing complètement aberrante.

Le café des chats cherche actuellement des aides financières pour que ce lieu voit le jour. Parallèlement, une pétition, qu’il est possible de signer, a été mise en place pour que ce projet n’aboutisse pas.

Bien contrairement à ce qu’affirme l’initiatrice du projet, ce bar à chat vise à satisfaire des consommateurs uniquement, et le bien être animal qu’elle prétend hypocritement vouloir ne peut pas être respecté dans ces conditions.

On est ici dans la même logique sournoise que l’industrie de la viande bio : un  animal dont on s’occupe « bien » afin qu’il soit « heureux » et rende les clients heureux. C’est typiquement le même business basé sur l’exploitation et l’hypocrisie. De fausses idées visant à donner bonne conscience, ça ne va pas plus loin!

Ce bar à chats va réduire les chats au rang de peluches et de jouets, le but principal étant la satisfaction de chaque client, c’est très clair pour la responsable du projet : « Je suis vraiment très attirée par tout ce que j’ai pu lire sur la ronronthérapie et les bienfaits d’avoir un chat près de soi. »