Un million de rats exterminés sur l’île de Géorgie du Sud

C’est un projet mégalomane et criminel, et pourtant il est facile de voir que l’intention est louable. Difficile de dire si c’est un drame ou une tragédie, mais en tout cas cela montre que tout cela est fou.

Vient, en effet, de se terminer la seconde phase d’un projet sur plusieurs années, visant à sauver la majorité des espèces présentes sur l’île de South Georgia, en français Géorgie du Sud.

Cette île, qui a une superficie de 3 755 km2 , avec un officier de marine et quelques chercheurs comme seule présence humaine, se situe à pratiquement 1390 km des Malouines, et tout comme ces îles elle appartient à la Grande-Bretagne mais est revendiquée par l’Argentine.

Cette fois, c’est à un million de rats que la Grande-Bretagne a déclaré la guerre. Elle a distribué 200 tonnes de pellets empoisonnés sur 580 km² pendant 600 heures, avec 1000 vols.

Le but est d’exterminer les rats, qui vivent sur les côtes de l’île, avec notamment onze sommets de plus de 2 000 mètres ; les glaciers empêchent encore les rongeurs d’aller sur le reste de l’île.

Les pellets ont été jetés par hélicoptères.

On l’aura compris, les humains jouent ici aux apprentis sorciers. La logique expliquée est que ce sont les humains qui ont amené les rongeurs, et que leur tâche est donc de les supprimer, afin de « rétablir » l’équilibre naturel sur une île où vivent entre autres 400 000 manchots royaux, et en tout plus de 30 millions d’oiseaux.

Voici l’argumentaire du projet, qui connaîtra une troisième et dernière phase en 2015 :

« La souffrance endurée par tout animal est profondément regrettable, mais à moins que les rongeurs ne soient retirés de Géorgie du Sud, chaque année, des milliers voire des millions de jeunes oiseaux seront dévoré vivants par les rats.

La mort d’un rat va maintenant empêcher le meurtre de nombreux oisillons au fil du temps, et probablement sauver un oiseau, le pipit antarctique, de l’extinction.

Dans l’ensemble, la plupart des gens seraient d’accord pour dire que l’éradication des rongeurs de la Géorgie du Sud est justifiable, voire nécessaire. »

Tout cela est bien beau sur le papier, mais en pratique un million de rongeurs, principalement des rats, vont mourir en raison d’un anti-coagulant, leur amenant des lésions internes, en plus de les rendre photophobiques, pour les faire mourir dans leurs tanières, pour qu’ils ne soient pas eux-même mangés par la suite par des oiseaux.

A cette souffrance s’ajoute la prise de risque ouverte concernant les labbes antarctiques, largement susceptibles de manger les pellets et de mourir. Leur extinction est ouvertement prise en compte ; les chercheurs tablent sur le fait que les jeunes ne sont pas sur l’île à ce moment précis.

Les chercheurs estiment par contre « inévitable » la mort de l’ensemble des rennes, qui sont sur l’île depuis 100 ans.

Ce n’est pas tout : les rats ne sont pas les seuls rongeurs, il y a des souris. La « victoire » sur les rats pourrait amener le « triomphe » des souris.

Enfin, les humains prétendent avoir l’expérience de 1182 exterminations réussies d’animaux sur 762 îles.

Cela est absurde et faux. Faux, car les humains n’ont certainement pas compris le niveau de complexité de Gaïa. Les humains peuvent prétendre « gérer », en fait ils ne gèrent rien du tout, comme le prouve le réchauffement climatique et la destruction de la Nature.

S’imaginer qu’une « extermination » puisse réussir, c’est avoir de la Nature une vision totalement mécaniste. On en est ici encore à Descartes et son monde comme une horloge!

Ainsi, prétendre simplement faire un « retour » en arrière n’a pas de sens, alors que la situation a déjà changé. De plus, il fallait mettre le paquet pour trouver une autre solution qu’une extermination massive digne des nazis.

C’est terrible : non seulement Dieu n’existe pas, mais en plus des religions, il faut que la planète endure des humains se prenant pour « Dieu » !