Une boulangerie à la conquête de l’exploitation animale

Si en Allemagne à l’extrême-gauche le véganisme est une démarche incontournable depuis les années 1990, en France c’est l’individualisme et Descartes qui priment, et par conséquent les animaux…

Rue89 vient de publier un article au sujet d’une boulangerie anarchiste, qui se situe à Montreuil, ville populaire à l’Est de Paris, et donc connaissant une boboisation très importante.

Et comme toute boulangerie, l’exploitation animale est de rigueur pour les bénéfices. Voici une photographie qu’on trouve dans l’article. Chaque sandwich a comme nom celui d’une figure révolutionnaire, ce qui est ridicule.

 

 

Mais le plus fort, c’est qu’il y a de la viande dans tous les sandwiches, sauf un qui est.. végétarien.

On a donc ici une démarche s’appuyant sur le capitalisme dans ce qu’il a de plus terrible dans l’exploitation (et pas seulement des animaux, nous avons toujours souligné le caractère terrible des travailleurs, exploités et aliénés, de ce secteur industriel).

On a d’ailleurs un vrai business bien calculé sur le plan de l’exploitation animale avec de «savantes» combinaisons :

– « jambon » + « emmental » (pour le « Marx »)

– pareil pour le « Engels » (mais sans la salade et la tomate en l’occurrence)

– « bacon » et mayonnaise pour le « Bakounine »

– poulet et mayonnaise pour le « Angela Davis »

– saumon et Saint-moret pour le « Emma Goldmann »

– thon et Saint-Moret pour le « Rosa Luxembourg »

Seul le « Malatesta » n’a droit qu’au « jambon cru » et le « Louise Michel » au « chèvre » (en fait donc le fromage issue de l’exploitation de la chèvre).

On ne sera pas étonné de trouver, sous ce tableau, un autocollant de soutien au mouvement de Notre-Dame-des-Landes: on a ici le même esprit autogestionnaire individualiste, qui n’existe qu’aux dépens de son environnement pour « subsister. »

Certains argueront qu’il s’agit de faire vivre une utopie, que ces gens n’ont pas conscience, ou encore conscience de l’exploitation animale. A l’opposé, il faut dire que ce petit capitalisme est plus pernicieux que le grand, car il veut tout faire redémarrer.

Voici d’ailleurs comment ces gens expriment impeccablement leur compréhension de l’exploitation animale, dans le sens favorable de l’exploitation.

Cette boulangerie, qui s’appelle « La conquête du pain » (en référence à un ouvrage de l’anarchiste Kropotkine qui ne voyait certainement pas les choses en termes boutiquiers), est présentée comme « bio et autogérée. »

Sauf que dans l’article de Rue89, il est parlé de la difficulté de tenir financièrement, et là on apprend:

 

« Ils revoient aussi leurs exigences « bio » à la baisse : « La farine, les graines sont clairement bio, mais le beurre et les œufs, non, ça augmente les coûts matière de façon conséquente », certifie Thomas. »

 

Tiens donc, le beurre et les oeufs ne sont pas bios… et pourquoi cela? Car ces gens sont conscients qu’il y a ici une marge financière importante.

Ça se veut révolutionnaire, mais cela ne veut pas voir que les oeufs viennent des poules et le beurre des vaches. Plus de poules, plus de vaches, seulement des oeufs et du beurre qui sont de simples variables d’ajustement…

Et comme on le voit, le petit capitalisme tend vite à adopter les critères du grand; comme par hasard, la farine et les graines sont « clairement bio » (ce qui ne veut rien dire car c’est bio ou pas), mais les produits qui viennent de l’exploitation animale, ah ça non, bien sûr…

Petit ou grand, le capitalisme est condamnable, et l’exploitation animale insupportable!

Et pour ceux et celles qui ne sont toujours pas convaincuEs, voici le programme de Noël… On y trouve l’apologie du foie gras et des huîtres!