Le film « Pacific rim »

Pacific Rim est un film sorti il y a deux semaines, et il a eu son petit succès hollywoodien traditionnel avec 500 000 personnes dès la première semaine.

C’est d’ailleurs une sortie typiquement estivale et un film vraiment extrêmement mauvais, avec un scénario catastrophique, des situations caricaturales, des jeux sur les émotions typiquement manipulateurs, etc.

Cependant, il y a paradoxalement tout lieu de s’y intéresser de notre côté, car il y a de très nombreux aspects qui touchent directement la libération animale et la libération de la Terre ; en fait, ce film catastrophique reflète de manière très intéressante, et sans le vouloir, les grandes préoccupations de notre temps.

L’idée est la suivante : des sortes de monstres sortent de l’eau, d’une faille dans le Pacifique (d’où le nom du film). Bien entendu ces monstres ont des formes animales, dans l’esprit de Godzilla.

Et évidemment, ces monstres géants détruisent tout, c’est-à-dire les villes. On a ici donc le fantasme traditionnel de la civilisation menacée par la Nature.

Et qui vient sauver le monde ? Des humains utilisant des méchas, des sortes de robots géants contrôlés de l’intérieur par des humains au moyen de la « pensée. » On est ici dans un très grand fantasme technologique, coupé de toute réalité naturelle.

A un moment un chercheur arrive à se connecter au cerveau d’un de ces monstres. Il y a ici de nombreuses choses à noter :

– la vivisection est clairement montrée comme utile afin de « comprendre » et de se « préserver » des monstres ;

– les cadavres des monstres sont récupérés pour être utilisées de différentes manières dans l’esprit de l’exploitation animale (fertilisants pour les déjections, aphrodisiaques issus de leur poudre d’os, etc.) ;

– un chercheur arrive à se connecter à un cerveau d’un monstre et affirme que les dinosaures étaient la première version du monstre ; le réchauffement climatique et la pollution auraient fait en sorte que les extra-terrestres lancent une seconde offensive, trouvent la nouvelle situation en quelque sorte agréable à leurs yeux !

Le film reflète donc la grande peur de la déstabilisation provoquée par le réchauffement climatique. Et ce n’est pas pour rien que les « monstres » sortent de l’océan. Tout le monde sait bien que la question de l’océan est la grande question du 21e siècle.

La Terre, c’est la planète bleue, et si nous disons « la Terre doit redevenir bleue et verte », c’est justement en ce sens là : l’écocide assassine notre planète en tant que lieu de vie.

La menace qui pèse sur l’humanité et qui est provoquée par l’humanité elle-même passe par la question de l’océan ; le film « Soleil vert » retrace précisément cette question fondamentale (le cœur du film repose sur la compréhension dramatique que l’océan est mort).

De manière fondamentalement intéressante également, les monstres ont deux cerveaux et tous ces cerveaux sont interconnectés. C’est le coup des humains qui sont des « individus » et qui font face à une menace globale, générale.

C’est la peur de Gaïa comme entité globale et c’est l’apologie de l’humain qui se comporte comme un pillard égoïste et foncièrement individualiste.

Pour renforcer cette dimension, voici à quoi ressemblent les extra-terrestres qui « balancent » des monstres sur la Terre pour assassiner tous les humains.

On retrouve bien sûr la forme de type insecte, grand classique de la peur de la Nature comme entité collective, dont le film « Starship troopers » est le grand classique.

Tout cela fait beaucoup pour un film de série B aux moyens hollywoodiens. Évidemment, une suite est déjà prévue, il y a également un jeu vidéo, une foule de graphismes inspirés du film, etc.

Notons pour finir le slogan des affiches : « Go big or go extinct », ce qui signifie « devenir grand ou s’éteindre. » Dans le film en effet, les « monstres » deviennent plus grands à chaque attaque, et ils s’adaptent aux défenses humaines… Ce film suinte tous les grands principes de la « justification » de l’anthropocentrisme!