Notre responsabilité écologiste est énorme en France. La France est en effet le second pays du monde en terme de possession d’espace maritime.
11 millions km2 d’océan dépendent de la France, et donc, en définitive, de nous, de ce que nous laissons faire, ou pas.
Bien entendu, on l’aura deviné, c’est tout l’intérêt pour la France de garder les territoires d’outre-mer, qui permettent la propriété de 97 % de l’espace maritime en question…
Et cet intérêt n’est pas écologiste ni scientifique, mais économique et militaire. Au lieu que l’humanité gère ensemble cette question, sur une base pacifique et scientifique, c’est la concurrence économique et militaire, d’ailleurs de plus en plus forte, notamment en mer de Chine.
Si l’on prend par exemple les îles Kerguelen, autrefois appelées îles de la Désolation, il n’y a que 45 personnes présentes. Mais cet archipel de l’océan indien, près de l’Antarctique, a 300 îles, pour 2 800 km de côtes…
Et le principe est le suivant: il y a d’abord une zone de contrôle total, appelée la mer territoriale et qui est une zone allant jusqu’à 12 miles nautiques, soit 22 km.
Ensuite, de 12 à 24 miles (22-44 km), il y a la zone contiguë, où la souveraineté est partielle (c’est en quelque sorte une zone de sécurité), mais par contre la zone économique exclusive, elle, va jusqu’à 200 miles, soit 370 km… permettant à l’État de contrôler les eaux, les fonds, le sous-sol…
Bien entendu, tout cela est parfaitement réglementé, tout à fait précis et rien n’est laissé au hasard, car c’est économique et militaire…
Histoire de présenter comment l’Etat voit les choses, voici ce que raconte le SHOM (Service hydrographique et océanographique de la marine). Car ici, il ne faut pas se leurrer : on est en zone militaire…
La connaissance de l’environnement
Les activités d’océanographie militaire mettent en oeuvre les compétences et les moyens des différents services du SHOM et des groupes hydrographiques et océanographiques. Elles font aussi largement appel aux moyens à la mer des régions maritimes et des forces, par exemple pour les campagnes scientifiques ou le recueil de données bathythermiques.
Les bâtiments de la marine nationale éprouvent un besoin croissant d’informations concernant l’environnement marin, et en particulier la propagation du son dans l’eau, la bathymétrie, la sédimentologie, le champ de pesanteur…
L’objectif est de fournir aux forces la meilleure connaissance possible de l’environnement océanique et météorologique, et les moyens de l’exploiter, pour optimiser l’utilisation des systèmes d’armes (comme les sonars, les radars, mais aussi les torpilles, les missiles, l’aviation embarquée…) et pour disposer d’une appréciation de la situation (GHOM) unique et qualifiée pour les systèmes d’information et de commandement.
Les services du SHOM procurent aux forces des outils efficaces et adaptés aux nouvelles formes de lutte. Destinés à être intégrés dans des bases de données embarquées, ils sont fournis sous forme de données classiques ou numériques (extraits des bases de données du SHOM).
Le SHOM mène une collaboration active avec de nombreux organismes extérieurs (Météo-France, Centre national de la recherche scientifique, Ifremer, Universités..).
Il utilise également les données fournies par les satellites d’observation de la terre (Topex Poséidon, ERS1, JASON, SPOT…).
Un environnement ouvert à de nombreuses collaborations
Le centre de Brest du SHOM s’étend sur un terrain de 10 hectares en périphérie de la ville de Brest, à proximité de l’Université de Bretagne Occidentale et non loin du Technopôle de Brest-Iroise.
Ouvert à de nombreuses collaborations, il est engagé avec de multiples organismes, militaires et civils, dans des activités communes de recherche ou de développement variées.
L’Ifremer*, Météo-France, l’Université de Bretagne Occidentale, ou encore le CNRS comptent parmi ses partenaires civils les plus importants.
La collaboration s’étend aussi en dehors du territoire national : actions communes avec des organismes de recherche étrangers dans le domaine de l’océanographie militaire, participation à plusieurs groupes de travail de l’OHI sur l’évolution des documents nautiques et le développement de la carte électronique.
Le SHOM produit des cartes électroniques de navigation officielles (ENC), qui sont diffusées par Primar, label commercial du centre européen de coordination pour la carte électronique (RENC).
* Institut Francais de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (Ifremer)
Il y a ici une problématique essentielle, et pour utiliser le terme, authentiquement révolutionnaire. Car il est révolutionnaire de dire que la manière d’aborder l’océan est erronée, et que la compréhension de cet espace maritime passe totalement à côté de l’essentiel.
La démilitarisation doit aller de pair avec la mise en place d’études scientifiques pour connaître l’océan et ses habitants, et non pas pour la concurrence. Il faut protéger la planète bleue. L’océan doit être au cœur de nos préoccupations ! Au cœur de notre identité ! La planète doit redevenir bleue et verte !