Hier a commencé à Stockholm, en Suède, une conférence de quatre jours tenue par le GIEC – le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, fondé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Les résultats du GIEC sont largement combattus en France, pays où les « climato-sceptiques » sont très puissants. Dès qu’on parle de la Nature, on est en France taxé d’irrationnel, et la question du réchauffement climatique n’y échappe pas, bien sûr.
La conférence doit valider la première partie du cinquième rapport sur le réchauffement de la planète. Il se fonde sur 9600 articles scientifiques et 54 677 commentaires allant avec, il fait 127 pages et sera rendu public ce vendredi une fois finalisé.
Par la suite, les deux autres parties seront elles aussi remplies, les 25-29 Mars 2014 à Yokohama au Japon et les 7-11 Avril 2014 à Berlin en Allemagne, pour un document final complet en octobre 2014, après un Rapport de synthèse final terminé les 27-31 Octobre 2014 à Copenhague, au Danemark.
Des informations ont filtré dans les médias sur ce projet de rapport, très attendu. Car il faut avoir en tête la chose suivante : ces quinze dernières années le réchauffement climatique a continué, mais moins rapidement que prévu. Ainsi, le réchauffement enregistré entre 1998 et 2012 a été de 0,05°C par décennie, contre 0,12°C par décennie pour la période 1951-2012.
Bien entendu, les climato-sceptiques comptent utiliser cet argument. Cependant, on sait déjà que le GIEC considère que « A moins d’une éruption volcanique majeure, les tendances des températures moyennes de surface sur les quinze prochaines années seront pour l’essentiel plus fortes que pendant la période 1998-2012. »
Le GIEC considère dans son projet de rapport que les prévisions restent très mauvaises et qu’il y a en fait de plus en plus incertitudes, même si on sait que la tendance générale est catastrophique.
Le GIEC considère apparemment d’ailleurs que la probabilité que l’activité humaine soit la cause du réchauffement climatique est de 95 % – le GIEC donnait comme chiffres 90% en 2007 et 66% en 2001. Selon le GIEC dans son projet de rapport:
« Il est hautement probable que l’influence humaine sur le climat soit responsable de plus de la moitié de la montée des températures à la surface du globe entre 1951 et 2010. »
Nous en reparlerons dès le rapport rendu, mais il est nécessaire d’être clair. Pour qu’il y ait, en étant optimiste, d’ici 2100, un réchauffement climatique de « seulement » 2°C, il faut que d’ici 2020 il y ait arrêt de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, puis que par la suite on divise le tout par trois d’ici 2050.
Vue la société française aujourd’hui, il est évident qu’aucun effort concret n’est à attendre. Et ce n’est pas la conférence sur le climat en 2015 en France qui va changer cela. Il faut un renversement de valeurs.
Et il ne faut pas croire que l’Etat n’a pas conscience de la situation… Voici justement ce qu’a dit le président François Hollande, lors de l’ouverture de la conférence environnementale :
« Le rapport du GIEC, qui va bientôt paraître, et dont j’ai pu me procurer quelques bonnes feuilles, ne laisse guère de doute : si nous n’agissons pas, la planète connaîtra, avant la fin du siècle, un réchauffement climatique supérieur à 3° voire à 4°C avec ce que l’on peut imaginer des dérèglements en chaîne qui s’en suivront : canicules, inondations, sécheresses, bouleversement des écosystèmes, perte de la biodiversité, notamment dans les océans.
Ce n’est pas une virtualité, c’est aujourd’hui plus qu’une probabilité, une certitude si nous ne faisons rien. »
« Mais nous devons avoir les idées claires, savoir où nous voulons aller et quel est l’objectif. C’est de parvenir à un pacte mondial sur le climat en 2015, c’est-à-dire un accord qui engagera toutes les parties prenantes sur une limitation des émissions de gaz à effet de serre pour contenir l’évolution des températures en deçà de 2°C à l’horizon de 2100. »
Comme on le voit, ce qui arrive est connu. Seulement, la ligne est de tenter de limiter la casse, pas de prendre le problème à bras le corps. Or, une tendance ne se combat pas en la freinant, mais en la renversant.
L’alternative est simple. Ou l’humanité reconnaît Gaïa comme système global, ou elle amène des déséquilibres dont elle paiera le prix. Il faut que l’humanité cesse son égocentrisme, son anthropocentrisme!