Paris Vegan Day ou Paris Végétalien Day ?

On peut franchement se demander pourquoi le Paris Vegan Day s’appelle ainsi. En fait d’ailleurs on le sait : c’est un projet fait par des américains à Paris, et le mot « vegan » en anglais veut dire végétalien en français.

Donc en fait on ne doit pas s’étonner qu’au Paris Vegan Day hier, il y ait finalement eu l’interdiction de rentrer avec des chiens, contrairement à ce qui avait été prévu et dans une décision tombant subitement.

C’est un exemple de plus de la nullité d’un tel projet et de la faiblesse des gens simplement attirés par la nourriture afin de satisfaire leur plaisir égoïste. Laisser des chiens dehors dans le froid ? C’est exactement comme laisser un chat dehors comme le font les gens du restaurant végétalien MOB situé dans la Cité de la mode où a eu lieu le Paris Vegan Day.

C’est intolérable de la part de gens qui veulent la libération animale… Mais le Paris Vegan Day a-t-il un rapport avec la libération animale ? La réponse est non.

Un véritable festival vegan tournerait non pas autour des humains, mais autour des animaux. La part belle doit être faite aux associations aidant directement les animaux en pratique, c’est-à-dire les refuges.

A côté de cela, il doit y avoir en second le soutien aux personnes emprisonnées pour leur participation au mouvement de la libération animale. C’est une question d’identité, et mieux vaut un ouvrier rebelle idéaliste comme Walter Bond, à compter qu’on le considère comme tel, que n’importe quel bobo prétendant mener une vie auto-suffisante en plein milieu de l’écocide et des meurtres de masse d’animaux.

Ce qui manquait au Paris Vegan Day, c’est l’esprit. C’est une question d’âme, et l’âme du véganisme ce ne sont pas les humains, c’est la réalité sensible des animaux. Rejeter des chiens c’est quelque chose d’indigne, c’est accepter un compromis avec un ordre dominant intolérable.

Mais parlons un peu des résultats, parce que c’est cela qui sert d’argument. Les résultats sont d’une médiocrité affligeante.

Ainsi, le 5 octobre, il y avait la traditionnelle manifestation contre la fourrure, marquée l’année dernière par la présence de gens d’extrême-droite, dont le futur meurtrier de Clément Méric.

Les organisateurs avaient promis de faire le ménage dans les revendications, ce qui a été fait, mais ce qui n’a pas empêché la présence de la principale activiste du groupe du meurtrier de Clément Méric, qui est une amie appréciée apparemment !

Mais voyons surtout que cette manifestation du 5 octobre à Paris et Marseille, appelée désormais « Laissons leur peau aux animaux » et organisée en partenariat avec le Paris Vegan Day, n’a eu strictement aucun impact médiatique.

Il n’y a eu au mieux que de misérables brèves ici ou là, malgré la présence d’une liste interminable d’associations signataires… et malgré que la production de fourrure est repartie massivement à la hausse ces dernières années.

De la même manière, le Paris Vegan Day n’a en rien débordé la sphère des personnes véganes ou végétariennes… Il n’y a pas d’impact médiatique, il n’y a pas d’ouverture vers des gens progressistes susceptibles d’être proches, il n’y a pas de prise de position politique ou culturelle…

Il y a simplement la satisfaction humaine que l’association d’événementiel vegan « Paris Vegan Days » a réussi à organiser un « Paris Vegan Day » aseptisé, sans radicalité, complaisant avec l’anthropocentrisme maquillé, et c’est une honte, derrière la question de la nourriture.

Philosophiquement, le Paris Vegan Day est une honte anthropocentrique.

C’est la démonstration de comment le véganisme peut se transformer en son contraire, en culte de l’individu humain moraliste, en lieu et place de la planète comme lieu de la vie et du véganisme comme acceptation par l’humanité de sa non-supériorité.

Esprit commercial, végétalisme passif et consommateur, absence de la libération animale… A quoi sert le Paris Vegan Day, à part permettre à une poignée de bourgeois de se faire de l’argent et de vivre un véganisme branché ?