Tilly-Sabco est la preuve de la nécessité de dire les choses telles qu’elles sont !

Est-il possible de promouvoir la libération animale, ou bien faut-il procéder par paliers, car les gens ne sont pas « prêts » ?

C’est un débat fort du mouvement en général pour les animaux, où l’option réformiste des « étapes » est largement prédominant. Les arguments invoqués peuvent par exemple être trouvés dans le petit débat actuel sur le forum Rescue.

http://www.rescue-forum.com/vegetarisme-informations-discussions-149/dicte-votre-morale-101587/

Il est toutefois vraiment étrange de lire cela alors qu’aujourd’hui a lieu une grande manifestation à Quimper, car la situation de l’emploi est catastrophique et que les entreprises en profitent pour prôner la soumission aux patrons.

Les choses s’accélèrent à une vitesse impressionnante, voici par exemple une information qui n’a que deux jours et concerne le sort de 1000 personnes qui vont se retrouver au chômage :

L’agroalimentaire breton saigne une nouvelle fois. Après Doux, c’est le volailler Tilly-Sabco qui annonce un arrêt de sa production en 2014. Le deuxième exportateur de poulets français ne produira pas de poulets destinés à l’exportation à compter du 4 janvier en raison de la « détérioration des conditions de marché.

Et là il n’y aurait rien à proposer ? L’industrie de l’exploitation animale est en crise et il ne faudrait pas proposer un autre chemin, car le véganisme serait « choquant » ?

Les réactions des travailleurs sont émouvantes et terribles. Il n’y a plus de boulot, et il faudrait abandonner ces gens, sous prétexte de ne pas « choquer » ?

De la même manière, la majorité des adolescents ont déjà vu des films pornos, la violence sociale est extrêmement forte, y compris sexuelle, et revendiquer les droits des animaux serait culpabilisant et trop troublant ?

Cela ne tient pas debout. En réalité, la position par « paliers » montre surtout la composition de classe de ceux et celles qui la mettent en avant, à savoir la bourgeoisie et la petite-bourgeoisie, qui ne conçoit pas de remise en cause.

En vérité, les gens n’attendent que cela : que l’on fasse vivre l’utopie, que l’on propose des solutions de changement radical. Cela veut dire le changement, cela veut dire la révolution, mais il y a des gens qui ne la veulent pas.

Déjà, ceux et celles qui profitent de l’exploitation animale et qui ne comptent pas remettre en cause cela. Ensuite, ceux et celles qui se voient bien végan et petit commerçant, restaurateur, professeur d’université et autres.

Et si jamais il faut se vendre au Front National pour disposer de cette petite zone faussement libérée, cela ne leur pose plus de problèmes moraux que cela, parce que c’est bien cela dont il s’agit en arrière-plan.
De notre point de vue, à grandes questions il faut des grandes réponses. La libération animale est une révolution intellectuelle, culturelle et morale, et c’est bien.

Seuls reculent les traîtres, les faux amis des animaux, les gens préférant finalement leur « confort. » Ces gens-là veulent nous faire rater le grand tournant que l’on connaît. Car Tilly-Sabco est la preuve de la nécessité de dire les choses telles qu’elles sont !

Au moment où le système de l’exploitation animale se casse la gueule, il faudrait reculer, il faudrait se cantonner aux réformes et à une critique de la corrida ? Au moment où plus que jamais la libération animale s’expose comme critique morale, mais également comme proposition d’un autre rapport à la Nature ?

Ce qui se passe est historique, et le véganisme ne réussira à exister à l’échelle de toute la société qu’en comprenant cela. Ceux qui disent qu’il faut plusieurs générations avant éventuellement que le véganisme soit concevable n’ont rien compris, ou bien ne veulent rien comprendre !

De par les tendances actuelles, soit c’est la fuite en avant de l’exploitation animale vers toujours plus de destructions, et la planète subira écocide sur écocide, jusqu’à l’effondrement de la civilisation du profit… Soit on réussit à renverser la tendance et faire en sorte que la planète redevienne bleue et verte !