La première guerre mondiale et les pigeons, les mules, les ânes, les boeufs, les chameaux…

Les cérémonies du 11 novembre n’ont bien entendu pas aborder la question des animaux employés dans ce qui a été surnommé « la grande boucherie. » Nous allons reparler de cela, mais pour commencer voici deux articles présentant les faits. Le premier article est canadien, du blogue de Bibliothèque et Archives Canada, qui est très intéressant car il montre que les animaux faisaient partie de « l’intendance. »

Le second est plus succinct, mais il présente une exposition dans la Marne, forcément intéressante quand on s’intéresse à la condition animale.

Voici l’article canadien.

Les animaux à la guerre (1914-1918)

Pendant la Première Guerre mondiale, les conditions du terrain au front – souvent boueux et sans routes pavées – rendaient difficile l’utilisation des véhicules motorisés. C’est pourquoi on a fait appel à une grande variété de bêtes de somme, dont les chevaux.

Ceux-ci servaient principalement aux troupes  de cavalerie, mais aussi au transport des canons, des munitions et de la nourriture, en plus de tirer les ambulances non motorisées.

Les chevaux étaient omniprésents dans le théâtre des opérations.

Le premier contingent de troupes ayant quitté le Canada pour l’Angleterre en septembre 1914 a embarqué 7636 chevaux! Même s’ils appartenaient aux unités de cavalerie, la majorité d’entre eux avaient été achetés à des propriétaires privés par le gouvernement canadien, afin de combler les besoins de l’armée.

Des centaines de milliers de chevaux supplémentaires ont, par la suite, été envoyés au front.

À la fin de la guerre, l’armée avait perdu huit millions de chevaux au combat.

D’autres animaux ont aussi été utilisés par l’armée pendant la Première Guerre mondiale. C’est le cas des mules, des ânes et des bœufs, qui transportaient principalement les matériaux, les munitions et la nourriture. Dans les régions orientales – comme en Égypte – on a aussi utilisé des chameaux.

Les conditions du terrain, continuellement bombardé dans certains secteurs, ou très montagneux, ne permettaient pas de communiquer facilement. On a alors utilisé des messagers ailés ou poilus.

Il existait même des unités spéciales chargées d’entretenir une volée de pigeons voyageurs, prêts à être envoyés munis de messages attachés à leur patte. Les chiens ont également rempli ce rôle de messager.

L’armée canadienne possédait alors un Corps vétérinaire, des unités de forgerons et de maréchaux ferrants. Tous veillaient aux soins des animaux au service de l’armée.

Pendant le conflit, des hôpitaux vétérinaires et des unités vétérinaires mobiles ont été créés derrière le front, pour soigner les animaux et veiller à l’alimentation en fourrage.Les animaux ont aussi, de tout temps, accompagné les soldats au front comme compagnons d’infortune.

Les mascottes militaires remplissent depuis toujours le rôle de symbole du groupe qui l’a adopté. Même les membres du Corps expéditionnaire canadien lors de la Première Guerre mondiale avaient leurs mascottes, dont on peut voir un exemple. Pour voir plus de photographies, veuillez consulter notre album Flickr.

Et voici la présentation de l’exposition, qui a lieu à Suippes.

Proposée par le Centre d’Interprétation Marne 14-18

A la veille du conflit, les animaux occupent une place importante dans la société civile, en grande partie rurale. Un grand nombre d’entre eux (chevaux, ânes, chiens, pigeons…) sont  mobilisés dès le début des hostilités. Leur présence dans l’armée implique des métiers spécialisés : vétérinaires, maréchaux-ferrants, selliers…

Les animaux exercent de multiples fonctions : montures pour la cavalerie, traction de pièces d’artillerie, surveillance, transmission de messages, portage de charges diverses, recherche des blessés sur le champ de bataille.

Ils sont également de fidèles compagnons pour les soldats, au point que certains deviennent la mascotte d’un régiment ou d’un bataillon. L’animal est également essentiel pour assurer la substance des soldats, tant alimentaire que vestimentaire.

Certains animaux nuisibles, tels que les rats, les poux ou les puces, doivent au contraire être combattus. L’absence des animaux réquisitionnés se fait cruellement sentir dans la vie civile, notamment dans le domaine de l’agriculture.

L’animal occupe aussi une place importante dans les représentations artistiques et symboliques. On le retrouve fréquemment sur les objets fabriqués par les soldats, mais aussi dans les oeuvres de propagande. Ainsi, sur les affiches, les différents belligérants sont souvent symbolisés par un animal (coq français, aigle allemand par exemple).