Le scandale du « fonds cheval » pour les centres hippiques

L’affaire du « fonds cheval » est un exemple de plus de comment l’exploitation animale est portée à bout de bras.

L’histoire est la suivante : à partir du premier janvier 2014, le taux de TVA est censé changer pour les centres hippiques. Ce taux était de 7 %, mais une mise en conformité avec les règles de l’Union Européenne doit le faire payer à 20 %.

On a alors assisté à diverses manifestations ces dernières semaines, qui continuent d’ailleurs, avec des chevaux et des poneys, sur lesquels étaient même mis parfois une pancarte « en grève. »

On a même eu droit au slogan « Non à l’euthanasie de 80 000 chevaux » et « Non à la TVA à 80 % pour le sport » !, et avec de multiples thèses toutes plus farfelues les unes que les autres, comme celle qu’en fait « le cheval » ce n’est pas une affaire de nantis, le tout serait démocratique, etc.

Même le ministre de l’économie Pierre Moscovici s’y est mis en disant :

« Nous sommes attentifs à cette filière équestre et nous ne souhaitons pas que ce sport devienne ou redevienne un sport de nantis. »

En réalité on sait bien que « le cheval » est une actualité très bourgeoise, alors qu’inversement les gens des centres hippiques travaillent dans des conditions vraiment très difficiles, dans une grande dépendance vis-à-vis justement des « clients » qui se prennent parfois pour des seigneurs de l’époque de la féodalité.

Tout le génie des entreprises appelées « centres hippiques » (il y en a 7000 en France) est d’avoir ouvert les vannes en faisant miroiter la possibilité d’imiter les riches. Il y a ainsi plus de deux millions de personnes liées à ces centres hippiques, soit 60% de plus entre 2001 et 2010…

Et tout cela également en profitant des aides européennes ; il y a lieu ici à décortiquer tout cette exploitation animale autour des chevaux, des études approfondies s’imposent… On a un exemple moderne et « branché » d’exploitation animale, avec parfois des prétextes thérapeutiques…

Donc, au final, l’État a décidé d’aider cette activité : il y a ainsi un « fonds cheval » qui a été créé il y a une semaine, avec un budget entre 15 et 20 millions d’euros, afin ni plus ni moins que de combler la hausse de la TVA…

Et ce n’est pas tout, il y a d’autres mesures, comme celle qui veut que les contrats d’abonnement de cours d’équitation ou pour les chevaux en pension pris avant le 31 décembre 2013 continuent d’être soumis au taux réduit jusqu’à leur terme !

Il suffira d’antidater, ou de prolonger sur des années les contrats, et le tour est joué… Monsieur le nanti pourra continuer à ne pas payer la TVA sur le cheval qu’il maintient en esclavage…

Puis, tant qu’à faire, les centres hippiques se voient attribuer un crédit impôt compétitivité emploi!

Enfin, pour faire plaisir aux centres hippiques, il est prétendu que tout cela ne comblera que les 2/3 de la hausse de la TVA, ce qui est bien sûr mensonger, surtout alors qu’on voit que la mobilisation des centres hippiques ne faiblit pas, avec le chantage à l’emploi et de l’abattoir pour les chevaux…

Finalement, comme le résume fort justement un commentaire d’un article du Monde :

On attend avec impatience la création d’un Fonds caviar et d’une zone franche Neuilly -Auteuil – Passy…

C’est bien vu, parce que justement on a l’exploitation animale et les riches, le tout formant une industrie, un divertissement, devenant soi-disant un droit, avec également le développement de ramifications pour « massifier » l’activité.

Il y a peut-être ici un certain modèle typique de l’exploitation animale, car finalement on a relativement la même chose avec le foie gras ou la chasse.

On a un noyau dur de gens très riches consommant des « produits » de « haute qualité », puis des sortes de déclinaisons plus « populaires » afin d’asseoir la démarche comme idéologie dominante…