La vie n’est pas entourée par un environnement de type passif…

Voici une très intéressante présentation du concept de Gaïa, par un chercheur universitaire canadien.

C’est un point de vue d’autant plus sérieux qu’il exprime une grande panique. Nous avons déjà parlé à ce sujet de la critique absurde selon laquelle le fait de parler de « Gaïa » relèverait du religieux ; en réalité, c’est le contraire, et justement les religieux le savent très bien.

Ils ont comme hantise le concept de « Gaïa », ou de « Système Terre », de « Biosphère », etc., parce qu’ils savent très bien que cela a comme conséquence le rejet de l’individualisme et du « libre-arbitre », mais également celui de Dieu.

Par conséquent, il existe une grande vague néo-écologiste du côté chrétien, dont nous avons parfois parlé pour la critiquer. Ces gens tentent d’utiliser le concept de « Gaïa » justement de manière irrationnelle, dans une version non pas « new age » mais « chrétienne », avec une position « particulière » de l’être humain (qui est d’ailleurs la même ligne que celle qui utilise le concept d’ « anthropocène »).

C’est ainsi le point de vue du « chrétien écologiste » de gauche qui a écrit cet article, et qui dans le passage cité, explique le concept de Gaïa, afin de présenter la « menace ».

Lovelock soulève aussi d’autres questions: pourquoi le taux de salinité de la mer est-il demeuré constant à 3,4% alors qu’un taux supérieur à 6% pourrait être fatal pour la vie?

Pourquoi le volume total d’eau sur Terre est-il demeuré apparemment constant durant ces 3,5 milliards d’années? Pourquoi est-ce que le taux d’oxygène dans l’atmosphère terrestre est-il de 21%, c’est-à-dire la limite supérieure au-delà de laquelle la vie ne peut se maintenir?

S’il était, par exemple, à 25%, le monde deviendrait une boule de feu. D’après Lovelock, la réponse ne réside pas dans une circonstance fortuite mais plutôt dans le fait que Gaïa s’auto-régule. Gaïa est un organisme vital, auto-régulateur et dont l’environnement est constitué par la vie elle-même.

Selon Lovelock, pour que les propriétés climatiques et chimiques de la Terre puissent travailler ensemble dans le but de conserver les conditions optimales nécessaires à la vie, il doit exister une activité coordonnée. (…)

D’après lui, la vie n’est pas entourée par un environnement de type passif auquel elle se serait habituée: la vie crée plutôt son propre environnement.

Alors que les spécialistes scientifiques de la Terre soutiennent traditionnellement que son modèle climatique est davantage de type géologique que biologique et que, par conséquent, elle se montre moins vigoureuse et plus vulnérable en face des blessures qui l’atteignent durablement, l’hypothèse Gaïa, quant à elle, suppose que la Terre est comme un animal qui s’adapte de lui-même.

(…)

Lovelock a affiné sa thèse avec l’aide de Lynn Margulis, une micro-biologiste de l’Université de Boston et ex-épouse de Carl Sagan.

Il a ainsi pu renforcer l’aspect scientifique de ses idées en faisant référence aux recherches de Margulis sur les micro-organismes.

Connue sous le sobriquet amusant de « Magicienne de la vase » [Jeu de mots intraduisible entre «the Wizard of Ooze» (le Magicien de la vase) et «the Wizard of Oz» (le Magicien d’Oz)] à cause des recherches qu’elle a conduites sur les microbes de la bourbe, des marais et des marécages tout autour du monde, Margulis affirme que la symbiose et la coopération ont été pour l’évolution biologique aussi importantes que l’a été la compétition dans la lutte pour la survie dans le cadre de la théorie de Darwin.

Ses travaux menés à Laguna Figueroa (Baja California) l’ont persuadée que les microbes travaillent de manière concertée par le biais de certains processus biologiques automatiques dans le but de conserver leur environnement viable.

Elle a également contribué à créer la théorie de l’endosymbiose selon laquelle deux espèces ou davantage peuvent coopérer entre elles de façon si étroite qu’elles peuvent finir par n’en plus former qu’une seule.

Plutôt que la compétition, c’est l’interrelation qui constitue, selon Margulis et Sagan, le leitmotiv de la nature. Tout comme Lovelock, ils considèrent la biosphère comme un grandiose organisme vivant et intégré, «sans ligne de couture».

Ils affirment que la première bactérie a acquis presque toute la connaissance nécessaire pour vivre dans un schéma intégré. «La vie n’a pas conquis le globe par la lutte mais par la mise en place de réseaux» prétendent-ils.

Pour tenter de décrire l’importance des micro-organismes pour Gaïa, Margulis s’empresse de démontrer que si la vie existe sur la Terre depuis 3,5 milliards d’années, durant les deux premiers milliards n’ont existé que les seuls micro-organismes bactériens.

Il se peut fort bien, continue-t-elle à spéculer, que les mammifères, y compris l’homme, n’existent que pour leur fournir un habitat chaud.