La polémique autour de l’italienne Caterina Simonsen

Une polémique a eu lieu en Italie, plusieurs médias en ont également fait part. Il s’agit d’une histoire à la fois simple et compliquée, et qui montre comment il faut toujours être rationnel pour ne pas desservir la cause des animaux.

L’histoire commence avec un post facebook – ce qui est déjà prétexte à beaucoup de réactions à vif, sans réflexion. On peut y lire :

«  Moi, Caterina S., j’ai 25 ans, je remercie la vraie recherche, qui inclut l’expérimentation animale; sans la recherche, je serais morte à 9 ans. »

Le post a été écrit par une jeune femme italienne du nom de Caterina Simonsen, atteinte de quatre maladies génétiques rares, et qui vit relié à un appareil respiratoire.

Faut-il alors comprendre sa situation dramatique, et donc « accepter » qu’elle puisse tenir de tels propos ? Certainement pas, même si cela peut faire mal au cœur.

Car en tout cas les centaines de messages d’insultes méprisantes qu’elle a reçu n’ont servi à rien, à part aider les médias et cette jeune femme à présenter les défenseurs des animaux comme des personnes inhumaines.

Il aurait été pourtant si simple d’expliquer que non, l’expérimentation animale n’est pas la seule voie, que c’est même une vision mécaniste de la vie. Que non, elle ne doit pas sa vie à l’expérimentation animale, mais à la science en général.

Cependant, il y a une escroquerie dans tout cela, voire même un coup monté car rappelons qu’il y a une énorme montée des campagnes anti-vivisection en Italie, ainsi que de très nombreuses actions de l’ALF et pas des petites.

En effet, Caterina Simonsen fait des études de vétérinaire à l’université de Bologne. Cela veut dire qu’elle sait de quoi elle parle quand elle met en avant la vivisection. Or, les médias la présentent surtout dans des photos qui appellent forcément à la compassion.

De nombreuses personnalités politiques italiennes l’ont ainsi publiquement soutenue, dont celui qui va sans doute être nommé premier ministre incessamment sous peu.

Ce n’est pas tout. Sur son facebook elle se dit amie des animaux, on peut la voir également en photo avec des animaux. Or, peut-on se dire amie des animaux, tout en saluant les expérimentations sur eux ?

Bien sûr que non, et cela a forcément joué sur les réactions. Ce qui fait que tout cela fait beaucoup en même temps.

Après tout, pas besoin non plus d’y voir un complot : pour les médias, il est facile de lancer quelque chose qui va faire « réagir » tellement dans la cause animale, cette cause si juste prédomine des réflexes à fleur de peau.

Cela ne veut dire pas qu’il faille mettre de côté sa sensibilité. Mais trop souvent quand les gens protestent, on dirait qu’ils le font pour eux-mêmes et leur vision des choses, et pas pour les animaux.

Si on aime les animaux, alors on raisonne en terme de stratégie de libération. Il est vrai ici que les mouvements comme L214, qui prévoient l’abolition de l’exploitation animale pour l’an 3000, au plus tôt, n’aident pas, car ils enlèvent toute possibilité de radicalité, faisant passer la sensibilité dans les réactions épidermiques.

L’affaire Caterina Simonsen est en tout cas une sacrée « connerie » dont on se serait bien passé. Mais malheureusement c’est une leçon dont il faut apprendre, car l’exploitation animale sait tendre des pièges.

Et tout le tapage autour d’elle a été un véritable rouleau compresseur : on peut imaginer les réactions des gens, et cela d’autant plus que les personnes ayant insulté Caterina Simonsen sont virtuelles : il y a ici un boulevard pour attaquer la cause animale.