Nicolas Hulot fait un virage à gauche pour mieux aller à droite

Nicolas Hulot était hier dimanche l’invité de Michel Drucker pour son émission « Vivement dimanche prochain ». Une occasion pour lui de présenter son film « Le syndrome du Titanic. »

Tout un symbole pour une personne qui n’est nullement un militant ni un théoricien, mais bien comme l’a rappelé dès le départ Drucker (histoire de l’avoir dans sa poche) un « homme de télévision ».

Car il faut le rappeler: Nicolas Hulot est une invention de la télévision. Sa sincérité ne repose sur rien, elle est totalement marquée par des contradictions irréconciliables.

Son film, par exemple, est sponsorisé notamment par… EDF.

Nicolas Hulot a une vision virtuelle de l’écologie, et donc par conséquent des déchets nucléaires dont évidemment il ne parle pas; se prétendre un défenseur de la planète et être soutenu par l’industrie du nucléaire, voilà bien une chose absurde, totalement à l’écart de toute l’expérience des écologistes, mais également de toute analyse sérieuse!

Les contradictions de Nicolas Hulot sont ainsi légions, et il les assume, sous prétexte que personne n’est parfait. Il développe un discours très chrétien ( « l’humain est faillible ») et se pose en « homme simple », de « bon sens ».

Ainsi durant l’émission on a pu le voir manger des têtes de poisson cuisiné par Jean-Pierre Coffe, au nom de la bouffe pas chère… Faut-il rappeler que ce même Jean-Pierre Coffe, grand défenseur des « produits du terroir », tient le même discours sur la bouffe pas chère pour… les publicités de Leader Price?

Voilà la nature de Hulot, produit de la télé très encadré par EDF et Leader Price. Il ne représente en rien les sentiments populaires, d’ailleurs il a pu expliquer devant Drucker que son engagement ne reposait en rien sur « une sensibilité exacerbée vis-à-vis de la nature ».

On reconnaît bien là la critique de l’écologie radicale, des « femmes hystériques » qui affirment (dans la tradition matriarcale) qu’il faut défendre la planète, et la vie!

En fait, le film de Hulot est un virage à gauche pour mieux aller à droite. Hulot réfute clairement la libération de la Terre et la libération animale.

Mais il ne peut pas le dire comme cela, car il entend conserver une image de vrai écologiste, de vrai sauveur de la planète. Alors il tient un discours altermondialiste éculé, que l’on connaît depuis dix-quinze ans: il faut « partager les richesses », etc etc.

Le seul discours qu’il peut avoir est donc celui du « frein », de la « réforme ». Dans le film il est ainsi dit:

« Redonner du poids aux Etats, installer une instance politique au-dessus de l’Organisation mondiale du commerce… »

Libération animale, libération de la Terre? Hulot ne connaît pas, à l’opposé de l’Etat, et évidemment également des grandes entreprises… à qui Hulot demande en fait la charité.

Et pour justifier cela il se pose en « réaliste »: les « idéaux » n’auraient aucun sens, il faut savoir « faire avec » ce qu’on a, dans un bon esprit.Le discours de Hulot trouve donc des accents chrétiens, Hulot se montrant un véritable fan du philosophe chrétien Pascal. Il tient en fait exactement le même discours sur la « vanité » de l’être humain:

« Un homme moderne, arraché à ses racines, ballotté entre le virtuel et le réel, saturé d’informations et de connaissances, atomisé, désintégré, qui peu à peu se replie dans son désarroi ou s’affronte pour des idéaux. »

« Je crois que l’Homme s’est perdu dans sa propre échelle et que sa conscience n’ait été noyée par ce flot de sciences. »

Nicolas Hulot n’a lui rien à voir avec l’écologie radicale et le veganisme. Il ne défend ni la libération animale ni la libération de la planète.

Nicolas Hulot est la figure du petit-bourgeois flippé. Dans le film on peut voir des images des fermes industrielles, avec des centaines et centaines de poussins sur un tapis roulant. Mais Nicolas Hulot est incapable d’aller au veganisme, il est tout juste capable de dire qu’il faut « freiner », bref: retourner en arrière.

Pour les médias, Hulot se « radicalise » et tient un discours à la Besancenot, à la NPA. Une telle vision des choses est absurde: en fait, Hulot a l’air de se radicaliser, car avec la crise sociale et la crise écologique, il doit modifier son apparence.

Mais sur le plan du contenu, son discours est encore plus en recul qu’avant, vue la situation. La conception même de Nicolas Hulot, c’est le principe de tout changer sans rien changer, de tout changer pour que rien ne change, bref de ne pas s’attaquer aux fondamentaux, aux principes mêmes, à l’éthique.

Nicolas Hulot est un obstacle au développement de la nouvelle éthique: le veganisme fondé sur une juste compréhension de notre planète, c’est-à-dire la libération animale et la libération de la Terre!