Les végétaux et la lumière

« Trait d’union entre le soleil et la biosphère, la lumière est le cordon ombilical de la Terre, elle véhicule et transmet l’énergie solaire aux organismes qui pourront la capter et l’utiliser.

Par son intensité, la lumière conditionne l’activité photosynthétique des plantes et, partant, toute la productivité des communautés qui leur sont inféodées. C’est un facteur essentiel de la vie sur Terre.

Des 42 % d’énergie solaire que contient la partie visible du spectre, la moitié seulement est utilisable pour la photosynthèse.

Le spectre d’utilisation de cette énergie lumineuse par les plantes vertes présente un maximum dans le bleu et un autre dans le rouge ; il marque un minimum pour le vert. C’est pour cela que les chlorophylliens nous apparaissent verts : ils réfléchissent la lumière qu’ils n’utilisent pas. La sensibilité maximale des animaux à la lumière se situe, par contre, dans le jaune.

Les végétaux recherchent la lumière avec plus ou moins d’avidité, mais non sans se préserver de l’ardeur excessive de ses rayons.

Cistes, romarins, mélèzes, tomates et plantes à fleurs de l’étage alpin ne peuvent proliférer qu’en pleine lumière. En revanche, des plantes de sous-bois, oxalis petite oseille ou aspérule odorante, se contentent d’une fraction de 20 à 30 % de la pleine lumière.

Les plantules de nombreuses espèces d’arbres, tel le hêtre, ne peuvent croître que sous un éclairement très faible, de l’ordre du centième de celui reçu au niveau des cimes. Quant à l’éclairement au sol dans une forêt tropicale, il est de l’ordre du millième du flux solaire, parfois moins. » (Fischesse et Dupuis-Tate, Le guide illustré de l’écologie, La Martinière)

« La lumière joue un rôle capital dans le déroulement de nombreux processus biologiques fondamentaux. Chez les plantes supérieures (Phanérogames), l’intensité de l’éclairement conditionne l’activité photosynthétique, donc la croissance ; sa durée, liée à l’importance respective du jour et de la nuit (photopériodisme), intervient dans le phénomène de la floraison.

Ainsi, la répartition géographique et stationnelle des végétaux est-elle fonction, dans une large mesure, de leurs exigences respectives vis-à-vis de ce facteur.

D’après l’intensité lumineuse qui convient à leur développement, on distingue des espèces de lumière, ou héliophiles (romarins, cistes, epilobium augustifolium [appelé épilobe en épi, épilobe à feuilles étroites ou encore Laurier de Saint-Antoine], et des espèces d’ombre ou sciaphiles (Oxalis acetosella, Asperula odorata et de nombreuses mousses et fougères).

Les premières se trouvent à leur optimum dans des communautés uni- ou paucistrates telles que pelouses ou fruticées (garrigues, landes), ainsi que dans les clairières (epilobietea) ou les forêts claires ; les secondes, dans des communautés d’ubacs [versants d’une vallée de montagne qui bénéficient de la plus courte exposition au soleil], de fentes de rochers (asplenietea) et dans les strates inférieures des couverts forestiers denses.

Mais évidemment tous les intermédiaires existent entre ces deux types extrêmes de comportement. » (Lacoste et Salanon, Éléments de biogéographie et d’écologie, Nathan)