La « viande » et la hausse des prix

Si l’on veut comprendre l’exploitation animale, alors il faut saisir sa dynamique très particulière. S’il est moralement faux de tuer des êtres vivants, l’exploitation animale pour autant se situe sur un autre plan: celui de l’économie.

Ici les animaux sont des marchandises, qui sont vendues (ou pas), le but étant de faire du profit. Il est à ce titre utile de regarder la hausse des prix qui, comme on le voit sur le graphique ci-dessous, est forte.

Cela a beaucoup de conséquences, dont l’une est bien sûr le renforcement de la concurrence. Comme cela a pu être expliqué sur LTD, les modifications juridiques des tailles des cages ne visent pas tant un « bien-être » animal qu’à faire en sorte que les grosses entreprises se débarrassent des petites.

Il y a ici une bataille terrible, car l’alimentation est une consommation qui par définition ne s’arrête pas, ne se reporte pas. On connaît d’ailleurs le principe selon lequel le capitalisme permet de faire baisser les prix des marchandises. Si l’on regarde l’exploitation animale, on s’aperçoit justement que dans ce « marché captif », le principe ne s’applique pas du tout…

Sur la période 1998-2012, les prix ont augmenté d’entre 20 et 60%…


Dans ce contexte, on se doute que la « protection animale » est bien le dernier souci des entreprises, qui s’aperçoivent qu’elles augmentent leurs prix sans voir leurs ventes s’effondrer… Un privilège rare, surtout en période de crise!

Toutefois, il y a un autre aspect très important. Au « Paris Vegan Day », le végétarien Aymeric Caron a expliqué que les gens mangeaient de moins en moins de viande. C’est un propos qui ne se fonde sur rien de scientifique: déjà parce que dans le monde, il y a plus en plus de « viande » de produite. Mais aussi parce que les statistiques montrent bien que la consommation répond au prix.

En fait, on voit bien qu’à part un choix moral, culturel, qui l’emporterait dans la société, il n’y aucune raison que l’exploitation animale cesse. Cela concerne l’alimentation et les gens doivent manger, donc ils achètent, et les graphiques suivants montrent le rapport direct entre les prix et les achats.

Dès que le prix tombe, les achats progressent, et inversement.



Il y a alors deux cas de figures: soit les entreprises montent les prix pour avoir davantage de bénéfices (de manière « qualitative »), soit elles les baissent pour vendre encore plus et avoir davantage de bénéfices (de manière « quantitative »).

Tout cela est décidé par les coûts. C’est cela le vrai critère de l’exploitation animale. Cela veut dire que dans tous les cas, l’exploitation animale peut très bien « jongler » avec différentes formes, différentes variantes d’exploitation. Si de toutes manières une entreprise décide de profiter du marché du bio, une autre occupera la place laissée vacante sur le marché du non bio, car en définitive, ce qui compte c’est qu’il est possible de vendre.

Ainsi, seule une prise de conscience massive peut enrayer toute cette machine à sous à l’échelle de la société, machine meurtrière ennemie des animaux!