Modification de la loi sur l’IVG

Hier, le parlement français a modifié une loi : celle sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), c’est-à-dire l’avortement. Auparavant, la loi autorisait l’avortement pour une femme si « son état (la) place dans une situation de détresse ». Désormais, ce sera si elle « ne veut pas poursuivre une grossesse ».

En pratique, il n’y aura pas de différence, car la loi n’était pas appliquée dans la mesure où le terme de « détresse » n’a jamais été défini, et l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est également remboursée à 100 %. Le seul critère est le délai : 12 semaines de grossesse, sans quoi l’avortement n’est plus autorisé.

Le résultat est qu’il y a à peu près 220 000 avortements en France chaque année. Et si l’avortement est un droit pour les femmes qui doit être maintenu et défendu, il n’en reste pas moins que ce sont 220 000 avortements de trop.

Pourquoi cela ? Parce qu’au bout de quelques semaines, le fœtus a déjà une forme, un cœur, une activité cérébrale. C’est une vie qui s’élance vers son développement, vers la naissance. Elle est donc à préserver, dans la mesure du possible.

Tout le problème est de savoir quelle est cette mesure du possible. Le problème ici est qu’on se passerait bien de cette question, et que c’est possible : il suffirait que les connaissances concernant les moyens de contraception soient vraiment diffusées et que les moyens de contraceptions soient gratuits!

Il faudrait donc qu’à l’école il y ait ces cours, avec des contrôles de connaissance ! Ce n’est bien entendu pas le cas, parce que les obscurantistes religieux ont tout intérêt à laisser les femmes dans la méconnaissance d’elles-même…

Il y a bien quelque chose à comprendre ici : dans la guerre de l’humanité contre la Nature, il existe deux démarches, qui s’opposent en apparence mais se rejoignent au fond, par l’apologie du « libre arbitre » et de la négation de la Nature.

La première, c’est le capitalisme qui engloutit tout au nom du profit. La seconde, c’est la religion qui considère que tout est figé de manière particulièrement abstraite.

Le capitalisme, dans sa folie conquérante, considère que tout doit être possible du moment qu’on paie. L’individualisme doit être total, et aucune définition n’est acceptable. La Nature serait une illusion, seule compte la volonté.

L’une des formes extrêmes de libéralisme est ainsi le mouvement « queer », qui va jusqu’à nier l’hétérosexualité et l’homosexualité, ainsi que les hommes et les femmes. Tout serait faux, la liberté de l’individu doit être complète, toute définition serait une oppression, etc.

L’avortement est pour l’ultralibéralisme une simple « opération de routine », et c’est d’ailleurs un gouvernement brutalement conservateur, avec Valéry Giscard d’Estaing comme président de la République, qui a accordé le droit à l’avortement.

Le fœtus est alors considéré comme une simple surproduction : il est aspiré avec une sorte d’aspirateur et jeté à la poubelle ou bien « supprimé » par voie médicamenteuse et il termine alors dans une cuvette de toilette.

Cela est faux et incorrect, et cela saute aux yeux qu’on ne peut pas avoir une vision aussi commerciale du corps.

C’est une vision totalement mécaniste et capitaliste, qui est d’ailleurs celle de la « féministe » « pro sexe » Peggy Sastre :

« Si situation de détresse il y a, c’est de tomber enceinte quand on ne l’a pas voulu. De se prendre dans le buffet la réalité d’un corps toujours parfaitement disposé à vous trahir (et je crois que cette épée de Damoclès fait partie des choses que les hommes, même avec les « meilleures intentions » et la « meilleure volonté » du monde, ne pourront sans doute jamais appréhender).
Par contre, dans le fait de pouvoir reprendre le pouvoir sur un corps qui vous trahit – que ce soit une rage de dent, un cancer ou une grossesse non-désirée –, il n’y a principalement que du soulagement et de la joie.
Vive l’IVG ! »

Mettre sur le même plan un cancer et une grossesse, c’est absolument n’importe quoi… C’est vraiment avoir une mentalité ultra-individualiste de personne arrogante ne voulant pas être dérangée, et surtout pas par « son » corps – parce qu’on est encore ici dans la séparation aberrante entre corps et esprit.

En pratique, une femme n’a pas un « objet » en trop, un « truc » en plus comme dans le film « Alien » ; l’enfant est issu d’un processus naturel…

Les ultras capitalistes comme Peggy Sastre sont une terrible caricature, et c’est là qu’arrivent tous les cathos fachos qui utilisent la critique du capitalisme absolu pour mettre en avant « Dieu » et sa morale, qui est en réalité une morale patriarcale, féodale, rétrograde, obscurantiste, etc.

Très nombreux sont les gens à tomber dans ce panneau, parce qu’ils voient bien que sont inacceptables les délires de « liberté » complète et de négation de la réalité naturelle de la grossesse…

Sauf qu’ici on n’a pas la Nature, mais un « Dieu » et soi-disant « ses » valeurs. Et justement les vegans, qui veulent préserver la vie, ont toujours vu l’hypocrisie des anti-avortement qui n’ont strictement rien contre l’exploitation animale mais tout contre les droits des femmes, voire les femmes elles-mêmes.

Comme l’a formulé l’association PeTA à ce sujet aux États-Unis (comme d’ailleurs beaucoup d’autres, c’est un thème récurrent là-bas), tout le monde ne fait pas face à l’avortement dans sa vie personnelle, mais tout le monde mange, et donc il y a lieu d’assumer de vouloir défendre la vie tout le temps…

En conséquence, LTD défend le droit à l’avortement mais n’apprécie pas l’avortement, qui est à éviter autant que possible.

Ce n’est pas une position originale pour des vegans, et encore moins pour des vegans straight edge. On la retrouve un peu partout dans les débats à ce sujet sur internet, surtout en anglais.