La maison s’effondre, les animaux sont abandonnés

L’information suivante, publiée par le journal La dépêche, témoigne de quelque chose de fondamental: désorganisée et sans culture, l’humanité s’empresse de sombrer dans la barbarie.

Le rapport aux animaux est un critère très parlant pour cela, on comprend aisément que la détresse appelle la détresse, que l’inorganisation nuit toujours aux plus faibles.

Notons également que l’article est le fruit d’une vraie position journalistique, alliant investigation (en l’occurrence en Ariège, à 60 km de Toulouse) et point de vue. C’est du journalisme traditionnel, et c’est quelque chose dont il faut apprendre.

Idéalement, dans chaque région de France il devrait y avoir un média végan informant et analysant la situation, permettant l’émergence d’une réflexion, d’une prise de conscience, d’une action conséquente.

L’opinion publique doit être travaillée au corps, et elle ne peut l’être que dans la continuité, dans l’expression rationnelle des constats et les appels sensibles à transformer la réalité.

« Mazères. Ils désertent la maison effondrée et abandonnent leurs animaux sur place

À Mazères, des animaux domestiques ont été abandonnés par leurs propriétaires qui ont évacué leur maison effondrée par la pluie. Les voisins inquiets pour leur propre habitation, souhaitent qu’une autorité s’occupe de ces animaux.

Point n’est besoin de prendre l’avion pour trouver la frontière du quart-monde : c’est parfois la porte à côté. Comme dans le cas qui nous intéresse, à Mazères.

Au milieu des terres bien peignées, des bosquets, et des jolies fermettes, voilà Cachau : un corps de ferme tout en longueur : d’un côté Raymond Faural, dans sa partie, bien délimitée par un mur et un portail, de l’autre, un autre monde : une masure en ruine, au toit effondré devant lesquels s’ébattent des poules, trois chèvres, un bouc, des chiens.

Abandonnés, comme le chiot qui vient de crever en travers de la porte. Les occupants, un couple qui vivait là depuis de longues années s’en est allé après avoir reçu le toit sur la tête.

Mais il a laissé sur place les animaux aujourd’hui livrés à eux-mêmes.

C’est samedi 25 janvier que miné par la pluie, un des murs de la maison, construit en briques sèches, a littéralement fondu sous l’averse. Il s’est abattu, manquant d’ailleurs d’ensevelir les occupants.

Ce mur voilà longtemps qu’il était exposé, depuis que le toit s’en était parti, lui aussi. La pluie a fait le reste, en l’absence de protection.

«Vous comprenez les travaux n’ont pas été faits, quand le toit du hangar s’en est allé, tout ça s’est retrouvé à la pluie. Moi maintenant je suis inquiet car c’est le mur mitoyen qui est exposé !» explique Raymond Faural.

Il faut dire qu’après le mur, presque aussitôt, c’est le toit de l’habitation qui cette fois s’est écroulé lui aussi. Comme on peut le voir aujourd’hui l’ensemble est ouvert à tous les éléments.

Les occupants s’en sont allés, ils ont été relogés deux nuits par la mairie en urgence. Le maire Louis Marette, a pris aussitôt un arrêté de péril concernant le bâtiment.

Certes on peut de se demander comment on pouvait vivre dans une telle masure, dans un tel état d’abandon, privée de toute commodité.

Mais en attendant, les occupants partis, les animaux ont été livrés à eux-mêmes.

«Nous avons prévenu la SPA, personne n’a voulu s’en occuper !» déplore Raymond.

Les poules, qui vadrouillent dans le voisinage se débrouillent à peu près, mais les chèvres et le bouc sont déjà plus mal en point. Un des chiens est mort.

Les voisins demandent à la mairie de faire quelque chose. On ne sait pas vraiment qui doit faire quoi, mais assurément, quelque chose doit être fait… »