La vache comme « placement juteux »

Voici un article du Figaro qui reflète parfaitement le fond de la tendance actuelle. L’exploitation animale à grande échelle se maintient et n’a que faire des critiques du type réformiste. Par contre, le petit capitalisme en pleine expansion en profite largement, au nom du « localisme », de l’industrie à petite échelle, etc.

Voici donc une démarche de plus à dénoncer et combattre: la conception de la vache comme investissement personnel… comme placement, comme… action!

Investir dans une vache est devenu un placement juteux

Placer son argent dans un cheptel rapporte. Avec une vache qui coûte 1630 euros et un rendement moyen de 4 à 5%, l’investisseur peut doubler son cheptel en 20 ans.

Avec un rendement moyen de 4 à 5% par an, l’investissement dans un cheptel est plus rentable que le livret A à 1,25%. Le principe que propose l’Association Française d’Investissement en Cheptel (AFIC) est simple.

Un particulier choisit d’acheter une ou plusieurs vaches laitières. L’AFIC, qui regroupe les investisseurs, confie les dossiers à un intermédiaire: la société Élevage et Patrimoine, en charge de la régie financière des dossiers.

Cette dernière loue les cheptels à des éleveurs, qui sont en charge d’assurer les soins et l’entretien du troupeau.

Elle compte 18.000 têtes de bétail en location, 30.000 au total avec les génisses, partagées entre 1000 propriétaires et 800 éleveurs. La France comptait 3678 milliers de têtes de bétail en 2011, selon France Agrimer. La société Gestel gère quant à elle la régie technique.

Pour l’investisseur, c’est un moyen de diversifier ses revenus, explique Pierre Marguerit, président de la société Élevage et Patrimoine. Jean-Claude Janes a commencé à investir dans un cheptel en 1982, par l’achat de quelques vaches.

«J’habitais en province, je suis tombé sur une page de publicité qui vantait ce système», explique-t-il. «Au début, on fait ça pour avoir un complément de ressources à la retraite.

Puis, peu à peu, on se dit qu’on pourrait le léguer. Je suis très heureux de cet investissement», ajoute-t-il.
Un placement peu risqué

Pierre Marguerit et Jean-Claude Janes se rejoignent sur un point: c’est un placement peu volatil. Une vache coûte 1630 euros.

«Il n’y a pas de risque. Les vaches laitières sont des produits alimentaires de base.On aura toujours besoin de lait, ou de viande», précise Jean-Claude Janes.

De plus, l’éleveur a l’obligation de prendre une assurance en cas de perte d’une vache. Pour la payer, il utilise la vente des mâles du cheptel.

Si l’animal meurt, l’assurance la remplace. Le système étant mutualisé, les investisseurs ne voient pas leurs vaches: «Vos vaches sont des actions, on ne sait pas où elles sont.»

Deux options s’offrent chaque année à l’investisseur. L’option «produit annuel» consiste à mettre en vente chaque année les bêtes devenues adultes.

L’option «croissance du troupeau» correspond elle à conserver les génisses supplémentaires. De cette manière, l’investissement ajoute des bêtes à son cheptel. Concrètement, avec un achat de départ de 10 bêtes, le cheptel aura doublé en 21 ans. L’éleveur peut toutefois choisir de passer à la première option dès qu’il le souhaite.

Du côté éleveur, ce système permet d’accroître rapidement son cheptel à moindre coût. Ses investissements sont réduits car il ne finance pas l’achat de bêtes. Il garde également le lait et les mâles.

La descendance femelle est partagée entre l’éleveur et l’investisseur. Enfin, selon Pierre Marguerit, il y gagnerait aussi sur le plan fiscal.