Nouvelle vidéo sur Giuseppe, l’ami des pigeons

Nous avons déjà parlé de Giuseppe, cet SDF d’origine italienne qui vit dans un quartier de Paris et a pris la défense des pigeons (« SDF parce qu’il nourrit les pigeons », Il faut aider Giuseppe !). Une petite vidéo documentaire, de moins de dix minutes, a été réalisée et mise en ligne il y a quelques jours, la voici.

La situation de Giuseppe est très significative de l’indifférence de notre époque, surtout en plein centre d’une ville comme Paris, où les prix augmentent à vive allure et où par conséquent la dimension populaire s’efface toujours plus devant les normes sociales dominantes.

C’est en quelque sorte la rencontre de deux mondes, et comme dit dans l’article sur « la vieille folle aux chats », ceux et celles qui agissent en-dehors des valeurs dominantes portent ici la dignité de l’humanité, face à l’indifférence et l’individualisme.

Bien entendu, Giuseppe, qui est d’ailleurs malade et a passé quelques temps à l’hôpital, a pu basculer dans une certaine misanthropie. Peut-on le lui reprocher ? Il n’a guère les moyens de se défendre, comparé à la machine de guerre des commerçants, des riverains bourgeois, etc. !

Rappelons qu’il existe des gens aidant Giuseppe, Les.amis.de.Giuseppe sur Facebook, où on peut lire d’ailleurs un point de vue de Giuseppe :

« J’aurais voulu être un oiseau. Même pour un seul jour, même s’il fallait mourir après. J’aurai tellement aimé voler. J’aurais voulu être un pigeon.

Parmi tous les oiseaux, c’est lui qui vole le mieux. Les corneilles sont lourdeaux, les moineaux trop rapides. Le pigeon, lui, c’est un artiste. C’est un acrobate. Il change juste la position de ses ailes d’un ou deux centimètres, il est parfait le pigeon, il fait de la voltige aérienne, il est précis.

Quand j’étais petit, je portais encore des couches, j’ai rêvé que je volais. J’avais peut être deux ou trois ans, nous étions encore dans notre vieille maison. Je passais par dessus les murets, au-dessus des arbres, en rase motte dans la campagne alentours, je volais vite, je volais doucement. C’était extraordinaire, magique. Puis je me suis réveillé, c’était fini.

J’ai souvent voulu refaire ce rêve. Ça me semblait tellement vrai. J’avais vraiment volé. Si je n’avais jamais fait ce rêve, ma vie aurait été bien pire. Quand tu ne voles pas, tu dois vivre avec les humains et ça vaut pas vraiment la peine. »

On notera d’ailleurs que sur ce facebook, une seule personnalité politique intervient alors que nous sommes en pleine campagne municipale, pour, prétendument, vouloir aider Giuseppe : Elie Hatem, un aristocrate libanais avocat international, membre de la direction des royalistes de l’Action française et candidat aux municipales pour le « Rassemblement Bleu Marine ».

Il y en a qui n’ont pas peur ! Là aussi, il y a deux mondes. Mais si c’est anecdotique, cela montre encore une fois que lors de ces élections, l’écologie et les animaux ont été oubliés, alors que bien sûr ce sont des thèmes qui devraient être très importants lors de débat sur la vie dans la ville !