Le terrible cynisme de la directrice du « parc de Thoiry »

La directrice du « parc de Thoiry » est trop forte. Dans une interview donnée au Monde, elle tient des propos qui, dans 150 ans, feront halluciner les humains.

Colomba de La Panouse-Turnbull, directrice générale déléguée du parc et château de Thoiry (Yvelines), établissement privé membre de l’EAZA, va droit au but dans sa démarche.

Ce n’est pas simplement qu’elle explique, mais avec la froideur toute meurtrière de l’idéologie de l’exploitation animale, que :

Quoi faire, donc? Un zoo n’est pas la SPA : il n’a pas pour vocation de préserver chaque individu, mais de conserver l’espèce et sa diversité génétique.

Non, cela on le sait, on connaît, c’est un utilitarisme criminel, odieux, barbare. C’est prétentieux, anthropocentriste. De tels propos n’ont plus rien d’étonnant, tellement ils sont froids, cyniques, littéralement pathétiques dans leur raisonnement pseudo intelligent, et provocateur aussi.

Non, ce qui est le plus terrible, le plus honteux, c’est le prolongement de ce cynisme, son établissement en tant que système de valeur. Jusqu’au mépris, jusqu’à la guerre contre les sentiments.

Le journal Le Monde l’a interviewé, donc, au sujet de la mise à mort, improprement appelé euthanasie par ailleurs, de deux lions adultes et deux lionceaux âgés de 10 mois par le zoo de Copenhague il y a quelques jours (c’est le même zoo qui avait assassiné le girafon Marius).

La directrice du « parc de Thoiry » n’hésite pas seulement à parler d’euthanasie pour le meurtre d’un bébé (une honte!), mais voici aussi ici des propos inqualifiables, que l’on retrouve dans le second paragraphe de la réponse :

Pourquoi avoir attendu – comme pour les lionceaux de 10 mois – que ce girafon ait un an et demi pour l’abattre ?

On aborde là une autre question, sur laquelle tout le monde ne s’accorde pas. A Thoiry, si nous devons euthanasier un animal, nous le faisons à la naissance, avant qu’aucune relation affective ne se noue avec lui. Mais si on s’en tient à une logique purement biologique, le raisonnement du zoo de Copenhague est valable. Pour ses responsables, l’attitude la plus éthique consiste à préserver le bien-être animal coûte que coûte.

Cela veut dire qu’on laisse la mère élever son petit, parce que cela contribue à sa qualité de vie. Cela veut dire aussi que le petit, jusqu’à sa mort, a été heureux avec sa mère… Par ailleurs, l’abattage est une méthode qui, si elle est correctement appliquée (et on parle ici de professionnels qui ne ratent pas leur coup), ne fait pas souffrir l’animal. Marius était en train de manger, il ne savait pas qu’il allait mourir, il n’a pas eu peur…

Tout cela a un sens, c’est une logique tout à fait défendable. Mais une logique qu’on ne peut pas accepter en France, pour des raisons essentiellement affectives et irrationnelles.

Quelle terrible hypocrisie que ce cynisme qui ose parler de Marius heureux avec sa mère, alors qu’après on le tue! Qu’il faut de la froideur, du calcul odieux!

Et des « raisons essentiellement affectives et irrationnelles »… Ben voyons ! Tout le poids de la morale voulant qu’on ne tue pas reviendrait à de l’irrationnel, de l’affectif…

Il faut toute la froideur de la logique du meurtre calculé comme idéologie en arrière-plan pour oser exprimer des choses pareilles.

Comme si, de manière totalement raisonnable, on ne pouvait pas rationnellement considérer que tuer un être vivant par surprise ne relevait pas du crime et de l’hypocrisie …

Comme si l’affectif n’avait aucune valeur en soi! Il faut toute la froide et dénaturée logique d’un Descartes, avec sa « méthode », pour nier de cette manière la réalité des sens, la vie en elle-même!

Comme si ce qui comptait, ce n’était plus le meurtre, mais la manière de le faire !

Gageons, effectivement, que cette personne trouvera nombre d’appuis dans la logique du réformisme et du bien-être animal. Cependant pour ceux et celles qui défendent les animaux, il n’y a pas de demi-mesure, fausse par ailleurs, qui tienne.

Exécuter un girafon n’est pas « excusable » sous prétexte que cela aurait été par surprise… Quelqu’un qui assassine un innocent reste un assassin, voilà tout !