Eco-Emballages aurait placé de l’argent dans des paradis fiscaux

Des dizaines de millions d’euros placés dans des paradis fiscaux. L’organisme Eco-Emballages, qui gère les contributions des entreprises pour les redistribuer aux collectivités locales effectuant la collecte et le recyclage, a été sévèrement pointé du doigt mardi par le ministère de l’Ecologie.

Le conseil d’administration d’Eco-Emballages a en effet informé mardi le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, d’un risque de perte lié à des "placements non sécurisés d’une partie de la trésorerie dans des paradis fiscaux", mais s’est défendue de "toute forme d’illégalité ou de malversation".

Une révélation qui "témoigne de l’insuffisance du contrôle des éco-organismes", a estimé mercredi France Nature Environnement (FNE), qui regroupe la plupart des associations écologistes françaises.

"Si ces pertes ne remettent pas en cause le fonctionnement de la filière, elles pourraient être importantes", indique le ministère, "puisque environ 60 millions d’euros restent à ce jour placés sur ce type de fonds à risques".

Jean-Louis Borloo – qui a convoqué mardi le directeur général d’Eco-Emballages, Bernard Hérodin – demande que l’ensemble de la trésorerie soit replacée sur des fonds sécurisés dans les meilleurs délais et que le conseil d’administration tire rapidement "en terme de gouvernance de l’entreprise toutes les conséquences pour que ce risque ne se reproduise pas".

La société a évoqué un problème "de déblocage d’une partie de sa trésorerie investie dans deux fonds de placements non monétaires". "Ces placements concernent environ 20% de sa trésorerie globale, soit 55 millions d’euros et ne relèvent d’aucune forme d’illégalité ou de malversation de la part d’Eco-Emballages".

Eco-Emballages a indiqué avoir placé "en toute transparence" l’argent concerné dans un fonds d’investissements à Zürich (sans citer de nom) et n’avoir "jamais donné d’ordre de virement vers des banques autres qu’européennes". Alors que la crise financière couvait, le conseil d’administration de l’organisme a décidé le 21 avril dernier de procéder au "désengagement total" de ces placements.

Mais "alors que certaines positions ont été dûment débloquées, puis placées en produits monétaires, deux autres fonds qui auraient dû être libérés à cette date ne l’ont pas été", selon l’organisme.

Cette révélation "témoigne de l’insuffisance du contrôle des éco-organismes", a estimé mercredi France Nature Environnement (FNE), qui regroupe la plupart des associations écologistes françaises. Le Grenelle de l’environnement avait retenu l’instauration d’une instance de régulation des éco-organismes, rappelle FNE, et le projet de Loi dit "Grenelle 1" mentionnait bien dans son article 41 "une instance de régulation et de médiation sur les éco-organismes".

Mais cette disposition a "purement et simplement disparu du projet de loi lorsque celui-ci est passé devant les députés", souligne Gaël Virlouvet, responsable déchets à FNE.

 

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