La haine des pigeons, de Roland-Garros à Montastruc-la-Conseillère

Le tournoi de tennis de Roland Garros s’est terminé hier, et avec lui l’activité annuelle de la SARL Fauconnerie Merlyn. La Fédération Française de Tennis ne compte pas seulement élargir, aux dépens des serres voisines, l’un des terrains de jeu préféré des habitants d’Auteuil-Neuilly-Passy.

Elle compte également se débarrasser des pigeons, avec cette entreprise fournissant des buses et des faucons (pour une activité de 260 jours par an), et dont le responsable exprime sa fierté d’avoir « nettoyé Deauville ».

Ce dernier a également expliqué de la manière suivante le « bilan » de son activité :

« Quand on est arrivés il y a 3 ans, il y avait 200 couples de pigeons, il y en avait partout, on a halluciné ! L’année dernière, ils n’étaient plus que 75 et cette année on en a compté seulement 15. »

Pour montrer à quel point tout cela relève à la fois du mauvais goût et de l’exploitation animale, voici ce qu’explique une dépêche de l’AFP :

« Le fauconnier utilise des buses, qui vont d’un point fixe à un autre, et des faucons, qui eux ne se posent jamais.

C’est pour cela que tous les jours de la quinzaine du tournoi, un faucon vole de façon circulaire au dessus du site, en fin d’après-midi, à environ 80km/h.

« Le matin, il y a 1000 pigeons qui quittent le Bois de Boulogne pour aller manger à Paris et qui survolent le site. Le soir quand ils rentrent à la maison, ils repassent au-dessus de Roland-Garros et sont attirés par la profusion de nourriture accumulée tout au long de la journée », explique M. Verschatse.

« Alors on installe une aire d’insécurité. La présence du rapace fait très peur », souligne-t-il en insistant sur le fait que ses oiseaux ne tuent pas les pigeons.

Tara, mais aussi 007, Chucky (comme la poupée sanglante des films d’horreur) ou encore Sarko – « il est petit, marrant, il est partout alors on l’a appelé +Sarko+ ! » explique le fauconnier en référence à l’ancien président français Nicolas Sarkozy – ont été formés à l’effarouchage.

Pris à 3 mois, ils travailleront ainsi jusqu’à leur 10-12 ans, avant de prendre leur retraite. Ils se consacreront alors à la reproduction pendant les 10 bonnes dernières années de leur vie.

Ces oiseaux, au sale caractère et à la vue 15 fois supérieure à celle d’un humain, pèsent environ un kilo et ont besoin d’1% de leur poids de nourriture quotidienne, uniquement de la viande crue (poulet, canard, perdrix, souris).

« Et le kilo de rats est à 17 euros ! », lance M. Verschatse, passionné de rapaces mais aussi de tennis. »

Tout cela est assez lamentable et est une nouvelle expression du caractère systématique de l’exploitation animale. Bien entendu, on est ici dans l’artisanat, mais il est facile de voir comment on peut vite passer à un niveau industriel : pour dénaturer, on ne recule ici devant rien !

Toutefois, il va de soi que ces tentatives sont absolument vaines. La prétention humaine à « rejeter » la Nature loin d’elle-même n’est que pure vanité.

On a eu il y a deux semaines d’ailleurs un exemple terrible de « dépigeonnage », à Montastruc-la-Conseillère dans le Sud-Ouest. Dans cette bourgade d’un peu plus de 3 000 personnes, on y est allé avec l’accord de la préfecture, à coups de fusils, sans crier gare et alors que les gens n’étaient pas au courant…

Voici ce que raconte la Dépêche :

À Montastruc-la-Conseillère, la battue officielle qui a eu lieu la semaine dernière -80 pigeons tués au fusil- n’est pas restée sans suites. Plusieurs habitants se sont plaints en mairie, choqués, disent certains, «par de la technique employée, des coups de feux en pleine ville, digne du moyen âge». L’association «Nos amis les oiseaux» (Nalo) monte au créneau par une plainte déposée en ligne, adressée au procureur de la République.

Nalo estime avoir relevé deux illégalités et compte même adresser un dossier à Bruxelles. «Il est interdit d’utiliser des armes en plein cœur de la ville et interdit de mettre à mort des pigeons, animaux domestiques, avec armes à feux, sans compter qu’un arrêté préfectoral est obligatoire pour n’importe quelle battue, un arrêté municipal ne suffisant pas» explique Pascal Cousin, le président de Nalo.

Le maire, Michel Anguille n’avait hier, «toujours pas reçu de plainte officielle». Il ajoute : «Nous aviserons avec notre avocat si cette plainte arrive…»

Voici un témoignage publié :

Un riverain, Yoann Berenguer, a été «scandalisé de voir des chasseurs, arme à la main, en plein centre du village, tirant à tout va alors que des villageois se promenaient». Aurore Laffite s’est dite «choquée d’assister à l’agonie d’un pigeon dans une mare de sang devant chez elle. Ma fille de 8 ans a rapporté ce pigeon blessé à un des chasseurs qui n’a rien trouvé de mieux que de tordre le cou de l’oiseau devant elle».

Que dire ? Ces gens font ce qu’ils veulent, ils se croient tout permis, car ils ont le rapport de force et l’idéologie qui dominent la société ! Aux amis et amies des animaux d’assumer la bataille!