Le « forum écologie radicale »

Lorsque LTD est né, nous avons eu besoin de préciser de quelle manière nous concevions l’écologie, et nous avons ajouté le terme « radical ».  L’expression « écologie radicale » existait auparavant, mais de manière diffuse, et encore aujourd’hui elle reste imprécise.

Par écologie radicale, nous entendons en effet le biocentrisme, base pour nous de l’écologie authentique, pour autant on peut trouver d’autres gens utilisant la même expression tout en étant sur une base totalement différente.

On est ici dans l’écologie opportuniste, c’est-à-dire dans l’écologie se résumant à être « contre » et à se prétendre vaguement pour l’environnement, le tout pour rendre un peu plus vert les apparences.

Voici un exemple, avec le journal du Nouveau Parti Anticapitaliste, « L’anticapitaliste », vient de publier un compte-rendu du « forum écologie radicale » qui a eu lieu il y a dix jours.

L’écologie radicale, ici, c’est la décroissance, cela s’arrête là. Ne sont pas abordés ni le réchauffement climatique, ni les animaux, ni le rapport en général à la Nature, ni l’anthropocentrisme…

Le dimanche 8 juin à Montreuil, les rencontres de l’écologie radicale « Climat social » organisées par des militantEs de diverses forces – NPA, AL, MOC, Ensemble, Amis de la Terre, collectifs de lutte – ont été un succès qui a rassemblé plus d’une centaine de personnes.

La journée a été organisée en trois parties :
Apports théoriques : l’écologie radicale, la décroissance, l’écologie sociale, l’écosocialisme, l’écologie libertaire…
La transition écologique dans le monde du travail : intervention des salariés, désindustrialisation, antiproductivisme, rôle des syndicats…
Comment lutter, comment agir ? Notre-Dame-des-Landes, les gaz de schiste, le nucléaire, l’agriculture industrielle via le projet des 1 000 vaches, les grands projets inutiles imposés, l’extractivisme…

Points de convergence

Le partage des expériences et des réflexions dans un esprit d’écoute réciproque a permis de mettre en évidence des points de convergence importants : l’affirmation d’une position clairement anticapitaliste, antiproductiviste, internationaliste et contre toutes les formes de domination ; l’accord général sur l’importance de lutter de manière cohérente à la fois contre les inégalités sociales et environnementales qui touchent avant tout les plus pauvres ; la méfiance sur ce que nous pouvons attendre des sciences, des techniques, dans une perspective de luttes radicales ; des réflexions croisées sur les processus de décision, qui décide et de quoi, dans le cadre d’un dépassement de la concurrence des urgences et d’une nécessaire globalisation des luttes ; l’affirmation partagée qu’il ne s’agit pas d’attendre un hypothétique « moment révolutionnaire » mais bien de contribuer à populariser les capacités d’agir avant d’inévitables affrontements, ce qui suppose une réelle prise en compte de la question du contrôle social et des moyens de s’y opposer.

Les participants sont résolus à poursuivre ce travail collectif sur l’écologie radicale dès les 5 et 6 juillet, à l’occasion du prochain rassemblement à Notre-Dame-des-Landes, et à travailler dès à présent sur les actions à mener avant et pendant la conférence COP21 à Paris-le Bourget en décembre 2015.

CorrespondantEs Commission nationale écologie

Voici quel a été le programme qui, comme c’est original dans ce milieu, culmine dans un apéro…

PROGRAMME

1Oh-12h : Table ronde sur l’écologie radicale

Visions croisées entre décroissance, écosocialisme, écologie sociale et libertaire (avec la présence, sous réserve, de Jean-Pierre Tertrais, Vincent Gerber, Michel Lepesant).

14h-16h : Comment aborder la transition écologique dans le monde du travail et de la production ? quelle intervention des salarié-e-s ?

Désindustrialisation, reconversions, relocalisations, antiproductivisme. Avec : CGT-forêt, Confédération paysanne, Sud-chimie (Fralib), Sud-Énergie.

16h30-18h30 : Écologie : comment lutter, comment agir ?

Bilan de l’écologie « politique », stratégies de lutte d’une écologie radicale aujourd’hui (avec la participation des collectifs en lutte, contre l’extractivisme et les gaz de schiste, les grands projets inutiles et imposés, le nucléaire, etc.).

18h30 : Apéro

À l’initiative de militant-e-s de l’écologie radicale membres d’Alternative libertaire, des Amis de la Confédération paysanne, des Amis de la Terre, d’Ensemble, du NPA, du Mouvement des objecteurs de croissance, et des collectifs de lutte.

Quel est le rapport de tout cela avec l’écologie? A la limite, si l’on est dans l’esprit d’une écologie à la française, niant la Nature, c’est cohérent. Mais si on s’intéresse vraiment à la défense de la planète dans son ensemble, si l’on a compris l’urgence de faire face à l’agression humaine contre la Nature, là, c’est autre chose, totalement autre chose…