Exploitation animale : le miel et le lait en 2025

L’État a commandé un rapport afin de savoir à quoi ressemblerait l’agriculture en 2025. Le titre du rapport ne nous étonnera d’ailleurs pas : « Pour une agriculture compétitive au service des hommes » : on devine aisément que c’est le « business » qui dirige tout.

C’est l’organisme FranceAgriMer qui l’a fait et il vient justement de sortir. Cela nous intéresse directement bien sûr, parce que parmi les 20 filières agricoles et alimentaires présentées, il y a celles fondées sur l’exploitation animale…

Aussi, voilà en plusieurs parties une présentation de la stratégie prônée par l’Etat pour soutenir l’exploitation animale.

Car des documents tel ce rapport sont évidemment l’occasion de vérifier si notre thèse selon laquelle la situation empire est juste, ou pas. Il en va du réalisme dans la lutte. Mais c’est surtout essentiel justement à connaître pour pouvoir lutter correctement pour la libération animale.

Il serait absurde de borner le véganisme à une question individuelle : il en va de toute la société. L’exploitation animale n’est jamais passive, elle s’adapte, elle se développe, elle évolue.

On peut par exemple déjà constater que les abeilles sont considérées comme une grande cible nouvelle. Le document explique en effet que :

« Il faut faire de la France, un grand pays apicole de l’Union européenne en développant la production des produits de la ruche, en modernisant les exploitations apicoles, en garantissant la qualité aux consommateurs, en dotant la filière d’une capacité de réflexion prospective via la constitution d’une interprofession, en construisant une filière d’élevage de reines et d’essaims et en organisant la production notamment par la création de groupements de producteurs et de coopératives. »

On ne peut pas être plus clair dans l’affirmation d’une nouvelle filière de l’exploitation animale. Un exemple inverse est la question du lait. Cette production est une véritable bastion économique de l’exploitation animale, et le document le dit évidemment clairement, en en soulignant l’importance :

« Depuis plusieurs années, le marché mondial du lait de vache est dans une bonne dynamique, tiré par une demande en nette hausse, notamment en Asie et dans l’ensemble des pays émergents, ce qui a pour effet de dynamiser la production des pays exportateurs.

L’Union Européenne bénéficie de cette situation qui semble installée durablement. La France a pu jusqu’à présent tirer parti de cette dynamique ; elle est en effet le deuxième producteur européen après l’Allemagne, avec un bon potentiel de production, des entreprises qui se situent parmi les leaders mondiaux du secteur, et une qualité reconnue.

Le marché de l’Union européenne est quant à lui arrivé à maturité, et ses évolutions ont été limitées ces dernières années.

Environ 80 000 exploitations laitières françaises (70 000 en lait de vache, 5 500 en lait de chèvre et 4 500 en lait de brebis) produisent près de 25 milliards de litre de lait par an. Il faut relever que près d’un tiers des installations en agriculture se fait en production laitière.

Le lait produit est transformé par plus de 500 établissements industriels.

La France produit une très large gamme de produits de grande consommation (51 AOC, des produits biologiques, fermiers, des marques de notoriété régionale, nationale et mondiale), mais aussi industriels (fractionnement et assemblages destinés aux industries agroalimentaires).

La filière représente environ 200 000 emplois directs, pour un chiffre d’affaire de 25 milliards d’euros et un excédent commercial très important, de près de 4 milliards d’euros. »

Ce que le document préconise, c’est de faire en sorte que les exploitations conservent leur continuité, et pour cela il y a de mise en œuvre des aides au renouvellement générationnel. L’État compte également faciliter les assurances, contribuer à accorder de bonnes marges, faciliter les exportations, financer la recherche et le développement de produits à exporter, faire intervenir l’Union Européenne pour aider financièrement en cas de soucis sur les marchés, etc.

Rien que ces deux exemples du miel, appelé à devenir une grande production nouvelle, et du lait, rappelle que l’exploitation animale est portée à bout de bras, et qu’il faut être d’une grande naïveté ou d’une très grande mauvaise foi pour imaginer que des appels aux réformes changeront quoi que ce soit dans la nature de ce système.

L’exploitation animale est d’un immense enjeu économique et culturel ; refuser de s’y confronter, c’est refuser de la combattre !