Exploitation animale : les « filière ovine et porcine » en 2025

Voici la suite de la présentation du document présentant à quoi devrait ressembler, selon l’État, la situation de l’exploitation animale. On continue dans l’horreur, avec ici la présentation de la situation dans la « filière ovine »…

La froideur du discours est absolument terrible. La manière de parler d’êtres vivants est plus qu’odieuse, elle est d’une barbarie…

« Les performances techniques moyennes sont insuffisantes et les coûts de production élevés, ce qui entraîne une faible rentabilité économique de l’élevage ovin.

La question du maintien de la troupe ovine se pose souvent dans les régions de polyculture-élevage et lors des transmissions des exploitations, alors que la structure démographique de la population d’éleveurs est préoccupante avec plus de la moitié des éleveurs qui ont plus de 50 ans.

Le manque d’organisation de la filière et le déficit de compétitivité des outils industriels limite la valorisation de la production. Enfin, la raréfaction du produit sur les étals avec la baisse de la production française et
européenne tire la consommation française à la baisse en faisant de la viande ovine, un produit de consommation festive. »

Voici un passage un peu plus loin, tout à fait significatif, et montrant la grande capacité d’organisation de l’exploitation animale. Car ici, en l’occurrence, l’État sait pertinemment que la « production ovine » est en réalité surtout forte en Australie ainsi qu’en Nouvelle-Zélande.

Mais non ! Il est dit qu’on en consomme moins en France… Parce qu’on en trouve moins sur les étals ! Il s’agit donc d’en remettre sur les étals, et tout serait réglé !

« Pour accroître la productivité des élevages et augmenter le nombre de kilos d’agneaux produits et commercialisés pour la filière et augmenter le revenu des éleveurs, il faut améliorer la maîtrise technique, sanitaire et économique des troupeaux.

Le manque de compétitivité de la filière liée à l’atomisation de la production, de la commercialisation et de l’abattage, et l’existence d’une multitude de signes de qualité impose un renforcement de sa structuration, la consolidation de relations contractuelles entre les éleveurs et les abatteurs et une meilleure gestion de l’offre.

Il est aussi essentiel de faire de l’élevage ovin, une production attractive pour les éleveurs leur assurant un revenu correct avec de bonnes conditions de travail et de vie, et une production reconnue par la société. »

On voit aisément ici que cette « production » est portée à bout de bras, que son existence relève d’un choix. On a ici un aspect essentiel, dont il a déjà été parlé : les gens consomment finalement ce qu’on leur propose. Et les prix sont un aspect essentiel.

Voilà pourquoi l’État dit ici : augmentons la productivité des élevages, « produisons » davantage d’agneaux, il y en aura plus et moins cher, donc les gens achèteront !

C’est du capitalisme dans toute sa caricature ! Et voici justement l’exemple inverse. Lorsqu’il est parlé de la filière dite porcine, il est dit qu’il y a trop de production, et que cela provoque une crise…

On apprend ainsi que la filière peine à se moderniser, en particulier les abattoirs…

« Depuis 2010 la production recule, ce qui place la filière française et en particulier le maillon abattage dans une situation difficile.

En effet, faute de volume suffisants les abattoirs français mobilisent moins bien les économies d’échelles que leurs concurrents, leurs faibles marges les privent des moyens d’investir pour moderniser des installations d’abattage et de découpe, leurs performances et leurs parts de marchés reculent et pèsent sur la production.

Dans le même temps, en retard d’investissements, la filière a perdu une partie de ses atouts antérieurs au niveau de la production (en ce qui concerne par exemple la taille et l’efficacité des élevages ou la maîtrise des coûts de production…). »

Et la solution, bien évidemment, n’est pas d’arrêter le massacre. Non, bien sûr, c’est de le moderniser. L’État propose notamment cela :

Moderniser les outils pertinents (automatisation, développement de la découpe, valorisation du 5e quartier, économie et production d’énergie…)
Plan abattoirs (cIA/OnA/Aides FAM), en place depuis 2013
2014 : plans de reconquête industrielle pour la France (abattoir du futur)

C’est la modernisation du massacre. « cIA » désigne les « Commissions interrégionales des abattoirs », qui sont plus ou moins pilotées par ce qui existe depuis 2012 et est appelé « OnA », observatoire national des abattoirs. Enfin, « FAM » désigné l’Établissement national des produits de l’agriculture et de la mer, communément appelé France AgriMer, qui s’occupe des aides de l’Union Européenne.

Ainsi, dans le cas de la « filière ovine », la production est faible et la consommation faible, donc il faut lancer selon l’Etat une production à bas coûts pour lancer la consommation… Quant à la « filière porcine », on produit trop, donc il faut restructurer et financer à coups d’aides des modernisations pour maintenir le tout opérationnel…