Voici deux citations de documents de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages. Elles sont intéressantes, parce que leurs limites sont flagrantes. Nicolas Vanier n’a jamais pu avoir l’air sympathique pour des personnes s’intéressant à la Nature.
La question n’est pas simplement qu’il soutient les chasseurs ou qu’il en est, dans ses documentaires il présente clairement la chasse comme faisant partie du cycle naturel de la vie, avec toute la mystique du rapport à l’animal tué, etc.
Le principe même de l’explorateur qui est colonial, conquérant ! Un explorateur, historiquement, ce n’est pas un scientifique visant à renforcer les connaissances humaines et à protéger Gaïa… Cela devrait être le cas, mais en attendant historiquement on en est très loin !
Quant à la seconde citation plus précisément, elle n’est pas claire voire franchement incompréhensible, les élevages sont soutenus afin de soutenir les animaux encore sauvages ce qui n’est pas cohérent, et le fait que deux chiens aient été tués directement, froidement, et que cela ne soit même pas commenté dans le communiqué, donne un ton encore plus étrange au tout.
Mais tout cela tient au fait de se focaliser sur Nicolas Vanier et d’y chercher des choses qu’il n’a par définition jamais pu représenter…
« Pour 65 % des adhérents de l’ASPAS [en 2012], Nicolas Vanier se sert de l’image sympathique de l’explorateur pour suivre une carrière médiatique et opportuniste. Car derrière cette image se cache un fou de chasse, prenant des positions anti-écologistes révoltantes.
Soutien au lobby des chasseurs de phoques, affirmations anti-scientifiques, comme dans son film « Le dernier trappeur » (« il n’y aurait pas tant d’animaux s’il n’y avait pas de chasseurs »…), conditions de tournage déplorables pour les bêtes sauvages et domestiques exploitées dans son film « Loup », construction d’un camp touristique sur une zone protégée du Vercors, attaques de ses chiens de traîneau sur des animaux…
Ces deux personnages si opposés, le héros et l’imposteur, recevront leur trophée avec les compliments de l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages. »
Conte de Noël sanglant chez Nicolas Vanier
Vassieux-en-Vercors, vendredi 13 décembre [2013].
Une fois de plus, les chiens du célèbre cinéaste s’échappent, font des ravages dans un troupeau de brebis et reviennent ensanglantés. Pour l’ASPAS, qui a déjà épinglé les opinions anti-loup et anti-écologistes de Vanier, cette récidive est un peu forte.
En juin 2012, dans cette même bergerie du Vercors (Drôme), six brebis et cinq agneaux avaient déjà été tués par les chiens de traîneau de Nicolas Vanier. L’éleveur, Serge Gémard, découvrant le carnage, avait abattu les deux chiens fugitifs dans la bergerie même.
Et des promesses avaient été faites. Mais cela n’a visiblement pas suffi, une enquête est en cours pour préciser les faits. C’est une responsable du domaine de Nicolas Vanier qui a donné l’alerte en voyant ses chiens revenir d’une fugue maculés de sang.
Déjà, la construction du camp touristique du cinéaste sur une zone protégée du Vercors avait interpellé l’ASPAS sur les agissements du personnage.
De plus, ses positions en faveur de la chasse au phoque ou des tirs au loup, entre autres, lui ont valu de recevoir de l’association le « Trophée de Plomb 2012 », suite à un vote impressionnant de 65 % des adhérents.
Pour les membres de l’ASPAS, Vanier est un opportuniste qui se sert de l’image sympathique des explorateurs pour asseoir sa carrière, mais sans respect réel pour la nature qu’il exploite dans ses productions.
À l’heure où les éleveurs se plaignent des dégâts du loup, où les protecteurs de la nature se font menacer physiquement par les responsables syndicaux de la filière ovine, il y a de quoi se poser des questions.
Il est temps de rappeler que les chiens divagants font bien plus de dégâts que les loups, et que 500 000 brebis de réforme sont abattues et brûlées chaque année, chiffre sans commune mesure avec les dégâts des loups.
Enfin, l’ASPAS rappelle que les troupeaux victimes d’attaques ne sont généralement pas suffisamment protégés comme la loi l’exige, et qu’ils sont aujourd’hui descendus dans les vallées. Le loup n’est plus d’actualité, il n’y a que les chiens de Nicolas Vanier pour oser entrer dans la bergerie…