La ville de Vienne en Autriche a connu ces derniers jours une campagne publicité mystère parlant des vegans, avant d’annoncer en fait une nouvelle marque de cosmétiques végans. Celle-ci est produite par la chaîne de magasins BIPA.
Contrairement à la France en effet où l’on passe par les supermarchés pour cela, il existe en Allemagne et en Autriche de nombreux petits magasins vendant des cosmétiques (savons, parfums, crèmes, dentifrices, etc. etc.). BIPA dispose de presque 600 magasins en Autriche, son grand concurrent étant DM avec 1000 magasins.
Cette dernière marque est assez connue en France chez les végans, car elle produit elle-aussi depuis plusieurs saisons des produits vegans sous le nom de DM Alverde, qui sont parfois rapportés depuis l’Allemagne. Les prix sont effectivement très faibles (voir Alverde et la cosmétique végane valorisée).
Pour les nouveaux produits vegans de BIPA, dont on trouve la liste ici et appelés BIPA bi-good, c’est plus compliqué car BIPA n’existe qu’en Autriche.
Voici le logo de « bi-good ».
Sur les produits vegans, on a comme chez DM Alverde le logo « vegan » permettant de s’y retrouver facilement.
Avec cette nouvelle gamme, on voit encore que l’Autriche est le pays qui se profile comme celui le plus en point pour le véganisme, avec l’Allemagne et l’Angleterre. Il n’y a pas d’études pour connaître le nombre de vegans, mais la généralisation de produits par DM et BIPA est révélatrice.
Dans le même ordre d’idée, les chaînes de supermarché elles-mêmes proposent des produits estampillés « vegan » (Spar veggie, Hofer, Billa, Vega vita chez Merkur), alors que la ville de Vienne dispose déjà de pas moins de 2 supermarchés entièrement vegan.
Pour avoir toutefois une idée en terme de nombre, on peut tabler que, selon les statistiques, entre 10 et 50 % des gens classés dans « végétariens » sont vegans. Or, en Autriche, il y avait 238 000 personnes définies comme végétariennes en 2005 et 765 000 en 2013, pour une population totale de 8,5 millions de personnes.
Une croissance qui permet encore de poser un vieux débat : le végétarisme est-il un sous-produit des progrès du véganisme ou bien le contraire ? En tout cas donc, la tendance est très nette et le mouvement massif.
Être vegan est en Autriche quelque chose de socialement accepté, de nullement choquant et il y a même plusieurs variantes vegan des fameuses culottes de peau tyrolienne.
De manière moins folkorique, la liste des restaurants vegans dans ce pays, sans compter les versions végétaliennes des plats, existant dans de nombreux restaurants, est étonnamment longue.
Pour comparer les capitales, si à Paris il n’existe que quelques endroits, la plupart bobos, les restaurants et cafés vegans sont très nombreux dans la ville de Vienne, à quoi s’ajoutent les restaurants végétariens proposant des versions « véganisables ».
La ville dispose également de deux bars à glaces « veganista », alors que de toute façon on y trouve également d’innombrables glaciers dont beaucoup proposent des versions vegans, nullement cachées et carrément mises en avant.
Sur le plan des plats qu’on peut se faire livrer à Vienne, sept pizzerias proposent des alternatives vegan, ainsi que quatre restaurants indiens, tandis qu’en passant par les services sur internet il y a souvent une alternative vegan.
Vienne est donc à mettre sur le même plan que Berlin ; sur le site Berlin-vegan, la carte des cafés et restaurants montre 226 endroits…
Bref, être vegan est extrêmement facile en Autriche sur le plan pratique, les journaux et la télévision en parlent sans aucune animosité, le véganisme est considéré comme respectable voire inévitable chez les personnes progressistes.
Comme quoi tout est une question de culture, et comme quoi il n’y a aucune raison de faire des compromis et de ne pas défendre le véganisme en tant que tel.