Le « Global Carbon Project » est un panel d’experts tout ce qu’il y a de plus institutionnel étudiant le CO2 et publiant à la fois un atlas et un rapport. Le rapport pour l’année 2013 vient de sortir et les chiffres sont, évidemment, très mauvais.
Le CO2 issu des activités humaines a encore augmenté de 2,3 % par rapport à 2012. L’étude prend en compte l’utilisation du pétrole, du gaz, du charbon, des cimenteries, et cela donne 36 milliards de tonnes de CO2. A cela s’ajoute 3,3 autres milliards provoqués par la déforestation.
La progression de 2013 à 2014 sera sans doute de 2,5 %. Voici un graphique terrifiant, qui permet de vraiment comprendre que, depuis 1990, nous sommes rentrés dans une nouvelle époque, exigeant des changements complets et radicaux…
Cet autre graphique montre également que cette évolution se situe dans les prévisions effectuées… les plus hautes, par rapport à l’horizon 2100.
On dit souvent qu’on ne peut rien faire, que la France est un petit pays, que c’est la faute « aux Chinois », etc. etc. Tout cela est du grand n’importe quoi, et on peut regarder ce simple fait.
58 % des émissions de CO2 et 80 % de leur croissance ont comme origine quelques pays : la Chine, les États-Unis, l’Union Européenne et l’Inde. Si en France, on prenait une direction totalement différente, non seulement cela aurait un certain impact, même si très faible mais c’est déjà cela… Et surtout l’influence culturelle serait immense. Cela donnerait un signe d’une importance extrême.
On est loin du compte, c’est vrai. Hier a eu lieu des rassemblements dans quelques villes mondiales pour « sauver le climat ». En France on n’en a pas entendu parler avant et seulement quelques milliers de personnes ont défilé à Paris… contre 310 000 à New York.
La blague est d’ailleurs qu’à New York, il y avait dans cette marche Laurent Fabius et Ségolène Royal, ou encore Yann Arthus-bertrand ! C’est évidemment plus chic que de se retrouver à Paris avec Duflot et Hulot, ou encore Mélenchon.
C’est très symptomatique d’une époque où l’écologie ne sert que de faire-valoir. Aucun sens de l’urgence, pas un mot sur les animaux : on est en plein décalage.
En fait, c’est simple, il faudrait baisser de 5 % par an la production de CO2, alors qu’on est en train de l’augmenter…
Les données sont formelles. Pour bloquer à 2°C le réchauffement d’ici 2100, il ne faudra plus « ajouter » que 1.200 milliards de tonnes de CO2 à l’avenir…. Au rythme où l’on va, dans 30 ans on a dépassé le seuil.
Donc soit on ne fait rien, on laisse la machine s’emballer et on va droit dans le mur, soit on remet tout à plat. Mais on ne peut pas tergiverser et prétendre qu’il faut des « réformes », qu’il faut des initiatives « citoyennes », etc. : ce n’est pas cela dont la Terre – qui subit une guerre – a besoin.