Le nouveau plan anti-tabac

Le tabac est une drogue, mais légale. Cependant, elle coûte trop cher à l’État, en raison des problèmes de santé. L’État décide donc, de manière administrative, de faire cesser le tabac.

Le problème est que c’est une question de culture, et de société. On voit mal les gens cesser de fumer dans une société imposant de plus en plus de stress… Et on ne résout pas le problème à coups de décrets, aussi intéressant que leur contenu puisse être.

Voici les mesures prises :

Axe 1 – Pour protéger les jeunes et éviter l’entrée dans le tabagisme

1. Adopter les paquets de cigarettes neutres pour les rendre moins attractifs
2. Interdire de fumer en voiture en présence d’enfants de moins de 12 ans
3. Rendre non fumeurs les espaces publics de jeux pour enfants
4. Encadrer la publicité pour les cigarettes électroniques et interdire le vapotage dans certains lieux publics

Axe 2 – Pour aider les fumeurs à arrêter de fumer

5. Diffuser massivement une campagne d’information choc
6. Impliquer davantage les médecins traitants dans la lutte contre le tabagisme
7. Améliorer le remboursement du sevrage tabagique

Axe 3 – Pour agir sur l’économie du tabac

8. Créer un fonds dédié aux actions de lutte contre le tabagisme (prévention, sevrage, information)
9. Renforcer la transparence sur les activités de lobbying de l’industrie du tabac
10. Renforcer la lutte contre le commerce illicite de tabac

Et voici comment Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales, de la Santé, et des droits des femmes, présente la situation :

Le tabac tue un fumeur sur deux. En France, 73000 personnes en meurent chaque année. C’est l’équivalent d’un crash d’avion de ligne, chaque jour, avec 200 passagers à bord!

Il s’agit d’une véritable hécatombe, insidieuse, silencieuse, sournoise. Elle ne fait pas les gros titres de journaux ; sans doute n’est-elle pas assez spectaculaire. Mais elle tue 20 fois plus de Français que les accidents de la route !

La France compte plus de 13 millions de fumeurs adultes et cette situation ne cesse de s’aggraver.

Depuis 2005, le nombre de fumeurs a recommencé à augmenter , à rebours de nos voisins européens.

Cette augmentation touche principalement les femmes, les personnes en situation de précarité et les jeunes. Aujourd’hui, 30% des Français sont des fumeurs réguliers.

Cela nous place parmi les plus gros consommateurs de tabac en Europe, à l’heure où la Grande-Bretagne a réussi, en 5 ans, à descendre sous la barre des 20% de fumeurs.

Le tabagisme n’est pas une fatalité, nous pouvons changer les choses !
Toute la société est concernée par ce fléau. C’est un enjeu de civilisation autant qu’un problème de santé publique.
Je veux le dire très clairement : non, le tabac n’est pas seulement le problème de ceux qui fument. Non, le tabagisme ne relève pas seulement de la responsabilité individuelle.

Où est la responsabilité d’un enfant [de] 12 ans qui entre dans la spirale de l’addiction?

Qui peut dire que seule la responsabilité individuelle est engagée quand le coût social du tabac est estimé à 47 milliards d’euros par an, dont 18 milliards pour la seule sécurité sociale ?

Nous y voilà, au cœur du problème. Le tabac n’est pas considéré comme un ennemi en tant que drogue, mais en tant que « coût ».

Et c’est précisément la mauvaise manière de voir les choses, c’est justement l’approche à ne pas prendre pour arriver à faire cesser la consommation de tabac.

Il faut voir les choses en terme de Nature, d’envie de vivre de manière heureuse, de choix personnel dans un grand ensemble collectif. On ne peut pas décréter l’intelligence d’une personne décidant de ne pas fumer en présence d’enfants dans la voiture. C’est une bataille culturelle !