La situation mondiale des drogues

« À l’échelle mondiale, on estime qu’en 2012, entre 162 millions et 324 millions de personnes, soit entre 3,5 % et 7,0 % de la population âgée de 15 à 64 ans, avaient consommé une drogue illicite – généralement une substance de type cannabis, opioïde, cocaïne ou stimulant de type amphétamine – au moins une fois au cours de l’année écoulée.

L’usage problématique de drogues – qui est le fait des consommateurs réguliers et des personnes souffrant de troubles liés à l’usage de drogues ou de dépendance – reste stable et continue de concerner entre 16 millions et 39 millions de personnes. Toutefois, des disparités subsistent en matière d’assistance car, chacune de ces dernières années, seul un usager problématique sur six a eu accès à des services de traitement de la toxicomanie.

Bien que le grand public puisse percevoir le cannabis comme la moins dangereuse des drogues illicites, le nombre de personnes cherchant à se faire traiter pour des troubles liés à l’usage de cette substance a augmenté ces 10 dernières années, particulièrement dans les Amériques, en Océanie et en Europe (…).

Les opiacés et opioïdes sont les drogues problématiques qui causent les plus forts taux de morbidité et de mortalité liée aux drogues dans le monde. Pour la troisième année consécutive, l’Afghanistan, qui est le plus grand cultivateur de pavot à opium au monde, a constaté une augmentation des superficies cultivées (passées de 154 000 hectares en 2012 à 209 000 hectares en 2013).

Le même phénomène est constaté au Myanmar, dans une moindre mesure. En 2013, la production mondiale estimée d’héroïne a retrouvé les niveaux observés en 2008 et 2011. À l’échelle mondiale, la superficie consacrée à la culture illicite d’opium en 2013 était de 296 720 hectares, soit le chiffre le plus élevé depuis 1998, année des premières estimations (…).

La “route du Sud” est en pleine expansion: l’héroïne est passée en contrebande par la zone au sud de l’Afghanistan et acheminée en Europe via le Proche et le Moyen-Orient et l’Afrique, mais aussi directement depuis le Pakistan.

Aux États-Unis d’Amérique, une nouvelle tendance se dessine chez les usagers de drogues dépendants aux opioïdes, qui remplacent les opioïdes de synthèse par de l’héroïne, substance qui est de plus en plus disponible dans certaines parties du pays et qui permet aux usagers réguliers d’entretenir leur dépendance à moindre coût (…).

La culture et la production d’herbe de cannabis (“marijuana”) reste très répandue, tandis que la production de résine de cannabis (“haschisch”) demeure limitée à quelques pays d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’Asie du Sud-Ouest (…).

En Europe, le marché a évolué ces 10 dernières années: l’herbe de cannabis, de production locale ou régionale, gagne du terrain sur la résine, qui provient en grande partie du Maroc et qui était auparavant la principale substance de type cannabis disponible en Europe, comme le montrent les données relatives aux saisies (…).

S’il est difficile de quantifier la fabrication mondiale de stimulants de type amphétamine, on constate que le nombre de laboratoires démantelés qui fabriquaient ces stimulants, principalement de la méthamphétamine, a continué d’augmenter.

La fabrication de méthamphétamine en Amérique du Nord a connu une nouvelle hausse, comme en témoigne la forte augmentation du nombre de laboratoires de méthamphétamine dont on a signalé le démantèlement aux États-Unis et au Mexique. »

(Rapport mondial sur les drogues 2014, Résumé analytique, UNODC – Office des Nations Unies contre la drogue et le crime)