Aujourd’hui se conclut la Conférence sur le climat de Lima (au Pérou), qui fait partie de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Commencée le 1er décembre et vingtième du genre, elle est censée apporter la base de « grandes » décisions qui seront prises l’année prochaine lors de la conférence suivante.
Un texte va sortir, comme toujours, au dernier moment. Mais que dira-t-il ? Car le problème est gigantesque. Le réchauffement climatique n’a pas été freiné. Les chiffres sont toujours plus alarmants.
Et pourtant, il ne se passe rien. La crise économique, la bataille pour le profit, la logique anthropocentriste… forment une dynamique de l’anéantissement des mondes végétaux et animaux.
La machine s’est emballée et la concurrence est telle que le nouveau protocole qui doit être décidé l’année prochaine risque bien d’être le dernier. Aussi y verra-t-on compromis sur compromis, afin de ne risquer de froisser personne tout en maintenant, face à l’opinion publique mondiale, l’illusion d’une gestion de la question.
Et nous serons en France aux premières loges, puisque la « COP 21 » accueillera au Bourget, en banlieue parisienne, des milliers de délégués internationaux.
Cela signifie bien entendu que tout doit être parfaitement encadré, et les ennemis de l’écologie sont bien organisés. Par exemple, à Lima, la ministre de l’écologie Ségolène Royal n’a trouvé rien de mieux à dire que « la mesure principale est de lutter contre les gaspillages, tout le monde peut le faire », c’est-à-dire la même chose que le collectif « écologiste » du Front National fondé hier.
Il y a également, à coté de cela, « Solutions COP21 ». C’est une structure fondée en juillet, avec comme but d’influer massivement sur la COP21.
Elle se présente ainsi :
« Initié par le Comité français pour le développement durable, le Comité 21, avec le Club France Développement durable (regroupement de plus de 70 réseaux français), cette initiative a vocation à présenter les solutions et initiatives des entreprises, institutions, centres de recherche, collectivités et associations impliqués dans la lutte contre le dérèglement climatique.
L’objectif: montrer à un large public les multiples produits, services, process et innovations existants et en projet à travers le monde pour lutter contre le dérèglement climatique et ses impacts. »
Le Comité 21 est un regroupement de 500 structures telles que des entreprises, des fédérations professionnelles, des collectivités territoriales, des associations, etc.
Le Club France développement durable représente également une liste énorme de structures, telles que la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises, l’Association des Maires de France, la Fondation Nicolas Hulot, la Conférence des présidents d’universités, la CFDT, etc.
N’oublions pas de citer « Entreprises pour l’Environnement » où l’on trouve , AXA, La Poste, Saint Gobain, Renault, Société Générale, Thalès, Vinci, Total, etc.
En pratique cela veut dire que c’est la sainte-alliance des grandes entreprises et des institutions, mélangeant Veolia et Carrefour, GDF Suez et le CRNS, Schneider Electric et Generali, Rexel et Sofiprotéol, la ville de Paris et Suez environnement, etc.
C’est un projet alliant institutions et capitalisme pour gérer au mieux la COP 21… Et le Grand Palais à Paris sera leur base pendant une semaine en décembre, sur 4000 m², pour des « espaces pédagogiques », des « expositions » et des « conférences », bref toute la propagande possible.
Y aura-t-il un contre-projet ? Y aura-t-il une bataille pour l’opinion publique menée depuis le camp des personnes voulant défendre la Nature ? Ou bien en décembre 2015 y aura-t-il une vague unilatérale en faveur de cette pseudo écologie comme simple gestion par en haut du « gaspillage » ?
Tout cela va dépendre de nous !