L’année prochaine, François Hollande compte mettre le paquet sur la promotion de la conférence sur le climat à Paris en décembre. C’est très important à ses yeux, car il y voit (si l’économie repart) la possibilité de fédérer des gens autour de lui pour un nouveau mandat.
Il est également ici en bons termes avec Cécile Duflot, et on devine ce qui va se passer: d’un côté il y aura une position pragmatique, mais accolée à une pseudo critique réalisée par Europe Écologie Les Verts (EELV). Par la suite, Duflot se présente comme candidate à la présidentielle, etc. etc.
Il faut espérer que les choses ne seront pas aussi simples, mais pour cela il faut une véritable bataille pour l’opinion publique. L’hypocrisie d’EELV, qui ne parle jamais que de « sociétal » et méprise totalement la Nature, doit être démasquée…
Le présent communiqué d’EELV est donc intéressant. EELV reconnaît le fiasco de la conférence de Lima, et souligne d’autant plus l’importance de la conférence de Paris. Mais EELV ne s’avance pas trop, sachant que c’est très mal parti pour que ce soit un succès…
Et pourtant, EELV y participera complètement, parce que refusant la Nature et acceptant les institutions, elle n’a pas le choix. D’une certaine manière, EELV va à contre-coeur à ce qui ne pourra être que son suicide en tant que force prétendument écologiste…
Climat : après une conférence de Lima en demi-teinte, cap sur Paris 2015
Publié le 15 décembre 2014
La 20ème conférence de l’ONU sur le climat à Lima n’a pas dérogé aux règles de ces grands rendez-vous : négociations chaotiques, lentes et difficiles, accord de dernière minute, défiance entre pays développés et en développement, manque de précisions flagrantes sur les moyens d’atteindre les objectifs climatiques.
Il est encore trop tôt pour tirer toutes les leçons de cette COP 20 – semi-succès ou semi-échec. Tout dépendra dans les mois à venir des dépôts des contributions nationales au cours du premier semestre 2015 et de la synthèse de celles-ci le 01 novembre.
EELV tient néanmoins à saluer un accord a minima qui a le mérite de poser les bases des discussions pour l’année à venir et de réaffirmer la nécessité d’un accord mondial en 2015. La capitalisation du fonds vert à hauteur de 10,14 milliards qui doit permettre aux pays les plus vulnérables de s’adapter aux effets du changement climatique est une autre bonne nouvelle.
Une conclusion s’impose pourtant : après cette conférence en demi-teinte, tout se jouera à Paris en décembre 2015. Comme prévu, ce rendez-vous sera décisif.
Dans cette optique, la France porte une responsabilité historique. La COP 21 a en réalité déjà débuté, et la France, pays hôte, doit désormais être à la manœuvre pour engager des négociations en vue d’un accord ambitieux.
“Si elle veut être légitime pour convaincre, la France doit être exemplaire en matière de réduction de ses émissions et engager la transition énergétique sur l’ensemble de son territoire“ explique Julien Bayou, porte-parole d’EELV.
L’ampleur du chemin qui reste à parcourir est en effet considérable. A ce stade, toutes les options restent ouvertes en vue d’un accord à Paris, de la plus ambitieuse à la plus minimaliste. “Les écologistes appellent les citoyens et l’opinion publique à se mobiliser massivement pour peser sur les négociations tout au long de l’année afin de mettre une pression sans précédent sur les décideurs“ déclare Sandrine Rousseau.
L’urgence climatique presse l’action. 2014 risque d’être l’année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, les phénomènes naturels se multiplient, le nombre de réfugiés environnementaux explose. Rien ne justifierait un nouveau rendez-vous manqué à Paris en 2015 et romprait définitivement la confiance que placent les citoyens dans l’action des Etats pour régler la question climatique.
Le temps est compté. Il reste un an pour préparer ce premier accord international, ambitieux et contraignant de réduction de gaz à effet de serre, qui permettra de limiter la hausse des températures à 2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle, dont nous avons tant besoin.
Les écologistes appellent à faire cause commune face à ce défi de civilisation.
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux