La fête de Noël ne provient nullement de Jésus, bien entendu. C’est une fête populaire datant des débuts de l’humanité, lorsque celle-ci célébrait la fin de l’obscurité conquérant la planète et le retour triomphal du soleil synonyme de vie, dans le cadre du solstice d’hiver.
Cette fête fut au coeur d’un culte à l’époque de Rome, dans la religion appelée le mithraïsme (voir l’article La victoire sur le taureau qui présente cette religion). Le catholicisme devenant hégémonique a simplement repris cette fête, y plaçant la naissance de Jésus, lui-même symbole de « vie » (de la même manière les tombes sont tournées dans ce cadre vers l’est, là où le soleil se lève).
Voici un article traitant de cette question, qui tente de démêler le rapport avec la fête juive de Hanoucca, qui est naturellement d’une nature tout à fait similaire, même si l’article (de l’association juive Adath Shalom d’esprit semi-libéral pourrait-on dire) tente de l’admettre tout en le niant afin de sauver le caractère « divin » de la religion, etc.
Ce qui est intéressant notamment, c’est que l’origine de la fête est attribuée… à Adam lui-même. Mais pourquoi Adam aurait-il vénéré la Nature s’il savait que tout avait été fait par Dieu? En réalité, c’est bien la preuve qu’il n’y a pas eu d’Adam, et que les êtres humains découvrant le monde ont pris conscience de la Nature…
Les fêtes de Noël et Hanoucca célèbrent chacune à leur manière la lumière. Les juifs allument la Hanouccia (candélabre à neuf branches) chaque soir durant huit jours. Les chrétiens, après les quatre semaines de l’Avent où sont également allumées des bougies, accrochent des lampes qui illuminent les sapins et ils consomment des «bûches», de Noël à Nouvel an, soit durant huit jours également.
Cette concordance est-elle pur hasard? Non. Certes, pour les juifs, il s’agit de référer à l’événement du rallumage de la Menora (candélabre du Temple, à sept branches) retenu comme célébration de la dédicace (c’est le sens du mot «Hanoucca») du Temple de Jérusalem en – 164, après avoir été repris aux Séleucides qui l’avaient souillé par un culte idolâtre.
Tandis que pour les chrétiens, c’est la naissance lumineuse du Christ qui est au cœur de la célébration. Aucun rapport,en apparence. Néanmoins, par delà la signification propre à chacune des religions, une même symbolique associée à la victoire sur les ténèbres relie les deux traditions (…).
«Rav Hanan fils de Rabba enseigne: Les Calendes, ce sont les huit jours après le solstice d’hiver; les Saturnales, les huit jours qui le précèdent. On s’en souvient par (l’interprétation du) le verset: ‘‘Tu m’as formé/éprouvé (tsartani) en un arrière (ahor) et un devant (va-kédem)…’’ (Psaumes 139, 5).
Les Sages enseignent: Adam, le premier homme, voyant que la longueur du jour allait en déclinant (de jour en jour) se dit: ‘‘Malheur à moi, sans doute est-ce parce que j’ai failli (de par la faute originelle) que le monde s’obscurcit et qu’il régresse vers le chaos primordial; telle est la mort qui m’a été assignée par les Cieux.’’
Il se mit à jeûner et à implorer (Dieu) durant huit jours. Lorsqu’il s’aperçut qu’à partir du solstice d’hiver, les jours commençaient à rallonger, il se dit: ‘‘Tel est (en fait) l’ordre de la nature!’’ et il célébra (la découverte) durant huit jours.
L’année suivante, il fixa ces deux périodes de huit jours comme jours de célébration. Il le fit pour la gloire divine mais eux (les païens, ultérieurement les Romains) le firent dans un but idolâtre» (Avoda zara 8a).
Selon cet enseignement, il y aurait eu antérieurement à la célébration de la dédicace du Temple une fête saisonnière du renouveau de la lumière instaurée par Adam, autrement dit, une pratique universelle remontant à la «nuit des temps»!
Le Talmud décrit notamment les festivités romaines de fin d’année, du moins telles qu’elles furent fixées dans le calendrier à une certaine époque, les Saturnales du 17 au 24 décembre (huit jours), suivies des Calendes du 25 décembre au 1 janvier (huit jours), appelées ainsi car débouchant sur la nouvelle année.
C’est cette fête de lumière dont le point charnière et l’apothéose se situait la nuit du 24 au 25 décembre qui est à l’origine de la célébration de Noël et Nouvel an.
En effet, dans l’ancienne religion iranienne, Mithra était le dieu de la lumière, le symbole de la chasteté et de la pureté combattant les forces maléfiques. Dès le IIe siècle, le culte de Mithra se répandit dans l’Empire romain, surtout au sein de l’armée. Le solstice d’hiver célébré le 25 décembre (mais qui tombe en réalité le 21 décembre) était la fête la plus importante de l’an mithraïen, célébrant la renaissance de Mithra.
Finalement, l’empereur Aurélien (270-275) le proclama fête du «Deus Sol Invinctus» (dieu soleil invaincu) et le Mithraïsme devint religion d’État. Plus tard, en 321, le dimanche, «Dies solis» (jour sous l’influence du soleil), fut adopté comme jour de repos dans tout l’empire romain, suite à un décret promulgué par l’empereur Constantin qui voulait tout à la fois contenter chrétiens et païens.
Et au début du IVe siècle toujours, pour enrayer le culte païen des Saturnales et promouvoir le christianisme à l’encontre du paganisme, l’Église romaine fit avancer, sous le magistère du pape Sylvestre I, du 6 janvier au 25 décembre la commémoration de la naissance du Christ. Le Christ devint ainsi le nouveau «Dieu invaincu» en lieu et place de Mithra ou du dieu Soleil.