Les commentaires édifiants de l’article du Monde

L’article du journal Le Monde concernant la condition animale est tellement lamentable, qu’évidemment les anti-animaux s’en sont donnés à coeur joie.

C’était un peu fait exprès, il faut dire, parce que forcément quand on défend les animaux, soit on a une vision du monde complète et on rembarre le reste, soit on se met en position de faiblesse sur tellement de points que forcément on se fait rattraper par l’idéologie dominante…

Le journal Le Monde ne pouvait pas ne pas le savoir, et tout cela l’arrange bien pour sa défense du catholicisme « de gauche »!

Voici donc quelques commentaires ô combien parlant pour illustrer les réactions à l’article.

Il y a ainsi la posture classiquement libérale, et d’ailleurs tant Le Monde que L214 ne savent pas dépasser ce point de vue traditionnellement bourgeois des 18ème-19ème siècles:

Nos philosophes oublient que, PHILOSOPHIQUEMENT, tout être humain est libre : libre de faire travailler un animal, de le diviniser (Apulée, L’Âne d’or), de lui imposer sa loi (rester toujours prisonnier en sa compagnie), de l’habiller de vêtements humains (manteaux), de le ridiculiser (Pirandello, « La Brouette »), de le martyriser (Maupassant, L’Âne), de le tuer et même de le manger. L’homme est même libre de le faire souffrir. Que cela ne plaise pas à tout le monde est une autre affaire.

Il y a l’inévitable relativiste qui s’imagine au-dessus de la mêlée alors qu’il n’a rien compris:

Est ce que vous vous rendez compte des conneries que vous écrivez? Mangeurs d’animaux comme veg. Qui sont les plus extrémistes? D’un côté, les carnivores partent au front parce que soit-disant les vég veulent leur retirer une liberté. Ils ont oublié qu’ils ont eux mêmes contribué à enlever le droit aux vég de l’être. De l’autre, des végétariens très violents contre ceux qui mangent de la viande… Essayez de comprendre l’autre bordel!!

Il y a celui qui arrive avec son vécu, en s’imaginant fin observateur:

Oui, mille fois oui,dans mon enfance, on tuait à la maison, le poulet, le lapin, le cochon, l’agneau. On achetait aussi un veau à plusieurs et on emmenait les enfants dont moi au petit abattoir assister à l’exécution. Je sais tuer un poulet, un lapin, pas un cochon ni un agneau. Je n’éprouve aucune répulsion et aucun plaisir. Je commettais à l’époque un acte utile. D’ailleurs, on récupérait le sang que ma grand-mère cuisinait pour moi. C’était délicieux sur une tranche de pain et un petit piment.

Toujours du même, cette fois en mode bien facho terroir:

Je me souviens du cri du cochon qu’on tuait par une journée grise d’automne. Un vent chaud du sud soufflait dans la vallée. On le dépeçait, on faisait des saucisses, du boudin, du pâté, des rillettes. Ca sentait bon, c’était la fête. Le soir on avait droit, les enfants, à un gros morceau de viande bien grillée. Il y avait un gros gâteau. Les jambons recouverts de piment étaient pendus au plafond. Il y avait comme une sérénité dans cette montagne : on ne connaîtrait pas la faim. Heureux temps!

Il y a… eh bien, le végétarien quoi:

C’est la phrase qui m’avait enervé dans ce reportage, je suis végétarien mais je n’en veux pas aux non végétariens, ils font ce qu’ils veulent! Ca regarde chacun.

Il y a le type qui se croit marrant en faisant la blague du type compréhensif qui se révèle à la fin:

Ma pauvre mémé, elle m’encourageait à manger un bon steak pour être costaud ou bien un bon  » poultiaud » comme elle disait avec son accent de Touraine. C’est vrai qu’elle avait vécu la guerre. Dans tous les cas il ne faut pas d.excès et là messieurs les penseurs végétariens vous êtes excessifs. Moi ce soir je mange du foie malade (foie gras) et un bon canard (d’élevage) au sang. Après quelques jours de diète je m’en irai tuer un sanglier pour m’en faire de la daube. Bon appétit et joyeux Noël

Il y a le terroriste intellectuel, pratiquant l’intimidation et le coup de la « folie »:

D’autres encore expliquent leur dégoût de la viande par un traumatisme subi pendant leur enfance; (l’un d’entre eux m’a expliqué avoir assité au « meurtre » d’un oiseau) Un autre m’a dit que pour lui manger un gigot d’agneau (succulent avec des flageolets) c’était pour lui comme manger du cadavre. Là je comprends mieux et je compatis, mais on est dans le domaine de la psychiatrie.

Le bourgeois traditionnel, plein de morgue et d’attitude hautaine:

Je connais quelques végétariens; à table ils sont souvent ennuyeux et se font remarquer plus ou moins ostensiblement par la pratique rigoureuse de leur religion. Par ailleurs sans vouloir être moi-même excessif, leur dégoût de la viande s’accompagne souvent de sectarisme. On y trouve mêlés de l’écologie et aussi un regret d’être contraint de vivre dans une société qui ne leur convient guère; ou encore, un rejet visceral, comme pour la viande, de la hiérarchie et de l’autorité.

Le bourgeois, mais de gauche, et s’imaginant même très à gauche:

les prétendus penseurs nous gonflent tout simplement. que l’on se préoccupe des conditions d’élevage et d’abattoir, rien de plus normal car on y constate des horreurs non justifiables. mais qu’on remette en cause le caractère omnivore de l’être humain me consterne. Désolé, mais je tiens à mon steak bien saignant et je préfère qu’on s’intéresse à la disparition des hommes voyous en cols blancs ou des malades religieux qui massacrent leurs congénères, cela, oui est odieux!

Bien sûr, il y a le social-darwiniste:

Un Lynx a bien le droit de dévorer un agneau sans subir de leçons de morale, pourquoi un Homo , carnivore parmi les carnivores aurait il moins de droits qu’un Lynx ?

Il ne faudrait pas oublier celui qui a compris la menace vegan straight edge et fait l’éloge de son égocentrisme pseudo-agréable et en réalité totalement anti-naturel:

je ne lis ici aucun commentaire qui simplement fasse référence au PLAISIR de déguster une bonne viande grillée ou bien préparée. les francais auraient-ils oublié l’art de la cuisine et le fait qu’on ne se nourrit pas seulement pour subsister! je trouve cela consternant de ne parler que du besoin en protéines ou autres apports. c’est le même refus de goûter aux bonnes choses sur terre que celui de fumer un bon cigare et boire un bon armagnac. non, à une société de robots bouffeurs de salades!

Ici, tout est dit. Pour ces gens, le projet vegan straight edge, c’est une « société de robots bouffeurs de salades ». Parce que pour eux, l’individualité ne peut s’exprimer que dans l’aventure « personnelle » à la mode de l’existentialisme.

Innombrables sont les films et romans racontant comment un individu s’arrache à un monde robotisé se voulant sain: THX1138, 1984, The Island, Le meilleur des mondes, etc. etc.

C’est le propre de l’idéologie dominante, et c’est le paradoxe: dans une société où tout est façonné par les grandes entreprise qui décident ce qui est produit et ce qui est consommé, les individus s’imaginent libres de leur choix et exister de manière irréductiblement différente les uns des autres…

Les réactions à l’article du monde, aussi écoeurantes qu’elles soient, doivent donc nous rassurer: ces gens ont peur, ils savent que la libération animale est la grande actualité du 21ème siècle, ils savent qu’ils vont être balayés!