François Hollande : « je dis il y a urgence »

Voici de nouveau un article du site ayant ouvert pour informer de manière (critique) sur la conférence sur le climat de Paris en décembre 2015, parce qu’il serait dommage de ne pas informer sur la continuité de la projection de poudre aux yeux qui est en train d’être faite (avec la complicité de Duflot et d’EELV comme on l’a vu hier).

François Hollande a déclaré ce matin, sur France Inter, vouloir instaurer d’ici 2017 une taxe sur les transactions financières européennes qui « devrait être mise au service du climat, de la lutte contre le réchauffement climatique » afin notamment de financer le « fond vert » qui a été fixé à 100 milliards de dollars pour 2020 lors de la dernière Conférence sur le climat, à Lima.

Une telle déclaration est d’autant plus étonnante qu’en décembre dernier s’est tenue une réunion des ministres des finances des 11 pays qui devaient s’entendre sur les bases d’une telle taxe (appelée taxe Tobin). Or, c’est le ministre français Michel Sapin qui a bloqué le processus en ne proposant qu’un accord a minima.

Il ne fait pas de doute que la Conférence Paris Climat 2015 en fin d’année est une date clef pour François Hollande qui décide donc de prendre un virage « écologique ». Notons que cela ne l’empêche d’ailleurs pas, dans la même matinée, de confirmer qu’une fois tous les recours en justice épuisés, le chantier de l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes sera bel et bien lancé.

Voici la totalité des déclarations de François Hollande, au micro de France Inter, à propos du climat et de la Conférence Paris Climat 2015.

« Qu’est ce qu’on va faire de cette taxe [sur les transactions financières européennes, NDLR] ? C’est pas simplement pour récolter de l’argent. Moi je pense que cette taxe devrait être mise au service du climat, de la lutte contre le réchauffement climatique.

Vous savez que beaucoup de pays émergents ne sont prêt à signer un accord sur le climat parce qu’ils disent « nous on a pas les moyens d’investir pour notre transitions énergétique ». Il faut trouver 100 milliards de dollars sur un fond vert. Et bien une partie de la taxe, peut être même la totalité de la taxe sur les transactions financières devrait être mise au service de ce fond vert.

Selon quels critères la conférence sur le Climat de Paris 2015 sera un succès ?

Trois critères :
1- Est-ce qu’il y aura un accord général, contraignant, pays par pays, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ? Contraignant c’est à dire avec surveillance et évaluation, et notamment pour les plus grands pays émetteurs (Chine, États-Unis, mais aussi pour d’autres).

2- Est-ce qu’on peut dégager ces 100 milliards de dollars pour le fond vert pour soutenir les investissements, les reconversions, les innovations, dans les pays émergents ?

3- Est-ce qu’on est capable de dégager des financements innovants ? Tout à l’heure on parlait de la taxe sur les transactions financières, est-ce qu’on est capable d’imaginer de nouvelles contributions, et notamment le prix du carbone qui pourrait justement permettre à tous les acteurs économiques de savoir que les ressources fossiles sont un prélèvement sur la planète.

Si ces trois critères sont réunis je pourrais dire « nous avons réussi ».

Et je pense que pour la France, ce n’est pas seulement un enjeu franco-français « est-ce que l’on va réussir ». C’est : est-ce que les devoirs de l’humanité, les devoirs qui sont les nôtres, vont pouvoir être fixés dans un texte contraignant pour les années qui viennent ?

On dit « est-ce que François n’est pas devenu écologiste comme ça, par circonstance ? ». Moi, depuis que je suis responsable, toutes les informations qui me sont données, toutes, tous les experts, c’est alarmant. Nous avons vécu les trois années les plus chaudes de notre siècle. À Paris il a gelé deux nuits en 2014, généralement c’était 25. Le niveau de la mer ne cesse de monter, des îles vont disparaître, la calotte polaire est en train de fondre.

Je ne suis pas là pour faire du catastrophisme, je dis il y a urgence.

La conférence sur le climat c’est à Paris et c’est une responsabilité énorme pour la France et on va réussir. Et pour la France c’est aussi un bel enjeu, être capable de montrer que c’est à Paris, une fois encore, que les droits humains vont être prononcés. »