Parmi les remarques les plus anthropocentriques qu’on puisse trouver au sujet des animaux, il y a celles au sujet de la propreté. Le pigeon serait, par exemple, « sale », et pareillement de fait tous les animaux, à différents degrés.
C’est une vision extrêmement simpliste, qui correspond aux barrières formelles et illusoires que l’être humain a formé culturellement par rapport à la Nature. Si l’on veut pourtant un véritable exemple de saleté, il faut bien plus se pencher sur les poignées de porte ou les barres d’un métro d’une grande ville.
Voici une publicité de Baccide, un produit anti-bactéries assez connu. On remarquera comment les bras et les mains sales sont présentés… comme relevant de l’animalité.
La semaine dernière, les médias ont d’ailleurs parlé d’une recherche scientifique faite dans le métro à New York, et il ne faudrait pas s’inquiéter d’avoir des bactéries issues de « saucisses » ou de « fromage » entre autres bactéries et virus.
Le chercheur ayant fait cette étude pousse le relativisme jusqu’à dire qu’on peut lécher la barre du métro sans souci, et il dit au sujet des bébés :
« Il faut qu’ils y soient exposés très jeunes pour que leurs défenses immunitaires se renforcent, affirme-t-il. Le mieux que vous ayez à faire, c’est de rouler les bébés comme des sushis sur le sol du métro. »
On s’en passera! Mais justement, si les pigeons sont sales dans les grandes villes, ce n’est pas parce qu’ils sont sales naturellement : c’est parce qu’ils vivent dans un environnement sale… à cause des humains.
Donc, de la même manière qu’on doit enfin laver les poignets de porte (ou les barres du métro!), nos amis les pigeons, pour prendre un exemple, doivent avoir leurs bains publics.
Ils habitent les villes, tout comme nous, ils ont leurs droits en tant qu’habitants, tout naturellement. Ils se débrouillent pour se laver, mais ce n’est pas évident, les endroits avec une petite quantité d’eau ne sont pas évident à trouver.
Donc on les voit souvent dans les caniveaux quand un peu d’eau est accumulée, ce qui est bien sûr dangereux pour eux, avec les voitures qui passent ou tout simplement les piétons, surtout s’il y a des enfants : on connaît la propension affreuse, parfois ignoble, des enfants agressant les pigeons sous l’œil attendri de parents totalement immoraux.
Voici quelques photos captant l’heure de la baignade. C’est un spectacle que l’on peut voir dans toutes les villes, tout comme quand il fait beau on peut voir les pigeons prendre le soleil, en étirant leurs ailes.
Chaque ville devrait installer par conséquent, dans des endroits protégés afin que les pigeons ne soient pas dérangés, des bains-douches publics pour eux.
Bien sûr c’est là quelque chose de totalement utopique dans une société qui fait la guerre à la Nature et pratique un anthropocentrisme meurtrier. Cependant c’est précisément ce genre d’utopie qui montre que ce qui est positif dans la vie, on le trouve dans le véganisme, dans la libération animale, dans le rapport non aliéné à la Nature.
Être vivant, c’est vouloir le bonheur dans la vie, alors pourquoi ne pas vouloir faire le bonheur des pigeons avec qui l’on vit ?
C’est là un spectacle qui nous plaît, et surtout quelque chose que les pigeons vivraient très bien. De plus, cela a l’utilité d’aider à la propreté. Bref, voilà quelque chose de très bien, qui n’est pas réfutable… A moins qu’on soit aliéné par l’anthropocentrisme au point de célébrer la ville comme une chose merveilleuse car bétonnée et uniquement fonctionnelle pour des activités humaines relevant du capitalisme !