« La cruauté envers les animaux reste rare »

C’est un excellent exemple d’hypocrisie et de comment la modification cosmétique du code pénal sur les animaux comme étant des êtres doués de « sensibilité » ne change rien du tout à la situation.

Il s’agit d’un extrait du Journal du centre, l’article ayant comme titre : « Contre la maltraitance, les animaux sont désormais protégés par le Code civil ».

Actuellement, quatre plaintes sur cinq pour maltraitance sont classées sans suite en France.

Dans la Nièvre, la donne est quasi identique. Selon Amélia Tarzy, présidente du refuge de Thiernay, association reconnue d’utilité publique : « Chaque année, nous avons à traiter entre 130 et 150 signalements.

Très peu d’affaires aboutissent ». Marie-Christine Thelliez, directrice du refuge précise : « Nous essayons toujours de trouver des solutions. Cela représente beaucoup de rencontres, d’échanges. Quand on se retrouve au tribunal, on demande l’euro symbolique de dommages et surtout l’interdiction pour le maître d’avoir des animaux. En dix-huit ans d’exercice, je n’ai vu que deux fois des condamnations avec de la prison ferme. Mais, il s’agissait plus d’actes de cruauté ». (…)
La protection animale, une mission régulière gérée par la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations de la Nièvre (DDCSPP).

Celle-ci a des obligations de contrôles que ce soit pour les animaux de compagnie ou ceux dits de rente (élevage). En plus de ces contrôles, il arrive que des plaintes (écrites) arrivent. Elles viennent d’associations, de riverains, de promeneurs. 

« En moyenne, chaque année, nous traitons environ 70 plaintes. Pour le dernier semestre 2014, nous avons eu 35 affaires. 41 % concernant les équidés, 41 % les chiens et 17 % des petits ruminants. Il s’agit, dans la plupart des cas, de maltraitance, suite à des négligences. La cruauté envers les animaux reste rare », constate Wilfrid Pelissier, directeur départemental.

Selon lui, si le nombre de plaintes tend à diminuer d’année en année, la médiatisation, elle, augmente. « Il y a une plus grande sensibilité de la société vis-à-vis de la misère animale », analyse-t-il.

Ces dossiers de maltraitance seraient « très chronophages » pour les services de la DDCSPP. Ils demandent beaucoup de temps, d’énergie, d’accompagnement, humain et aussi administratif. « On essaie toujours de trouver la meilleure solution pour les animaux et leurs propriétaires. »
Dans la plupart des cas, les affaires restent au stade de la police administrative. Très peu (de l’ordre de moins de 5 %) finissent au tribunal.

La DDCSPP dispose de plusieurs outils pour intervenir : après le relevé d’infractions, mises en demeure et injonctions peuvent être faites. La DDCSPP ne travaille pas seule, elle est en contact avec des associations (refuges), la DDT, la MSA, la Chambre d’Agriculture, entre autres. 

La cruauté envers les animaux reste rare? On ne doit pas vivre sur la même planète. En réalité, la cruauté augmente, l’indifférence augmente, et avec cela également la compréhension que les institutions ne font strictement rien pour les animaux.

Face à la maltraitance, à la cruauté, on reste impuissant dans le cadre des institutions, qui ne veulent certainement pas mettre en place des enquêtes qui leur prennent du temps et qui de toutes manières les dérangent.

En réalité, de la même manière que si une inspection sanitaire appliquait la loi dans les restaurants ceux-ci fermeraient en masse, les vendeurs d’animaux devraient également fermer pratiquement tous, rien qu’avec les lois en place.

Sauf que celles-ci ne peuvent pas être appliquées, de par leur forme même. On le voit bien : le directeur départemental de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations de la Nièvre dit qu’il y a moins de cruauté, alors que n’importe qui s’occupant de la solidarité avec les animaux voit le contraire. C’est on ne peut plus parlant.

Les seules fois où la cruauté envers les animaux amènent au tribunal, c’est en cas de troubles de l’ordre public. C’est le cas de deux personnes jugées à Châteauroux pour des vols, où des animaux ont été tués sans motifs apparents.

La substitut du procureur a d’ailleurs expliqué que « Les habitants de Villedieu et les gendarmes de Buzançais doivent être un peu plus tranquilles aujourd’hui ». C’est dans la logique de l’État, qui veut de l’ordre pour le maintien des institutions, et qui n’a rien faire de la morale végane ni des animaux.

Ce qui est tout à fait cohérent, et intolérable, et la preuve que pour une société avec d’autres valeurs, il va falloir changer beaucoup de choses !