« White wolfs klan »

La drogue est un fléau anti-social. Elle brise les individus, elle fait vivre les trafics et leurs mentalités, leurs pratiques indignes. Rejeter les drogues est un principe élémentaire de qui veut que les gens vivent bien, vivent une vie naturelle.

Dès qu’il y a les drogues, il y a l’esprit de la fuite en avant, l’esprit de l’autodestruction, du nihilisme.

Aussi, à lire ces nouvelles tirées du Figaro et du Courrier Picard, on ne doit pas éprouver du mépris, mais bien de la tristesse, car c’est la vie de pauvres gens qui est aliénée par l’idéologie appelée « thug life » : la fuite par l’esprit de rébellion sans cause, par les trafics, la brutalité, les agissements anti-sociaux.

C’est tout un mode de vie individualiste et brutal qui triomphe ici, et paradoxalement, les gens qui l’assument dans toute sa dimension « américaine » se veulent… « nationalistes ».

C’est bien la preuve que l’esprit d’auto-destruction n’a pas de frontières, et que la véritable rupture, c’est la reconnaissance de la Nature, le refus de toutes les drogues, l’amour pour les animaux, le refus catégorique des comportements destructeurs, anti-sociaux. C’est là qu’il y a la vraie camaraderie, et non pas dans les fantasmes sur des « clans », avec une vision social-darwiniste du monde prenant l’image du loup en otage.

Le procureur de la république d’Amiens décrit au Figaro un groupe dont les membres de style skinhead «vivaient du revenu de la délinquance». «Leurs activités allaient du trafic de stupéfiants au vol et au cambriolage», explique Bernard Farret. La tentative d’homicide concerne une bagarre à coups de couteaux. Des armes ont également été saisies chez les suspects. Les forces de l’ordre ont découvert lors des perquisitions «des matraques, des battes de baseball et des armes de poing».

La Picardie est toujours un terreau fertile pour ce genre de personnes et de groupes. «C’est l’un des rares endroits en France où l’on peut encore croiser une famille skinhead à l’américaine, avec mari, femme et enfants, explique Stéphane François, spécialiste de ce mouvement. C’est une région où il existe un racisme latent très fort, avec peu de travail et beaucoup de chômage. Raisons qui poussent certains jeunes vers cette radicalité.»

Le QG de ce groupe nationaliste picard, c’était le bar le Local, situé rue de Javel dans le XVe à paris. Ils y étaient tous les week-ends. Cet établissement était connu pour être le lieu de rassemblement des plus extrémistes de droite, ceux du mouvement Troisième voie, qui a été dissous après la mort de Clément Méric, militant antifasciste, au cours d’une rixe. Le suspect principal, Estaban Morillo, a grandi dans l’Aisne.

Après les seize interpellations qui ont eu lieu dans le secteur de Ham (Somme), Chauny (Aisne) et Compiègne (Oise) lundi matin, les auditions se poursuivent en garde à vue. Et selon nos informations, au moins l’un des suspects ferait figure de meneur. Il s’agit de Jérémy Mourain. Cet habitant de Ham, âgé 25 ans, était membre de Troisième voie avec au moins des connaissances communes avec Morillo.

Il serait l’un des créateurs d’un mouvement de l’utra-droite, davantage local  : WWK (white wolfs klan, le clan des loups blancs).

Ce suspect n’est pas un inconnu de la justice. Dès ses 18 ans et déjà le crâne rasé, il s’est distingué dans une « ratonnade » du côté de Crouy-en-Thelle (Oise). Parce qu’il «  roulait en plein phare  », il stoppe le véhicule de la voiture qui le suit, avec au volant cet homme un peu trop bronzé à son goût. Il le frappe avec une batte de base-ball au visage, puis brise le pare-brise. «  J’ai bien tapé dans le pare-brise d’un gris », aurait-il dit. Il a été condamné pour cela à 8 mois de prison.

Une batte de baseball, il en était question aussi en octobre dernier quand il a écopé de 18 mois de prison. Un mois plus tôt, le jeune homme, accompagné de deux autres membres du WWK, était allé régler ses comptes à trois hommes, dont un ancien du clan, coupables d’avoir bu une bière devant son immeuble. L’une des victimes a eu le genou brisé par le coup… de batte de baseball.

Ce Hamois semble semer la terreur. Si on entre dans le WWK, on ne le quitte pas. Sinon… «  On est sous sa coupe. Il dit où aller et on y va. Surtout, on ne le quitte pas  », a dit un témoin lors du procès.

Depuis lundi, les gendarmes, qui enquêtaient sur cette bande nationaliste depuis de longs mois, entendent les suspects pour qu’ils s’expliquent sur toute une série de faits. Le plus grave est une tentative d’homicide qui aurait été commise à Valenciennes (Nord) en 2013 ou 2014.

Il est question aussi de faire la lumière sur beaucoup de faits de violences, y compris entre membres du WWF. Celui-ci aurait été lynché pour avoir eu l’intention de quitter le clan, cet autre pour ne pas qu’il « balance » tout ce qu’il savait sur les agissements de la bande…

Car c’est d’un clan très bien organisé qu’il s’agit. Il a été créé sur le modèle d’une association, avec un président, un secrétaire, un trésorier, etc. Pour y entrer, il faut être « prospect », à savoir, faire ses preuves.

Et les postulants doivent ainsi commettre des délits, toujours humiliants, que ce soit pour la victime ou pour l’auteur. Si le ticket d’entrée est validé, il faut régler une cotisation de 20 euros par mois. Signe distinctif des membres : une brûlure à la main, en forme de croix, et, bien-sûr, une tenue vestimentaire particulière.

Lors des perquisitions, de nombreuses armes ont été retrouvées : un fusil à pompe, un fusil à canon scié, des poings américains, un couteau à quatre branches, mais aussi une chaîne métallique.

Mardi soir, cinq suspects ont été déférés, et le placement en détention a été demandé par le parquet pour deux d’entre eux. Les onze autres personnes ont vu leur garde à vue prolongée.