L’importance du troisième « X » straight edge

Être straight edge, c’est avoir un comportement au quotidien correspondant à trois choses précises, symbolisées par des « X ».

Le premier X consiste en le fait de ne pas boire d’alcool ; le « X » est d’ailleurs une allusion à une croix qu’on marquait sur la main des mineurs dans les bars.

Le second « X » tient au fait de ne pas prendre de drogues, qu’elles soient légales ou illégales, « douces » ou « dures ».

Le chanteur du groupe Metallica, qui est devenu straight edge, dit qu’il est un « reborn » straight edge, quelqu’un qui a fait une renaissance, car à ses yeux les gens straight edge n’ont jamais consommé de drogues ou d’alcool.

C’est très exagéré, car bien souvent les gens straight edge sont des gens qui sont « revenus » des drogues justement, ou de l’alcool.

Enfin, il y a le troisième « X », qui est tout aussi important que les autres. On peut le résumer au principe de ne pas avoir de rapports sexuels avec une personne sans s’engager avec celle-ci dans une relation durable.

C’est un peu expliqué de manière alambiquée et on pourrait dire « pas de sexe sans sentiments ».

Mais nous sommes en France, pays du libéralisme et du libéralisme libertaire, et l’on peut ainsi trouver des gens qui non seulement « oublient » le dernier « X », ou bien le modifient en disant qu’on peut coucher avec n’importe qui du moment qu’on éprouve du « respect ».

Défendre le troisième « X » est donc quelque chose d’absolument essentiel, surtout à l’heure actuelle. On peut, en effet, voir que les jeunes ont un rapport totalement confus avec la sexualité.

Il n’y a plus de pudeur, plus de limites, plus d’intimité. La jeunesse a sombré dans une célébration de son ego passant par des actes sexuels complètement banalisés. Coucher avec quelqu’un devient ici un acte sans conséquences, sans signification.

Les jeunes sont tout à fait conscients de la distinction entre « baiser » et « faire l’amour », mais l’amour est considéré comme une utopie plus ou moins inaccessible et de toutes manières, et c’est le plus important, les jeunes n’arrivent plus à délimiter leur intimité.

C’est un point très grave, car on ne peut établir sa personnalité et s’épanouir si on ne préserve pas son intimité.

Pourtant, comment disposer de celle-ci alors que les réseaux sociaux sont un prétexte à l’étalage de son ego, où son propre corps devient un objet à montrer, telle une marchandise qu’on vend au marché ?

Le problème qui va avec est celui de la non-reconnaissance de la sexualité des jeunes. Le résultat en est une méconnaissance des moyens contraceptifs, une fuite en avant dans des pratiques dégradantes afin de « paraître » comme quelqu’un « au point », le recours aux solutions de secours particulièrement brutales comme l’avortement.

De manière logique, on peut constater ici que les parents n’éprouvent que du dédain pour cela. Ils sont dans une posture très consommatrice et par conséquent ils ne veulent pas savoir ce qui ne correspond pas à leur vision idéalisée du fait d’avoir des enfants !

Dans certains cas, c’est pratiquement de la non-assistance à l’enfance en danger. Comment ne pas comprendre en général que la pornographie a un impact destructeur sur la dignité humaine, la vie sentimentale, le rapport au corps ?

La société nie quant à elle le problème, au nom du libéralisme : chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut, on n’a pas à interdire, etc.

Résultat, on est sorti de l’obscurantisme conservateur d’avant mai 1968 pour passer dans la décadence franche et revendiquée. On est coincé entre le quotidien Libération et la « manif pour tous », c’est une réalité bien triste…

Et c’est la preuve que la jeunesse devrait se précipiter dans la culture straight edge, discuter de ses valeurs, voir son utilité.

La fuite hors de la réalité ne mène à rien, il faut assumer celle-ci en ouvrant des espaces pour s’épanouir, et cela passe par le respect de soi-même. Pour y arriver, par contre, il faut quelque chose qui a du poids, et c’est là que la culture straight edge doit jouer un rôle.

Être straight edge, ce n’est pas simplement refuser des choses, c’est surtout dire oui à la vie. Les sentiments font partie de la vie et il est totalement faux de penser qu’il faut que la vie soit une course, où l’on ne s’attache à rien, où les drogues donnent accès à des paradis artificiels, où se saouler est un moyen d’échapper aux problèmes et aux responsabilités.