Violence pro-corrida et policière à Arles

Voici une information diffusée par PlanèteAnimaux.com, qui se présente comme un « média animalier ». Il s’agit d’un blog d’infos sur la condition animale, lancé par une ancienne membre de la SPA (de Paris) et contenant de la publicité.

L’un de ses « journalistes » a été tabassé par des partisans de la corrida, voici leur communiqué. Nous mettons « journaliste » entre guillemets parce que pour être journaliste, il faut une carte de presse, ce qui n’est manifestement pas le cas, ce qui est tout à fait secondaire il est vrai, pour autant quel intérêt de parler de « journalisme » au moyen d’une définition « neutre » qui n’existe de toutes manières pas?

Rien n’est « neutre » dans cette société, il faut voir les choses en face, sans quoi inévitablement on affronte la déception ou la répression.

Hier, dimanche 5 avril 2015, le média animalier PlanèteAnimaux.com réalisait un reportage à Arles sur le déroulé des manifestations anti-corrida qui avaient lieu pendant la féria.

En marge de celles-ci, une action militante pacifique a été organisée : 7 manifestants se sont couchés sur la route, le 5 avril vers 14 heures, afin de bloquer la route des deux camions qui emmenaient les taureaux vers les arènes. Simon MICHEL, journaliste pour Planète Animaux, était là et réalisait des photographies du sitting. Soudain, la situation a dégénéré.

«Je couvrais cette action non violente sur la voie publique à titre professionnel. Je suis resté en arrière. J’ai vu les camions du manadier sortir du corralles escortés par une voiture de police. Les militants sont sortis d’un champ et se sont allongés entre la voiture de police et les camions, sur la chaussée.

La police a commencé à asperger les manifestants de gaz lacrymogènes. Un policier est venu vers moi et m’a aspergé aussi, je lui ai indiqué que j’étais journaliste et que je prenais des photos pour un média. Il est reparti. A ce moment là, les manadiers et membres du personnel du corralles ont commencé à frapper les manifestants, qui ne ripostaient pas.

Ils recevaient des coups de poings et de pieds. L’un avait le visage en sang, un autre avait une marque de chaussure sur le visage. Les aficionados ont traîné l’un deux par les deux pieds sur le sol sur plusieurs mètres avant de le jeter dans un petit cours d’eau en contrebas de la route ! Un membre du corralles s’est approché de moi et m’a dit qu’il allait me tuer si je continuais à prendre des photographies. Il a insisté pour savoir de quel média je faisais partie.

Puis il est revenu en courant avec un autre homme, les deux m’ont sauté dessus. Ils ont arraché mon manteau et m’ont asséné plusieurs coups de poings dans les côtes et au visage. Je leur ai rappelé que j’étais journaliste, ils ont continué à me frapper. Ils m’ont violemment baissé la tête de force pour me voler mon appareil photo que je portais avec un tour de cou.

Celui qui avait mon matériel photo s’est enfui avec, et 3 policiers sont venus m’immobiliser, pendant que l’individu fracassait mon appareil photo à plusieurs reprises contre le chaussée, avant de le jeter dans un arbre !», témoigne Simon, dénonçant là une justice protégeant les agresseurs plutôt que les agressés.

15 minutes plus tard, les camions ont pu repartir, leurs occupants n’étant nullement inquiétés par les forces de l’ordre, alors qu’ils venaient de tabasser 8 personnes sous leurs yeux. Les 8 victimes en revanche, ont été conduites au poste de police, soit disant pour « pouvoir porter plainte ». Mais une fois arrivés au commissariat, tous ont été placés en garde à vue, y compris notre journaliste !

Tous les 8 étaient blessés. Leur détention durera finalement 20 heures, au cours desquelles aucune nourriture ne leur sera fournie !

Des accusations mensongères

Les 8 personnes ont été notifiées qu’elles étaient gardées à vues pour « entrave à la circulation » ; « violation de propriété privée » ; « vol aggravé » et « mise en danger de la vie d’autrui ». Notre journaliste qui a pu observer le déroulement des opérations, réfute ces accusations qu’il qualifie de « mensongères ».

L’un des manifestants blessés à sa sortie de garde à vue

« J’ai suivi ce groupe de militants depuis 10 heures du matin. Aucun d’entre eux n’a pénétré dans le corral, et aucun d’eux ne s’est approché des camions, à part lors du sitting, mais jamais vers les portes des véhicules. Les manadiers ont porté plainte contre eux et moi, affirmant que les militants ont volé les clavettes de sécurité des camions.

Cela est totalement insensé ! Jamais ils n’auraient fait une chose pareille, car cela aurait mis la vie des taureaux en danger car ceux-ci auraient alors pu tomber des camions en marche. Ces personnes étaient là pour défendre les animaux, pas pour risquer de les blesser ! Aucun militant n’avait d’outils sur lui, ou de fumigènes. Il n’y avait que mon appareil photo. La seule chose prévue était, je le répète, une action totalement pacifique », affirme Simon.

Une enquête est en cours. Planète Animaux portera plainte dans cette affaire, et espère être soutenu dans cette démarche par des associations de protection animale. Nous sommes scandalisés par ces événements, et par la justice à deux vitesses qui sévit en terres taurines… Simon le journaliste avait réalisé des photographies très explicites des violences survenues, mais la carte mémoire de son appareil photo a été saisie par les forces de l’ordre. Nous ne savons pas encore si nous pourrons récupérer ces images.

Voilà un fait divers qui prouve une nouvelle fois la violence des amateurs de corrida qui, non contents de torturer et de tuer des bêtes, s’en prennent également aux hommes. De plus, la liberté de la presse à été totalement bafouée ce 5 avril, autant par les aficionados, que par les fonctionnaires de police. Cela doit être dénoncé.