Master Ethique et sociétés spécialisation « Animal : science, droit et éthique »

Encore et toujours dans cette idée d’institutionnaliser la cause animale, voici une initiative du Centre européen d’enseignement et de recherche en éthique (Ceere) de l’université de Strasbourg : proposer un master Ethique et sociétés spécialisation « Animal : science, droit et éthique ».

La directrice du Ceere est Marie-Jo Thiel, qui est docteur et… une théologienne catholique. Les autres responsables sont des professeurs de droit orientés vers la cause animale.

Voici la présentation officielle de ce master :

NOUVEAUTÉ à Strasbourg : spécialisation « Animal : Science, Droit et Éthique »

Les animaux ont-ils des droits ? Les humains ont-ils des devoirs envers les animaux? Comment améliorer l’exploitation et le bien-être des animaux servant à produire de la nourriture ou à contribuer à la recherche scientifique ?

A partir de septembre 2015, il sera proposé deux unités d’enseignement (UE) spécifiques – « Droit de l’animal » et « Éthique animale » – dans trois des parcours du Master « Ethique et sociétés », offrant ainsi la possibilité d’obtenir un Master Ethique et société, Parcours « Ethique médicale et bioéthique » ou « Ethique et droits de l’homme » ou « Ethique, économie et sociétés » avec à chaque fois une spécialisation sur la question animale. À noter que ces deux UE peuvent aussi être suivies en Formation continue (non diplômante).

Public concerné : Étudiants intéressés par l’éthique animale et le droit de l’animal de par leur formation initiale ou professionnels (avocats, membres de comité d’éthique, membres des bureaux d’expérimentation animale, personnel de la direction départementale de la protection des populations, personnel des institutions ou associations de bien-être et de protection animale, personnel des commissions spécialisées du parlement européen et du conseil européen, des secteurs RH ou R&D des industries agroalimentaires ou pharmaceutiques, vétérinaires).

Comme on le voit, ce master s’adresse à la fois aux gens menant la vivisection et aux gens de la protection animale. On trouve en même temps la question des devoirs et celle du bien-être… dans le cadre de la « contribution » à la recherche scientifique.

Du point de vue institutionnel, c’est inévitable. Il ne peut pas y avoir, dans notre société, d’études en faveur des animaux. C’est tout simplement impossible. Alors, on devine ici que les professeurs favorables à la cause animale ont cherché à louvoyer, à trouver une forme intermédiaire afin que cela passe.

Mais est-ce que cela un sens que de se faire côtoyer, car c’est le principe, des gens défendant les animaux avec des techniciens de la vivisection, des représentants des labos, de l’industrie de l’exploitation animale? C’est littéralement absurde.

Ou plus précisément, le sens qu’il y a en faisant cela, c’est qu’on contribue à moderniser les institutions. C’est une question de cadre.

Et que voit-on? Dans le cadre juridique et institutionnel actuel, il ne peut pas y avoir de libération animale. L’aider à se moderniser, à s’adapter ne peut qu’être contre-productif.

Selon les derniers chiffres, la consommation mondiale de « viande » a augmenté de 3 % entre 2013 et 2014.
En Inde, la consommation de viande en 2014… est de deux fois supérieure à celle de 2009. Rien que ce dernier chiffre témoigne de la situation, tellement il est frappant.

On comprend facilement que dans les pays occidentaux, l’exploitation animale cherche à se stabiliser, alors qu’elle est inversement en pleine offensive dans le tiers-monde.

Logiquement, on devrait donc être très offensif, particulièrement vindicatif, puisque l’exploitation animale se montre à bout de souffle.

Si l’on prend McDonald’s par exemple, ses revenus ont baissé en 2013-2014, de 2,4 %, ce qui fait que le chiffre est tout de même de 27,44 milliards de dollars… mais le revenu net est de 4,76 milliards de dollars, ce qui marque une chute de 15 %.

Le modèle de toujours plus d’accumulation sur le dos des animaux (et des employés) touche à ses limites, d’où l’exportation générale du modèle comme solution pour avoir toujours plus de profits.

On devine ce que cela signifie si le modèle se généralise et il est en train de se généraliser.

A ce rythme, dans 25 ans, l’exploitation animale aura connu une expansion généralisée… mais on aura des cours sur les droits des animaux, droits des animaux assumés fièrement par 5 % de la population fréquentant ses lieux à elle sans pour autant avoir une quelconque influence sur le cours de l’histoire, sur la situation des animaux.

Un tel scénario catastrophe – qui est ce qui se présage dans les conditions actuelles – est bien entendu à éviter à tout prix…